François Hollande dessine l'école du quinquennat

Venez nous parler des problèmes de nos écoles ( service minimum, l'accueil des enfants, effectifs dans les classes ... )
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Golgoth
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Re: François Hollande dessine l'école du quinquennat

Message non lu par Golgoth » 12 oct. 2012, 18:45:47

Je ne pense pas qu'on t'interdise de faire faire les devoirs à tes gosses, mais les gosses qui n'ont pas des parents qui suivent (pour diverses raisons) pourront les faire à l'école. Où est le problème ?
Quand au mercredi, on devrait aussi rajouter le samedi, renseigne toi sur ce qui se fait ailleurs et notamment tous les pays qui nous passent devant à l'enquête PISA. Et comme par hasard on a encore plus chuté dans ces tests depuis la semaine de 4 jours. Toi qui aime bien les thermomètres, tu devrais les regarder quand ils donnent des vérités qui dérangent.
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Blaise
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Re: François Hollande dessine l'école du quinquennat

Message non lu par Blaise » 13 oct. 2012, 08:31:55

manolo a écrit :Alors comme ça je viens de voir que Flamby veut supprimer les devoirs à la maison!
Il est vraiment à côté de la plaque le pauvre!

En fait, ma première impression, c'est que les socialos, à force de vouloir s'occuper de la classe populaire, finissent par croire que les clichés qui y sont associés sont la normalité dans le pays!
Ca c'est très très vrai à mon sens, et c'est dramatique. Le PS montre quelle idée il se fait du peuple, pas seulement sur cette mesure-là d'ailleurs, et ça fait peur. La plupart des gens sont paumés -moi y compris sur beaucoup de plans- parce que le monde dans lequel nous vivons est complexe, violent, chaotique. Ce dont on a besoin, c'est d'ambition et de vision. La solution pour l'éducation ? Supprimer les devoirs le soir parce bon c'est pas très juste quand même tout ça hein. La résultat on le connaît d'avance: dans certaines écoles, celles des bien-nés ou de ceux qui se saigneront pour y mettre leurs enfants, on continuera à faire des devoirs et plus souvent qu'il ne faut, et pour les autres ce sera la télé. C'est beau les idées de gauche, mais je ne comprends pas bien en quoi ça change de la droite en fait.
Les Français vont instinctivement au pouvoir; ils n'aiment point la liberté; l'égalité seule est leur idole. Or l'égalité et le despotisme ont des liaisons secrètes. Chateaubriand

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Golgoth
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Re: François Hollande dessine l'école du quinquennat

Message non lu par Golgoth » 13 oct. 2012, 10:59:58

Je pense que tu confonds la suppression des devoirs et la suppression des devoirs à la maison. Ce que tu décris c'est déjà la réalité, dans telle famille on aide la gamin et dans l'autre c'est la télé. Proposer des heures d'études permet de lisser un peu tout ça.
Par ailleurs les parents n'ont pas vocation à se transformer en prof, c'est au prof de faire en sorte que le gamin ait compris son cours, si ce n'est pas le cas c'est de sa responsabilité et de celle de l'institution.
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Re: François Hollande dessine l'école du quinquennat

Message non lu par Golgoth » 13 oct. 2012, 20:53:22

Luc Ferry apporte un "soutien total" à Vincent Peillon

(...)
Au final, Ferry et Peillon tombent d’accord pour dire que la classique opposition entre « republicains » ( partisans d’une école disciplinaire organisée autour du maître) et pédagogues ( partisans d’une école où l’élève est au centre) n’est pas fondée : « un faux débat » pour Peillon, un débat « absurde » pour Ferry, qui déplore une telle polémique alors que les enjeux sont immenses et "très inquiétants".
(...)

-> http://tempsreel.nouvelobs.com/educatio ... illon.html
Prenez-en de la graine les gars :Fumeur1:
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Re: François Hollande dessine l'école du quinquennat

Message non lu par manolo » 13 oct. 2012, 21:27:22

Je ne vois pas quelle graine, franchement :x !

