Qu'en pensez vous ?Le constat est accablant. Dans un rapport rendu public mercredi 12 septembre, l'UFC-Que Choisir critique le fonctionnement des mutuelles étudiantes. Opacité, pratiques commerciales douteuses, qualité de services dégradée : pour la première association de consommateurs, ce système est "aussi défavorable aux étudiants qu'onéreux pour la collectivité".
Alertée depuis plusieurs mois par des étudiants, l'UFC-Que Choisir a lancé un sondage et une enquête de satisfaction en ligne. Près de 850 étudiants y ont répondu. "Puis nous avons analysé dans le détail le fonctionnement de la protection sociale étudiante ainsi que le contenu des contrats de complémentaire santé étudiante", explique le président de l'UFC-Que Choisir, Alain Bazot.
Alors que l'état de santé des étudiants se dégrade en France, qu'un étudiant sur trois a renoncé à se faire soigner au cours des douze derniers mois même pour des soins courants, les conclusions d'UFC-Que Choisir sont inquiétantes. Les étudiants sont perdus ! Seuls 39 % d'entre eux ont compris que la mutuelle étudiante remplace la Sécurité sociale de leurs parents et à peine davantage (42,9 %) que les remboursements sont les mêmes quel que soit l'organisme choisi (deux dans chaque région).
"Il y a un brouillard total dans l'esprit des étudiants, entretenu par les établissements eux-mêmes, critique Alain Bazot, entre leurs missions de sécurité sociale d'intérêt général et leurs activités privées." Les mutuelles étudiantes peuvent en effet vendre des complémentaires santé, de l'assurance habitation ou automobile... Une confusion sémantique due à l'appellation même de "mutuelle" étudiante, que les établissements se gardent bien d'éclaircir.
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La technique de vente est bien rodée : jouer sur la confusion entre sécurité sociale et mutuelle, entre ce qui est obligatoire et ce qui ne l'est pas. Selon UFC-Que Choisir, seulement 23,7 % des étudiants savent que la complémentaire santé n'est pas obligatoire, 26,6 % qu'ils peuvent en souscrire une ailleurs.
Tout cela n'arriverait pas si le client n'était pas aussi captif. La concurrence pourrait en effet jouer sur la partie complémentaire santé. D'autant que, selon l'étude de marché d'UFC-Que Choisir, les produits des mutuelles étudiantes ne sont pas toujours les plus avantageux. Pour un même contrat, un étudiant devra débourser 46 euros par mois à la Smerep et 49,75 euros à la LMDE, contre 34,57 euros chez Axa ou encore 22,88 euros chez Amaguiz, un assureur en ligne.
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Enfin, l'UFC-Que Choisir souligne le coût de ce régime spécifique de sécurité sociale. Son taux de gestion est trois fois supérieur à celui de l'assurance-maladie. En 2011, les mutuelles étudiantes ont dépensé 93 millions d'euros en frais de gestion. Sur la même période, elles ont distribué aux étudiants 681 millions d'euros de prestations, soit un taux de frais de gestion de 13,7 %.
Pour l'association de consommateurs, c'est le système dans son ensemble qu'il faut supprimer.
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