Qu'en pensez vous ?Assise au milieu de la cantine, elle griffonne son carnet, entre bruits de fourchette et odeur de steack haché. "Je vais voir ce qu'il est possible de faire sur le plan juridique", répond Danielle Seba à un élève qui souhaite s'émanciper de sa famille. Cette femme de 45 ans est la toute nouvelle Assistante de prévention et de sécurité (APS) du lycée professionnel Arthur Rimbaud, à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise). Un poste créé cet été par Vincent Peillon, dans le but de mieux prévenir les violences. Médiateur, flic ou vigile : les APS n'échappent pas aux représentations et aux rumeurs depuis l'annonce du ministre. Répartis depuis le 1er octobre dans des établissements jugés sensibles, ils s'attardent à dissiper le flou sur leurs missions. Et soignent leur image tant le mot "sécurité" peut faire peur dans le milieu scolaire.
Ni un surveillant, ni un CPE
Du haut de son 1,60m, Danielle Seba ne correspond pas trop au profil du policier. "C'est une image qu'il peut y avoir au départ. Mais ce n'est pas du tout ce que l'on va chercher à faire et ce qu'on nous apprend en formation. Si je joue au flic, c'est cuit", analyse-t-elle, forte de son expérience associative dans la lutte contre les violences conjugales.
Pas flic donc. Mais l'intitulé de sa profession laisse peut laisser sceptique. "Ce poste était-il vraiment indispensable ? On aurait pu recruter plus de Conseiller principaux d'éducation (CPE), renforcer la vie scolaire, mettre des assistantes sociales à temps plein", critique François Martin, du Syndicat national des enseignants du second degré (Snes).
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"Un rôle d'intermédiaire"
Avec l'aide aux élèves comme dogme, l'APS est conçu comme un métier spécifique, au carrefour de tous les postes. "C'est un rôle d'intermédiaire entre la direction, la vie scolaire et les jeunes", se réjouit Mireille Dahinger, la proviseure du lycée Arthur Rimbaud. Placé à côté du quartier des Doucettes, l'établissement comporte 600 élèves, dont 66% sont issus d'un milieu social défavorisé. S'il connaît moins de violences depuis deux ans, les tensions perdurent.
Danielle Seba fera remonter à chaque adulte concerné les problèmes potentiels pour les résoudre avant un point de non-retour.
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En formation jusqu'à début décembre
Une formation est organisée deux jours hebdomadaire jusqu'à début décembre. Avec un programme varié. Plus tôt dans la semaine, Danielle Seba a pu rencontrer le pédopsychiatre Philippe Jeammet et participer à des jeux de rôle. Les APS ont par exemple simulé une scène : deux élèves sont surpris en train de fumer un joint. Comment réagir ? La formation aide à dessiner une méthode. "La première étape est d'observer", explique la diplômée de victimologie avec un large sourire. Elle note tout dans son carnet de bord, puis recoupe avec les fiches sur la médiation reçues en formation.
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