Déjà, cette phrase me fait hurler: "Il a stigmatisé l’égoïsme des adultes qui a conduit à cette situation très pénible pour les petits."

Qui est-il pour se permettre d'accuser les adultes d'égoistes ? Parce qu'ils ont voulu passer du temps avec leurs enfants le mercredi et le samedi ? Parce que les parents ont voulu souffler un peu ? Elle est abusée cette phrase, j'aurais envie de le frapper cet empafé! Quand on est parent, on est à fond tout le temps, on commence à avoir une vie à partir de 21h30 le soir, jusqu'à minuit! C'est vraiment trop demander d'avoir le droit de dormir un peu plus le mercredi matin, et de pas faire la course contre la montre comme les autres jours pour aller courir mettre son gosse à l'école ?

Et un second point sur lequel on ne sera JAMAIS d'accord : je considère l'absence d'école le mercredi comme un bienfait énorme pour les enfants, un bol d'oxygène pour leur permettre de souffler un peu. Ils n'ont toujours pas compris que ça sert à rien de bourriner tous les jours à apprendre de schoses aux gamins.
Je ne suis absolument pas persuadé que diminuer d'une heure par jour l'apprentissage, mais de l'imposer TOUS les jours augmentent le rendement et améliorent l'assimilation! Le cerveau a besoin de temps, de repos, pour laisser l'inconscient faire son travail.


Et pour les adultes qui sont pas d'accord, qu'on fasse les test sur eux, pour voir ce que ça donne.
Golgoth, si tu penses que c'est mieux de les faire bosser le mercredi, pour "ne pas casser le rythme", pourquoi tu demandes pas à ton rectorat de bosser tous les jours de l'année avec tes élèves, en diminuant ton taux hebdomadaire (par exemple 12h/semaine au lieu de 18, mais chaque jour de l'année). On verra si tu regretteras pas très très vite tes 3 mois de vacances.

Je pigerai jamais comment des profs peuvent ne pas comprendre ça, en même temps, je veux pas être méchant, mais quand t'as 3 mois de vacances dans l'année là où les travailleurs du privé ont 5 semaines, est-ce que tu peux te rendre compte si des enfants ont besoin de souffler ou non, vu que t'as les mêmes durées de vacances qu'eux, mais avec une endurance d'adulte?
Du moment qu'elles font encore le ménage toussa, où est le problème ?
Pas taper :) !

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Re: François Hollande dessine l'école du quinquennat

Message non lu par Golgoth » 13 oct. 2012, 21:36:17

C'est vraiment trop demander d'avoir le droit de dormir un peu plus le mercredi matin
Tes gosses te laissent dormir ? icon_mrgreen
Et pour les adultes qui sont pas d'accord, qu'on fasse les test sur eux, pour voir ce que ça donne.
Golgoth, si tu penses que c'est mieux de les faire bosser le mercredi, pour "ne pas casser le rythme", pourquoi tu demandes pas à ton rectorat de bosser tous les jours de l'année avec tes élèves, en diminuant ton taux hebdomadaire (par exemple 12h/semaine au lieu de 18, mais chaque jour de l'année). On verra si tu regretteras pas très très vite tes 3 mois de vacances.
J'aimerais bien pouvoir sortir plus tôt que 18h le soir et un mois en été me suffirait largement :mrgreen: (d'ailleurs je fais plus de 18h de cours par semaine). Mais ce n'est pas moi qui décide de mes horaires vois-tu.
Mais de toute façon la question n'est pas là, tu es sur de l'affect alors qu'on parle de rythme biologique.

