Qu'en pensez vous ?La pérennité du programme d'échange Erasmus est-elle menacée par les restrictions budgétaires qui pèsent sur le budget européen ? C'est ce qu'a avancé, lundi 1er octobre à Bruxelles, Alain Lamassoure, le président de la commission des budgets du Parlement européen. "Le fonds social européen est en cessation de paiement depuis le début du mois et ne peut plus effectuer de remboursements aux Etats, expliquait-il. La semaine prochaine, ce sera le tour d'Erasmus, le programme pour les étudiants, et à la fin du mois, le programme pour la recherche et l'innovation n'aura plus d'argent."
Le même jour, à Paris, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, prenait la parole devant les députés. "La France veut que soit offerte à tous les Européens, quel que soit leur niveau de qualification, la possibilité de se former dans un autre pays de l'Union, déclarait-il. Aujourd'hui, l'Europe consacre 1 % de son budget à cette action. Mon gouvernement demandera une augmentation sensible de cette part. Et c'est aussi le programme Erasmus qui doit monter en puissance et bénéficier à un nombre plus important d'étudiants, et notamment issus des familles modestes."
"LA GRANDE COURSE À L'AUSTÉRITÉ"
Alors qui croire ? Erasmus, le programme aux 3 millions d'étudiants (dont plus de 380 000 Français) est-il réellement en sursis ? Au ministère de l'enseignement supérieur, on assure qu'il n'y aura pas de problème de trésorerie pour terminer l'année.
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Pour Jacques Lecacheux, chercheur à l'OFCE et professeur à l'université de Pau et des pays de l'Adour, il s'agit avant tout d'une manière de faire pression pour assurer le financement du budget européen. "C'est habile de la part de M. Lamassoure de prendre Erasmus en exemple, car c'est un programme qui parle à l'opinion publique dans tous les pays européens, analyse-t-il. Le timing n'est pas fortuit non plus", ajoute-t-il. La déclaration du député européen intervient en effet à l'approche de la phase finale de la négociation du budget européen pour la période 2014-2020. "C'est la grande course à l'austérité, explique Jacques Lecacheux. Tous les pays veulent payer moins et recevoir plus."
"PSYCHODRAMES"
"Il y a sept ans, en 2005, après les non au Traité européen en France et aux Pays-Bas, la négociation était déjà extrêmement tendue, alors qu'il y avait de la croissance, se souvient Jacques Lecacheux. Le budget avait été adopté à l'arrachée au sein du Conseil, puis avait été rejeté par le Parlement, avant d'aboutir au bout de trois mois de négociations. A chaque fois, ce sont des psychodrames, mais cette fois, ça va être encore pire."
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