Crise de vocations dans l'Education nationale‎

Venez nous parler des problèmes de nos écoles ( service minimum, l'accueil des enfants, effectifs dans les classes ... )
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politicien
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Crise de vocations dans l'Education nationale‎

Message non lu par politicien » 12 juil. 2012, 11:09:22

Bonjour,
Au Capes externe, 706 postes sont restés vacants, soit près de 15% du total à pourvoir. Une pénurie qui confirme la crise de recrutement dans des disciplines fondamentales comme les maths, les lettres ou l'anglais.

La priorité aux recrutements dans l'Education nationale, une promesse du candidat Hollande avant son élection à la présidence de la République, se heurte à une réalité de taille. Année après année, de moins en moins d'étudiants se présentent aux concours. Résultat : le nombre de postes de professeur offerts, mais restés vacants, augmente. Ce sera encore le cas à la rentrée 2012.

(...)

Aux concours du Capes externe, 706 postes sont restés vacants au total, ce qui représente près de 15% des postes à pourvoir. Les mathématiques manquent cruellement de lauréats: il y a eu 652 admis pour 950 postes offerts, il manque donc 298 lauréats, soit un tiers des postes non pourvus. Idem pour les lettres classiques: 75 admis pour 170 postes offerts (-95 lauréats, soit 56% des postes non pourvus).

(...)

La « mastérisation » en cause
En 2011, 978 places offertes aux Capes externes n'avaient pas été pourvues, là encore essentiellement en mathématiques, lettres classiques, lettres modernes et anglais. Ce manque de candidats relève de plusieurs explications, notamment la réforme de la formation de 2010 ou « masterisation » qui a relevé au Master (bac+5) le niveau désormais requis pour être professeur.
(...)

L'intégralité de cet article sur Les Echos.fr
(...)

"C'est bien la question de fond de l'attractivité du métier qui est posée. Il est perçu comme anxiogène et difficile. Il est de surcroît mal payé", relève Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa, dans un communiqué.

Le problème "doit être traité dans sa globalité: pré-recrutements indispensables pour faciliter l'accès à l'enseignement pour les étudiants d'origine modeste, parcours de formation véritablement professionnels, modalités d'affectation revues, accompagnement dès l'entrée dans le métier", ajoute M. Chevalier. "Il faudra s'attaquer à la rémunération des enseignants", prévient-il.

http://www.rtl.fr/actualites/article/cr ... 7750629524


Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

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Nombrilist
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Re: Crise de vocations dans l'Education nationale‎

Message non lu par Nombrilist » 12 juil. 2012, 11:19:22

Je me suis souvent tâté pour faire prof de maths. Si je voulais aller dans cette voie à l'heure actuelle, il faudrait que je suive une solide formation d'au moins 2 ans pour me remettre à niveau. Mais ce qui me pose le plus problème, c'est qu'une fois qu'on est prof, c'est pour la vie. Et si on est pas fait pour ça, on fait quoi ?

Bocian
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Re: Crise de vocations dans l'Education nationale‎

Message non lu par Bocian » 12 juil. 2012, 11:51:16

Ben voilà, on va finir par y arriver :

A force à gâcher le métier et à force de pourrir la vie aux enseignants actuellement en charge, nos chers gouvernants et la "société française" dans son grand ensemble vont bien finir par arriver là où il est inévitable qu'on arrive un jour : à une situation dans laquelle finalement plus personne ne voudra exercer ce métier à l'évidence dévalorisé, quand il n'est pas systématiquement dénigré.

C'est sûr que bosser 70 heures par semaines (je compte ici les préparations et les corrections...) avec un salaire de 10 mois (étalés sur 12) (pas indexé sur l'inflation et pas revalorisé depuis belle lurette...) pour le seul plaisir d'aller faire la garderie en collège (ou aller faire de la pédagogie d'éveil en ZEP) sans aucun soutien administratif vraiment digne de ce nom, pour le seul plaisir d'aller y appliquer des programmes de plus en plus indigents, corriger des épreuves de plus en plus bidonnées pour des diplômes souvent bradés, et - en plus - se faire continuellement insulter par un petit peu tout le monde tout au long de l'année (enseignants = c....... de feignants, grévistes, paresseux, gauchistes, etc ... présumés coupables par avance d'un peu tout et n'importe quoi), bah - même avec les vacances et la "sécurité de l'emploi" - ça ne fait pas rêver.

Une crise des vocations ?! Cherchez pas : c'est normal...

Seulement voilà, si certains rêvent peut-être confusément d'une école sans profs, force est que constater que sans enseignants, il ne peut guère y avoir d'école...

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Nombrilist
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Re: Crise de vocations dans l'Education nationale‎

Message non lu par Nombrilist » 12 juil. 2012, 12:12:29

"avec un salaire de 10 mois (étalés sur 12)"

C'est ce que je croyais jusqu'à ce que Narbonne me démontre le contraire. C'est une légende urbaine. Les enseignants sont bien payés 12 mois sur 12.