J'aurais préféré le samedi au mercredi matin, donc tu vois je ne suis pas loin de ton opinion. Mais le samedi c'est sacré pour les parents divorcés toussa.
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Re: François Hollande dessine l'école du quinquennat

Message non lu par Blaise » 14 oct. 2012, 10:07:40

Golgoth, si tu penses que c'est mieux de les faire bosser le mercredi, pour "ne pas casser le rythme", pourquoi tu demandes pas à ton rectorat de bosser tous les jours de l'année avec tes élèves, en diminuant ton taux hebdomadaire (par exemple 12h/semaine au lieu de 18, mais chaque jour de l'année). On verra si tu regretteras pas très très vite tes 3 mois de vacances.
Ah mais personnellement je ne demande pas mieux, et je pense que tout le monde (sauf les membres de l'importante corporation des métiers du tourisme) aurait à y gagner.
Je pense que tu confonds la suppression des devoirs et la suppression des devoirs à la maison. Ce que tu décris c'est déjà la réalité, dans telle famille on aide la gamin et dans l'autre c'est la télé. Proposer des heures d'études permet de lisser un peu tout ça.
Par ailleurs les parents n'ont pas vocation à se transformer en prof, c'est au prof de faire en sorte que le gamin ait compris son cours, si ce n'est pas le cas c'est de sa responsabilité et de celle de l'institution.

Certes.
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Re: François Hollande dessine l'école du quinquennat

Message non lu par Golgoth » 14 oct. 2012, 10:27:09

Et que penses-tu de la position de Ferry sur le débat stérile pédagogues contre républicains ? (on pourrait faire un remake d'Alien vs Predator).
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Re: François Hollande dessine l'école du quinquennat

Message non lu par Blaise » 14 oct. 2012, 17:40:46

Je pense que Luc Ferry parle beaucoup, et a peu agi.
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Re: François Hollande dessine l'école du quinquennat

Message non lu par Golgoth » 14 oct. 2012, 17:44:08

Certes :)
Mais je trouve sage de ne pas opposer ces deux positions, cela rejoint ma pensée en fait. Bien entendu le prof reste le maître à bord mais il doit pousser l'élève à l'autonomie de pensée et d'apprentissage. Chez nous c'est souvent le contraire, le prof contesté et l'élève incapable de se prendre en main.
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Re: François Hollande dessine l'école du quinquennat

Message non lu par Nombrilist » 14 oct. 2012, 22:30:17

Manolo, tu connais beaucoup de parents qui ne travaillent pas le mercredi ?

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Re: François Hollande dessine l'école du quinquennat

Message non lu par manolo » 15 oct. 2012, 10:31:15

Nombrilist a écrit :Manolo, tu connais beaucoup de parents qui ne travaillent pas le mercredi ?
MOI, MOI, MOI :mrgreen: !!!
Du moment qu'elles font encore le ménage toussa, où est le problème ?
Pas taper :) !

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Re: François Hollande dessine l'école du quinquennat

Message non lu par pierre30 » 15 oct. 2012, 22:58:02

http://www.lesechos.fr/economie-politiq ... 500522.php
Cédric Villani : «Il faut repenser notre approche de l'enseignement»
Cédric Villani est un mathématicien français, directeur de l'Institut Henri-Poincaré.
....
Les mathématiques ont une image assez ambivalente : il y a ceux qui ont « la bosse pour » et ceux qui ne l'ont pas, et qui sont bien souvent exclus des meilleures filières pour la bonne raison que la sélection se fait encore principalement sur cette discipline...


C'est moins vrai que par le passé, ne serait-ce que parce que le niveau exigé en mathématiques d'un lycéen aujourd'hui est objectivement très inférieur à celui exigé il y a dix ans. Il y a eu un appauvrissement des programmes, qui partait peut-être d'une bonne intention, celle de rendre la discipline plus accessible, mais qui a complètement échoué. On a complètement occulté ce qui devrait être le but premier de cette matière, qui n'est pas d'acquérir des notions ou des techniques, mais d'apprendre à construire un raisonnement logique.
Encore une fois, c'est quelque chose qui s'apprend : l'art de faire des démonstrations. Or cela s'apprend principalement en faisant des exercices. La philosophie contribue aussi à cet apprentissage, et ce n'est pas un hasard si tant de grands mathématiciens furent aussi de grands philosophes : Leibniz, Wittgenstein, Russell... Mais on trouve aussi, à l'opposé, des « philosophes » - si tant est qu'ils méritent ce nom -qui n'ont dans leurs raisonnements rien de rigoureux, comme Lacan et tous ceux que Bricmont et Sokal se sont amusés à éreinter dans « Impostures intellectuelles ». En mathématiques, vous êtes davantage tenu à la rigueur : la moindre erreur de raisonnement et toute la démonstration s'écroule.

