Qu'en pensez vous ?"La première rentrée du changement", lance le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon lors de sa conférence de presse de rentrée mercredi 29 août. Septembre 2012, de fait, ne devrait pas ressembler à septembre 2011, même si de nombreuses promesses restent à mettre à en œuvre. En cette rentrée critique pour François Hollande, certains diront que cela ne va pas assez vite. Tour d’horizon de ce qui va changer dès lundi prochain, et de qu’il restera à faire.
CE QUI CHANGE EN 2012
Les effectifs
Les mobilisations des parents d’élèves contre les fermetures de classes, ou pour le remplacement des enseignants, ne devraient pas faire l’actualité de la rentrée 2012. L’Education nationale est "le seul budget qui s’est trouvé augmenté dans le collectif budgétaire", rappelle Vincent Peillon. Voté en juillet, il prévoit une augmentation notable du nombre d’enseignants et d’encadrants scolaire.
- A l’école primaire, 1.000 professeurs supplémentaires recrutés. Au lieu des 5.100 postes qui devaient être supprimés. Ils ont été trouvés sur la liste complémentaire des concours de l’année. 500 iront assurer des cours dans les zones qui manquent d’enseignants et de remplaçants, les autres se répartiront pour moitié en zone rurales et en zones d’éducation prioritaire. Ajustement "pas simple", admet le ministre. Ce recrutement doit également permettre d’accueillir davantage d’enfants de moins de 3 ans, très profitable pour les publics en difficulté. Leur taux de scolarisation est actuellement à 12%. "La programmation budgétaire prévoie une montée en charge progressive", indique Peillon, pour revenir aux chiffre de 2002 : 30%.
- Au collège, 280 professeurs supplémentaires sont recrutés, à raison de 90 en mathématiques, 60 en lettres modernes, 70 en anglais, 60 en éducation physique et sportive.
- Pour renforcer la présence des adultes dans les établissements, les postes d’encadrement et de surveillance sont également renforcés, avec le recrutement de 100 conseillers principaux d’éducation (CPE), de 2.000 assistants d’éducation et de 500 assistants chargés de prévention et de sécurité (APS). Ces derniers doivent prévenir les phénomènes d’incivilités et de violences scolaires. Sur leurs 35 heures de travail hebdomadaires, une dizaine sera consacrée à leur formation.
L’attractivité du métier de prof
"Il n’y a pas de crise de vocation dans ce pays, la vocation, c’est l’appel", martèle Vincent Peillon. La revalorisation du job passe d’abord par les emplois d’avenir : 6.000 étudiants pourront bénéficier au plus tard en janvier 2013 du dispositif "emplois d’avenir professeurs", dès lors qu’ils s’engagent à présenter les concours de l’enseignement. Et 18.000 sur les trois prochaines années. Une sorte de formation rémunérée, comme à Normale Sup’ : les étudiants volontaires (mais obligatoirement boursiers) bénéficieront à partir de leur deuxième année universitaire d’une rémunération de 900 euros par mois pendant trois ans (L1, L2, M1) et d’une immersion progressive sur le terrain. Le projet de loi sera débattu à partir du 11 septembre.
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CE QU'IL RESTE A FAIRE
Les rythmes scolaires
Les temps de la journée, de la semaine et de l’année doivent encore faire l’objet d’une "refondation".
- Sur l’année, il s’agit d’allonger le nombre de jours travaillés. Avec 140 jours de classe, les petits Français passent en effet pour des fumistes en Europe. "Je ne crois pas bon pour les élèves d’avoir moins de jours de classe et des journées très chargées, estime le ministre. J’y vois le sacrifice de l’intérêt général de la France au profit d’un certain nombre d’intérêts particuliers".
- Sur la semaine, le gouvernement promet de revenir sur l’une des premières réformes de Nicolas Sarkozy en rétablissant la semaine de quatre jours et demi. Une demi journée de plus donc.
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La formation des enseignants
La masterisation voulue par Nicolas Sarkozy, accompagnée d’une suppression de la dernière année de stage, vit ses dernières heures en l’état. Selon la Cour des comptes, les enseignants débutants ont souvent été confrontés à des conditions défavorables d'exercice de leur nouveau métier alors que plus de 70% d'entre eux n'avaient aucune expérience de l'enseignement.
Le gouvernement prévoit dès la rentrée 2013 de rétablir "une année de stage véritable", et à la place des IUFM, de créer des Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation. Selon la Cour des comptes, la masterisation a permis un gain immédiat de 9.567 emplois (et une économie budgétaire de 370 millions).
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La carte scolaire
Le bilan de l’assouplissement de la carte scolaire mis en place par Xavier Darcos en 2008 ne fait pas l’unanimité, pour ses effets négatifs sur les collèges déjà en difficulté. "La carte scolaire, nous allons y revenir en tenant compte des préconisations des différents rapports", assure Vincent Peillon. Une réflexion est engagée avec le ministère de la Ville sur "un nouveau zonage et une plus forte concentration des moyens", même si ces changements "ne résoudront pas tous les problèmes de la société", prévient le ministre.
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