Bocian
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Re: Crise de vocations dans l'Education nationale‎

Message non lu par Bocian » 12 juil. 2012, 14:07:58

Non, ce n'est pas une légende urbaine, c'est une réalité contractuelle : 10 mois de salaires (pour "10 mois de travail effectif présumés", si on préfère...) qui sont étalés sur un exercice annuel de 12 mois ordinaires...

Pareillement, j'ai aussi entendu dire ces derniers mois - quand les collègues ont protesté contre le nouveau mode d'évaluation - que les enseignants n'étaient jamais évalué sous prétexte qu'ils ne croisaient un inspecteur que tous les 4, 5, 6 ou 7 ans (ça dépend de la discipline...). Et tout le monde dans la sphère administrative de l'Education nationale de gueuler : "c'est pas juste, nous on est bien évalués tous les ans" (jalousie, quand tu nous tiens...).

Certes, sauf que l'on n'a pas attendu la dernière réforme pour évaluer les enseignants tous les ans, ce qui se fait d'ailleurs depuis fort longtemps : c'est d'ailleurs ce qu'on appelle la "note administrative", donnée annuellement, à la discrétion du chef d'établissement, avec ou sans entretien avec lui ("note administrative" qui se cumule avec la "note pédagogique" en effet donnée par l'inspecteur...), et ça ne date pas d'hier.

Moralité, on dirait sans doute beaucoup moins de "conneries" (pour rester poli...) à propos des enseignants dans la société civile française (et même dans l'administration de l'Education nationale...) si seulement on s'intéressait vraiment aux enseignants et si - sans préjugés,a priori négatifs (ou jugements par avance) - on se renseignait un temps soit peu sur leur compte.

Mais il est vrai que certains prennent plaisir - semble-t-il - à colporter des ragots, à déballer des vilénies et à propager des rumeurs. Vu qu'il semble qu'avec certaines autres professions - genre contrôleur des impôts ou agents de la SNCF - enseignant soit le "corps de métier" que, dans ce pays, on adore détester.

Ce qui, entre autre choses (et pour revenir au sujet de départ), explique la fameuse "crise des vocations" dont il est vaguement question ci-dessus...

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Re: Crise de vocations dans l'Education nationale‎

Message non lu par Nombrilist » 12 juil. 2012, 14:42:54

Les profs sont bien payés sur 12 mois. Une preuve:

http://tatoufaux.com/?Les-profs-sont-payes-10-mois

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Re: Crise de vocations dans l'Education nationale‎

Message non lu par Bocian » 12 juil. 2012, 14:59:26

Une réponse peu satisfaisante qui laisse perplexe et dubitatif : avec cette obscure histoire de primes (pourquoi pas la rémunération des heures sup ?!) et quid, notamment, des grades et échelons ?! (et de l'effet de la notation sur l'évolution ces paramètres là...).

M'enfin, de toute façon - et il ne faut pas se noyer dans des querelles "périphériques" complétement accessoires - ce n'est pas là le coeur du sujet (ni du problème).

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Re: Crise de vocations dans l'Education nationale‎

Message non lu par mps » 12 juil. 2012, 15:15:55

Bocian, tes 70 heures/semaines, tu les trouves chez quels profs ?

Des autistes paraplégiques ? icon_biggrin icon_biggrin icon_biggrin
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: Crise de vocations dans l'Education nationale‎

Message non lu par Lucas » 12 juil. 2012, 15:19:17

Peut être des profs consciencieux ? Mais peu importe on constate que le métier de professeur n'intéresse plus, et ça va devenir un très gros problème dans les prochaines années.

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Re: Crise de vocations dans l'Education nationale‎

Message non lu par Nombrilist » 12 juil. 2012, 15:33:10

Comme je le disais, ne trouvant pas de boulot, j'ai failli me reconvertir. Mais bon, 2 ans de cours + 1 concours au bout sans être sur d'être pris, à mon âge, bof bof. Et puis vraiment, c'est une vocation d'enseigner. On démarre et faudra tenir le coup pendant 40 ans à répéter tous les ans la même chose sans jamais avoir le droit à l'erreur.

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Re: Crise de vocations dans l'Education nationale‎

Message non lu par mps » 12 juil. 2012, 18:12:46

Lucas a écrit :Peut être des profs consciencieux ? Mais peu importe on constate que le métier de professeur n'intéresse plus, et ça va devenir un très gros problème dans les prochaines années.
Bon,

- les gens ne veulent plus être profs (barbant)
- ils ne veulent plus être éboueurs (trop sale)
- ils ne veulent plus être toituriers (trop haut)
- ni mineurs (trop bas)
- ni maçons (trop mouillé ou trop chaud)
- ni chasseurs de papillons amazoniens (trop loin)
- ni travailler dans les hopitaux (horaires)
- ni être représentants (trop bouger, salaire à la commission)
- ni être flics (trop risqué)
- ni être marins (trop d'absences).
On va où, là ?

Pour tes profs, très simple : études gratuites (si réussies, on paie d'abord, on se fait rembourser au diplôme), et 5 ans de service compensatoire dans l'enseignement. Après, ils restent ou ils partent.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: Crise de vocations dans l'Education nationale‎

Message non lu par Bocian » 12 juil. 2012, 18:15:22

@ MPS : Moi, il fut un temps - entre préparations, cours, corrections, lectures, remise à jour et formation continue (etc) - je les faisais facilement, mes 70 heures hebdomadaires...

