Qu'en pensez vous ?Huit nouveaux établissements vont accéder à la maîtrise de leurs ressources humaines et de leur budget.
Au 1er janvier 2012, toutes les universités françaises seront passées à l'autonomie. Resteront trois établissements des départements d'outre-mer, celui d'Antilles-Guyane, qui souhaite passer en août 2012, terme prévu par la loi, et ceux de Polynésie et de la Réunion.
La nouvelle vague comprend Stendhal-Grenoble-III, Lille-III, Montpellier-III, Paris-VIII, Paris-X, Perpignan, Toulon et Lyon-II. Ces huit nouveaux établissements autonomes seront davantage maîtres de leur destin. Ils vont gérer leurs ressources humaines et leur budget, auparavant orienté par l'État. Dix-huit premières universités étaient passées à l'autonomie début 2009, puis 33 autres en 2010, et 22 en 2011 après la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU), adoptée en août 2007.
Cette loi considérée comme l'une des grandes réussites du gouvernement constitue une innovation sur un point important: les universités gèrent désormais leur masse salariale. Ce changement était réclamé par les présidents d'université depuis vingt ans mais aucun gouvernement n'était parvenu à faire passer une loi sur le sujet.
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Selon les universités déjà passées à l'autonomie, la loi a changé l'état d'esprit en interne. «Le principal impact est psychologique. Les enseignants-chercheurs sont moins dans l'autocensure, car les crédits sont moins fléchés», explique un directeur de laboratoire de l'université Pierre-et-Marie-Curie (Jussieu). Le regard des entreprises est également plus positif sur les universités même si les 41 fondations créées dans les universités favorisent des rapprochements avec les grandes entreprises et les PME, mais aussi les réseaux bancaires, les collectivités locales, etc.
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Sous-financement chronique
De fait, la principale raison des difficultés budgétaires est «technique», a expliqué Louis Vogel, président de la Conférence des présidents d'universités (CPU). Avec la loi sur l'autonomie, de nouvelles normes comptables s'appliquent: ainsi, les frais d'inscription, perçus en septembre par les universités, doivent désormais être comptabilisés pour un tiers sur une année, pour deux tiers sur l'année suivante. Mécaniquement, le compte de résultat risque d'être déficitaire. Les présidents d'université doivent désormais gérer leur masse salariale mais font face à des situations qui n'ont pas toujours été prévues. C'est le cas de la pyramide des âges de ses fonctionnaires, plus ou moins vieillissante et donc plus ou moins coûteuse.
Enfin, certaines universités déplorent de «ne pas avoir les moyens suffisants de leur autonomie». Les engagements de l'État n'ont pas permis de rattraper le sous-financement chronique et ancien d'un certain nombre de petites universités récentes comme celles de Bretagne-Sud ou de Pau.
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