Vous intervenez régulièrement dans les salles de classe ou les amphis pour parler de mathématiques. Pourquoi et comment ?
Je le fais pour que les jeunes, quel que soit leur futur métier, aient conscience de l'existence de ces êtres qu'on appelle les mathématiciens, et plus généralement les chercheurs. Ce sont des acteurs importants et discrets de la vie publique, ne serait-ce que parce qu'ils jouent un rôle fondamental dans l'innovation et le progrès technologique. (A cet égard, la distinction que l'on fait toujours entre chercheurs et ingénieurs n'est pas pertinente.)
Un autre élément de réponse, davantage lié au cours lui-même, c'est que j'interviens en complément du travail de l'enseignant, pour parler de choses que celui-ci, bien souvent, n'a pas le temps d'aborder. Des concepts comme ceux de vecteur ou de barycentre ne sont pas tombés du ciel, ils ont une histoire - une histoire humaine, pour revenir à ce que nous disions. Or ce sont les histoires qui intéressent : un ancien chômeur devenu député qui raconte son histoire aura bien plus d'impact sur les gens que toutes les statistiques du monde sur l'ascenseur social. Mes interventions sont des sortes de catalyseurs, qui augmentent l'intérêt et la motivation des élèves.

Vous êtes vous-même parent d'élèves. Trouvez-vous que les manuels insistent suffisamment sur cette dimension humaine et historique que vous évoquez ?
En général, pas assez. Mais il faut prendre garde à ne pas tomber dans l'excès inverse, et occulter les concepts. C'est une question de dosage. Mais allons au-delà des manuels. Les problèmes les plus sérieux de l'enseignement scientifique sont en amont, et plus structurels. D'abord, le problème du temps : on n'en consacre pas assez aux sciences, y compris dans les filières littéraires. Pas pour en faire ingurgiter davantage aux élèves, mais pour leur permettre de mieux apprivoiser les notions. Si vous accompagnez une définition de trois exercices, l'effet ne sera pas le même qu'avec un seul, il y aura moins d'élèves pour qui le train sera passé trop vite.
L'autre grand problème tient à l'organisation même de l'école, en ce qui concerne tant les questions de management que d'évaluation. Le système actuel des inspections, je suis désolé de le dire, ne marche pas. Le fait que les inspecteurs n'enseignent plus ou peu les décrédibilise, le rythme aléatoire de leurs visites et le côté sanctionnant de la note sont problématiques. Quant à la possibilité qu'un enseignant puisse être affecté dans un établissement sans que le chef de cet établissement ait son mot à dire, elle est tout bonnement choquante : aucune autre organisation humaine ne fonctionne ainsi. Il faut repenser de manière plus réaliste, plus humaine, plus pragmatique, plus personnelle aussi, le monde de l'enseignement. Je prends juste un exemple : « La Main à la pâte » [une approche nouvelle de l'enseignement des sciences en primaire, fondée sur l'expérimentation et lancée par Georges Charpak en 1996, NDLR] est une initiative formidable qui a recueilli l'assentiment de tous les ministres de l'Education nationale qui se sont succédé depuis. N'empêche que, plus de quinze ans plus tard, le nombre d'établissements qui proposent cette activité reste marginal. Pourquoi ? Le système ne fonctionne pas bien : il est lent à la réaction, trop pointilleux dans son contrôle, ne fait pas assez de place aux initiatives personnelles et ne laisse pas les bonnes idées se répandre librement. C'est un problème de gouvernance.

