Qu'en pensez vous ?Un symposium international insiste sur le parcours scolaire aléatoire de ces enfants.
«Mais, madame, ce n'est pas ici qu'il faut venir chercher des enfants comme ça», n'a pu s'empêcher de répondre un chef d'établissement d'un quartier difficile de Nice à la présidente d'honneur de l'Association nationale pour les enfants intellectuellement précoces (Anpeip), Monique Binda, venue lui proposer une opération de sensibilisation. Anecdote révélatrice des fantasmes qui persistent autour des surdoués.
Pour faire avancer les choses, l'Anpeip a réuni récemment à Nice les meilleurs experts francophones, avec le soutien de la municipalité, très engagée dans ce dépistage, et l'intérêt manifeste de nombreux enseignants ou intervenants auprès des jeunes enfants. Car contrairement aux idées reçues, un enfant surdoué peut se trouver dans n'importe quel milieu.
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Le potentiel élevé de l'enfant peut même se trouver complètement étouffé par un «effet Pygmalion négatif», selon l'expression du psychologue français Jean-Charles Terrassier, fondateur de l'Anpeip. «L'effet Pygmalion négatif, explique-t-il, c'est lorsqu'un enfant précoce n'a pas été identifié par ses enseignants, et qu'on va lui demander de se comporter de façon conforme.» Conforme à quoi? À un système qui ne correspond pas à son mode de fonctionnement optimal car trop rigide et trop lent. Selon Françoise Astolfi, la palette de réactions des enseignants varie considérablement: du déni à la volonté d'agir dans l'intérêt de l'enfant, en passant par l'incrédulité, la curiosité ou le refus de remettre en cause ses schémas éducatifs.
Motivation
La question de la motivation est essentielle et c'est elle qui peut si souvent manquer, pour des enfants surdoués, dans l'enseignement traditionnel. Pour le Pr Françoys Gagné (Université de Québec, Canada), la motivation de l'enfant est fondamentale pour que puissent s'épanouir les dons naturels: «Le talent, c'est le produit de l'intensité des dons par l'intensité des exercices», a-t-il rappelé à Nice. Le psychologue québécois a développé au début des années 1980 un modèle destiné à «construire les talents en s'appuyant sur les dons» (modèle différenciateur de la douance et du talent ou MDDT) qui fait aujourd'hui autorité.
Le danger qui menace ces petits surdoués, pétris de facilités, est qu'ils ne voient pas l'intérêt de faire des efforts puisqu'ils réussissent facilement à l'âge où leurs petits camarades peinent à apprendre.
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