Qu'en pensez vous ?L'école aime les symboles. C'est dans l'enceinte de la Sorbonne, lieu qui depuis 700 ans incarne l'histoire de France, l'excellence, le savoir et sa transmission, que le chef de l'Etat a présenté mardi 9 octobre ses priorités pour l'école et ce qui sera la "feuille de route" de son ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon.
Devant les 600 acteurs de l'enseignement qui ont réfléchi tout l'été aux grands axes de la refondation promise pendant la campagne présidentielle, François Hollande devait présenter le calendrier de ce qui doit être le "quinquennat de l'école".
L'agenda se déclinera en deux temps : la rentrée 2013, première vraie rentrée préparée par la gauche et première pierre de la refondation; puis l'ouverture des chantiers qui vont se poursuivre jusqu'en 2017. L'objectif est de transformer en profondeur l'école française et contribuer ainsi au "redressement" du pays.
Aux impatients, François Hollande devait rappeler que "la refondation s'inscrit dans le temps". Aux dubitatifs, il devait assurer que la rentrée 2013 sera celle du retour à quatre jours et demi de classe en primaire, de la mise en place d'une nouvelle formation des enseignants, du lancement d'une e-éducation et de la création d'une "instance légitime" pour écrire les programmes.
"QUATRE JOURS ET DEMI DÈS LA RENTRÉE 2013"
Au premier rang des réformes de la rentrée, celle des rythmes scolaires. "Cette réforme de la semaine de quatre jours et demi doit pouvoir, après concertation, être effective dès la rentrée 2013", devait affirmer François Hollande.
L'affaire est donc tranchée. Vincent Peillon, qui milite de longue date pour ce calendrier, avait été recadré en mai et en juin par Jean-Marc Ayrault, le premier ministre plus frileux sur la question, qui sous ses airs consensuels, ne ravit pas tout le monde.
Le sujet se déclinera en deux temps. "La rentrée scolaire 2013 doit marquer la première étape de l'amélioration des rythmes scolaires, autour de la semaine de quatre jours et demi, de l'allégement de la journée et de la mise en place d'un temps éducatif complémentaire."
(...)
REPENSER LA NOTATION
La clé, à ses yeux, c'est la priorité qu'il veut accorder au primaire dès la rentrée. Le "plus de maîtres que de classes" devra être accompagné d'une pédagogie nouvelle afin de "prévenir les premiers retards". Chaque année 15 à 20% des enfants entrent au collège sans maîtriser suffisamment la lecture ou les mathématiques pour bénéficier des apprentissages suivants.
(...)
"UNE PÉDAGOGIE NOUVELLE"
La quête d'une plus grande égalité des chances, alors que l'OCDE place l'école française parmi les plus inégalitaires du monde est une des axes fondamentaux de la refondation. Cela passera, estime le chef de l'Etat, par un retour de la scolarisation en maternelle des moins de trois ans, dès la rentrée 2013 dans les territoires difficiles. Dans ces toutes petites classes, l'accent sera mis sur le travail oral.
(...)
Vincent Peillon se voit par ailleurs confier la délicate mission de n'affecter en terre difficile que "des enseignants expérimentés sur la base du volontariat". Une mission sur laquelle tous ses prédécesseurs rue de Grenelle ont échoué. En parallèle, il ouvrira le dossier de l'évolution du métier d'enseignant, qui demande plus de temps.
LA RÉFORME DE LA FORMATION DES ENSEIGNANTS
A propos des enseignants, le chef de l'Etat a tenu à rappeler que le gouvernement rétablit leur formation. "Les écoles du professorat et de l'éducation ouvriront à la rentrée 2013", devait préciser François Hollande qui imagine une "professionnalisation à la fois dans les contenus et dans les modalités". Comme la définition du métier est délicate, et que l'heure n'est pas à la polémique, le chef de l'Etat s'est voulu consensuel dans une définition tout en finesse du métier.
(...)
Sera-ce un levier pour raccrocher les décrocheurs? L'avenir le dira. Quoi qu'il en soit, celui qui s'est engagé durant la campagne présidentielle à diviser par deux le nombre de décrocheurs, retient la proposition d'un professeur référent dans les collèges et lycées à fort taux d'absentéisme. Les lycées professionnels qui sont largement concernés sont aussi cités comme devant être le lieu d'une formation au blason redoré. "La définition d'une carte des formations, que les régions prépareront en dialogue avec l'Etat", devrait y contribuer. De façon générale, les collectivités territoriales seront fortement sollicitées par l'école de M.Hollande.
Numéro trois du gouvernement, Vincent Peillon a pour première mission, urgente, d'élaborer la loi de programmation qui doit être prête pour fin novembre. Pour l'y aider, le président devait rappeler que "près de 10 000 postes seront créés pour chacune des cinq années à venir".
L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr
A plus tard,