Maintenant, vu l'investissement personnel et la considération générale obtenue en retour, je suis en reconversion professionnelle...

Certains disent que ceux qui restent dans le métier sont ceux qui ont vraiment la vocation (à quoi?!). Moi j'avais vraiment la vocation à enseigner mais pas à subir, à me voir imposer et à devoir accepter absolument n'importe quoi.

Pourquoi la crise des vocations ?! Parce que lorsqu'on a environ 23-24-25 ans, n'importe qui de sain d'esprit (et de pas trop masochiste) n'a sans doute pas envie de se lancer dans une carrière de 40-41-42 annuités (au total, je sais plus...) en se disant qu'il va passer le reste de ces jours à "enseigner" des choses scientifiquement inexactes à des jeunes gens qui n'en n'ont de toute façon, pour la plupart d'entre eux, absolument rien à foutre (et que personne ne cherche vraiment à recadrer...), dans le colimateur de parents consuméristes (qui n'en n'ont globalement rien à foutre de rien, pourvu que le rejeton ait facilement son brevet, ou son bac, et si possible avec mention, et d'autant plus facilement que tout le monde sait que le diplôme est dévalué...), sous les yeux d'une administration goguenarde (quand elle n'est pas complice...) et avec des indicateurs complétement bidons pour évaluer la qualité du travail produit. Le tout pour un salaire par terrible et une reconnaissance sociale se situant vaguement autour de zéro.

Moi - faute de bénéficier des conditions de travail qui m'auraient permis de pouvoir faire mieux - j'ai longtemps fait semblant d'enseigner, devant des élèves qui faisaient semblant de travailler, sous les yeux d'une administration qui faisait semblant de me soutenir, certains parents faisant également semblant de respecter l'école (mais ne faisant guère semblant d'exiger tout et son contraire, sans jamais donner aux enseignants les conditions de la mise en oeuvre d'un projet "global" au service de tous...). L'institution n'est mue que par une chose : se survivre à elle-même. L'ambiance générale, c'est chacun pour soi et chacun cherche à y survivre dans un bazar ambiant singulièrement tiraillé par des intérêts contradictoires dont personne ne cherche (encore) à vraiment faire la synthèse.

Moi, j'ai déjà donné. Mais que de jeunes gens - en toute connaissance de cause - ne veulent décidément pas s'engager dans cette galère, je peux fort bien l'entendre. Et s'il m'arrive encore aujourd'hui de nourrir quelques pulsions quant à préparer l'agrégation, c'est davantage pour le plaisir de chercher à me cultiver (et de faire fonctionner ce qui me reste encore de cerveau...) que par nostalgie masochiste d'un boulot malheureusement - finalement - devenu merdique, car mené dans des conditions matérielles et d'ambiance pourries, le tout grâce à la démagogie et grâce à la lâcheté démagogique des imbéciles qui nous gouvernent.

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Re: Crise de vocations dans l'Education nationale‎

Message non lu par Golgoth » 12 juil. 2012, 23:43:58

Les professeurs certifiés (ainsi que les professeurs des écoles et professeurs de lycée professionnel) font partie de la catégorie A de la fonction publique de l’État, tandis que les professeurs agrégés font partie de la catégorie A+. Ils ont la même grille de rémunération -exprimée en points d’indice- que les autres corps de ces catégories.
Désolé Nombrilist, mais "tatoufaux" a tout faux. :mrgreen:
Comparons par exemple plusieurs corps catégorie A à l'échelon 5 :

Attaché principal des administrations de l'état indice 590
Directeur de préfecture indice 719
Ingénieurs des travaux publics d'état indice 665
Inspecteur principal de douanes de 2ème classe indice 585
Professeurs certifiés 458

Sources : http://www.emploitheque.org/grille-indiciaire-etat.php

Chaque corps a sa propre grille et la catégorie correspond juste au diplôme demandé pour le concours. D'ailleurs, en toute logique certifié est passé Master 2 donc catégorie A+.

Donc "tatoufaux", juste un site de m.... qui fait du fastchacking de neuneu :mrgreen:

PS 458*12/10=... 550 :P On a bien un salaire basé sur 10 mois si on compare à nos collègues fonctionnaires.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Re: Crise de vocations dans l'Education nationale‎

Message non lu par Nombrilist » 13 juil. 2012, 00:21:52

Donc, en gros, ça veut bien dire que pendant les 2 mois de vacances d'été, vous n'êtes pas payés ? C'est simplement le salaire qui est annualisé.

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Re: Crise de vocations dans l'Education nationale‎

Message non lu par Golgoth » 13 juil. 2012, 00:38:04

Ca ne veut rien dire de précis, mais force est de constater que parmi les catégories A, on fait partie des "pauvres".
Ou alors le boulot d'un inspecteur des douanes est plus noble ? :mrgreen:

Au passage, je suis en vacances depuis le 11 juillet, ça ne fait pas deux mois donc. :mrgreen:
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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