Il y a en France une tradition d'excellence en mathématiques dont témoignent entre autres les deux médailles Fields de 2010 ou les deux lauréates françaises du prix Henri Poincaré cette année. Et pourtant, dans les différents classements internationaux (Pisa, TIMSS...), les jeunes Français ne se classent pas particulièrement bien. Comment expliquez-vous ce décalage ?
Il tient au fait que ceux qui sont les plus à l'aise et deviendront des chercheurs passeront à travers les défauts du système scolaire. Il est cruel de constater que même la France, qui se positionne au top niveau mondial en mathématiques, n'est pas capable d'avoir pour cette matière un enseignement de qualité et motivant. Et encore une fois, ce n'est pas la faute des enseignements, mais de tout l'écosystème. Quand on y réfléchit bien, la menace la plus fondamentale qui pèse sur la science occidentale n'est ni d'ordre budgétaire ni d'ordre structurel : c'est le manque de motivation des jeunes. On sait bien qu'on a en France un déficit de formation de scientifiques et d'ingénieurs alors qu'on en a plus besoin que jamais.

A l'heure des Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche, quelles autres réformes seraient selon vous souhaitables pour mieux faire partager le goût des sciences et développer la culture scientifique des Français ?
En tant que membre du comité de pilotage des Assises, je suis tenu à un devoir de réserve. Disons simplement que le maître mot est pour moi celui du contact direct entre les chercheurs et le grand public. C'est important qu'il ne soit pas laissé uniquement aux intermédiaires : journalistes scientifiques, vulgarisateurs, etc. Mais cela me met toujours mal à l'aise lorsque j'entends parler de « culture scientifique » : c'est un élément de la culture tout court. Souvenons-nous de Voltaire préfaçant les « Principia Mathematica » de Newton !

Votre vie de mathématicien de haut niveau est une vie de nomade : un jour Princeton, le lendemain à Tokyo ou Hyderabad. Cela a-t-il influé sur votre vision de la société française et vos convictions politiques ?
Très clairement. J'ai visité cet été, au titre de mes activités de mathématicien, mon 35e pays. C'est un enrichissement extraordinaire, et cela permet aussi de mieux comprendre ce qui fait la spécificité de votre propre pays. Y compris en termes intellectuels et scientifiques : un Français n'a pas la même façon de penser mathématiques qu'un Allemand, un Russe ou un Japonais ; ils partagent tous un même langage universel, mais ont une façon différente de l'aborder. Cela permet enfin de recadrer les choses au niveau mondial et de constater, par exemple, que l'Europe éclatée telle que nous la connaissons actuellement est une aberration.
Le jour où l'Europe se rassemblera, elle dominera les Etats-Unis ou la Chine sur le plan économique, coiffera ces deux pays au classement des médailles olympiques... Mais, pour cela, il faut que nos enfants soient amenés à rencontrer chaque année leurs petits cousins européens à la faveur de programmes d'échange dès le primaire ; il faut que les médias parlent enfin d'Europe autrement que sous l'angle du jeu des antagonismes ; il faut que les citoyens de tous les pays de l'Union élisent au suffrage universel direct un président européen qui incarne le projet européen. Il faut faire les Etats-Unis d'Europe, c'est aussi cela le partage !

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Re: François Hollande dessine l'école du quinquennat

Message non lu par El Fredo » 15 oct. 2012, 23:17:00

Incroyable, c'est exactement le genre de discours que je tiens depuis longtemps à propos de l'enseignement des maths, à savoir insister sur le pourquoi (l'histoire, la finalité, etc) et non sur le comment (les formules, la théorie).
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

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Re: François Hollande dessine l'école du quinquennat

Message non lu par Nombrilist » 16 oct. 2012, 00:13:57

Jusqu'en classe de 3ème alors ? Parce qu'après, ça me paraît compliqué d'aborder par leurs finalités les études de fonctions et les nombres complexes. Sans parler des suites qui ne ressemblent à rien.

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