L'affaire du petit Enis débute aujourd'hui.

Venez nous parler de notre justice française ( les prisons, les procès en cours... )
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lancelot
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Message non lu par lancelot » 26 oct. 2009, 14:05:00

L'ignoble récidiviste Evrard comparait a partir d'aujourd'hui pour l'enlevement, la sequestration et le viol du petit Enis.
Bien sur, comme à l'habitude, on entend par ci par la les même commentaires populistes et sans fondement : c'est de la faute du juge, Yaka sanctionner les juges, Faucon empêche les détenus de sortir .... etc ....

bref, se pose une nouvelle fois le problême de la récidive, ressentie comme intolérable par la plupart des français.

Comme tous les accusés, Evrard bénéficie des services d'un avocat pour se défendre. Ce dernier, qui a multiplié les interventions avant le procès clame haut et fort qu'il compte bien rejeter la faute sur l'état. Je vous rappelle qu'il a également été à l'origine de la demande de castration physique de son client.

Son argumentation tient la route, il s'avère en effet qu'aucune des dispositions concernant le contrôle judicaire renforcé qui avait été prononcé à l'encontre de son client n'a été mise en place.

Ses propos, seraient peut être restés vains si un procureur n'avait confirmé que l'état ne tient pas ses engagements a ce niveau, pour des raisons budgétaires. (enfin un proc courageux ...)

Evrard, dont la culpabilité ne fait guère de doute risque ainsi de bénéficier de clémence (dans une certaine mesure, au titre des circonstances atténuantes) ...

La question que je me pose est la suivante :

Chirac, puis Sarko, ont été élus sur leurs promesses électorales dont le volet sécuritaire, bien marqué a droite, voire à l'extrème afin de faire du pied aux électeurs habillés en noir et à la mêche blonde bien rangée, a été à chaque fois placé au centre de la campagne, a grands renforts d'indignation feinte et d'hypocrisie.

Alors, les électeurs de sa majesté N1er, vont il continuer à soutenir un régime qui clame sur tous les toits renforcer en permanence l'arsenal répressif, tout en faisant le contraire.

Et venez pas dire que tout cela coute trop cher, car  de l'argent il y en a , pour les riches (bouclier fiscal), pour les pauvres restaurateurs (TVA), pour les pauvres entreprises (taxe pro), pour les miséreuses banques françaises, ainsi que pour la pauvre famille peugeot qui s'apprêtait sans doute à licencier ses domestiques et à faire la vaisselle à la main (c'est dur d'être riche .... vous voyez bien), mais pour le ministère de la justice .... rien.

Comme cela coute trop cher, on relache les criminels, sans le controle prévu par le juge.

Qui est coupable dans ce cas ? le juge (qui n'a pas le pouvoir de s'opposer aux textes) ou la chancellerie ?

anonyme
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Message non lu par anonyme » 26 oct. 2009, 14:52:00

Le problème de Monsieur Sarkozy, c'est qu'il s'intéresse à ce genre de problème que sous le feu de l'actualité dudit évennement et de l'émotion que cela suscite (voir l'affaire du "fou" échappé du centre psychiatrique qui poignarda un jeune étudiant dans une rue commerçante de Grenoble)

Donc, on parle de castration chimique au moment d'un viol ou de renforcer la sécurité des hôpitaux psychiatriques au moment d'un meutre commis par un évadé de l'asile, et puis le temps passe... et une fois qu'il est passé, tout retombe. C'est une stratégie de com' qui vaut ce qu'elle vaut mais qui, franchement, ne peut pas satisfaire grand monde !!

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lucifer
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Message non lu par lucifer » 29 oct. 2009, 07:59:00

C'est pas faux, ça. Mais c'est pas à reserver à notre gouvernement actuel. Les anciens ont fait de même.
On soigne au coup par coup, on calme la popukation, on ment.
Et tout le monde il est content.
En effet, à part la com, nos gouvernements ne brassent bien souvent que du vent.
Maintenant que j'habite en province, je suis devenu peace and love. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ( surtout les descendants d'immigrés des cités que j'adore dorénavant )

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mps
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Message non lu par mps » 29 oct. 2009, 09:21:00

Bon, je vais vous faire part de mes connaissances toutes neuves en la matière : on ne parle plus en psychiatrie de "démence".

En gros, on trouve essentiellement, dans ces meurtres d'enfants

- des "mélancoliques", stade ultime de la dépression, qui sont souvent le fait de ces mères qui égorgent "froidement" toute leur nichée avant de rater généralement leur suicide.  Des cas heureusement rares.

- des "psychotiques", qui sont des malades pouvant être soignés. En fait, des schizophrènes dont les "voix" leur ordonne de tuer. Ils résistent, luttent, puis passent à l'acte.

- des psychopathes, qui ne sont pas des "malades", mais des égocentriques pathologiques, répondant au seul attrait du "plaisir", sans considérer les autres en aucune manière. On peut évidemment tenter de susciter chez eux de "bons sentiments", mais c'est peine perdue.

Ceci résulte d'un "dossier" RTBF hier, émission conçue avec l'aide de 4 psychiâtres renomés.

Dans le cas évoqué, il s'agit évidemment d'un psychopathe pédophile, récidiviste de surcroît. Les responsabilités sont nombreuses :

- les bobos associatifs qui propagent irresponsablement le concept de "droit à la rédemption", les "essais de liberté" et autres visions déformantes.
- le médecin du détenu (n'est-ce pas dans ce cas qu'il aurait prescrit du viagra à son patient, à la veille de sa libération ?)
- le comité des conditionnelles, gagné par la thèse bobo, et pressé de faire de la place pour les suivants.

Ni le Président, ni ses Ministres, n'ont évidemment de prise sur ces événements. Ce qu'il faudrait, c'est un vrai débat au Parlement :

Un psychopathe profond ne devrait tout simplement jamais retrouver la liberté. Reste à savoir ce qu'on en ferait ...
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

anonyme
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Message non lu par anonyme » 29 oct. 2009, 10:14:00

mps a écrit :Bon, je vais vous faire part de mes connaissances toutes neuves en la matière
Je crains le pire... :lol:
En gros, on trouve essentiellement, dans ces meurtres d'enfants
- des "mélancoliques", stade ultime de la dépression, qui sont souvent le fait de ces mères qui égorgent "froidement" toute leur nichée avant de rater généralement leur suicide.  Des cas heureusement rares.

- des "psychotiques", qui sont des malades pouvant être soignés. En fait, des schizophrènes dont les "voix" leur ordonne de tuer. Ils résistent, luttent, puis passent à l'acte.

- des psychopathes, qui ne sont pas des "malades", mais des égocentriques pathologiques, répondant au seul attrait du "plaisir", sans considérer les autres en aucune manière. On peut évidemment tenter de susciter chez eux de "bons sentiments", mais c'est peine perdue.
Un nombre infime de vraies personnes "psychotiques" ( donc pas des simulateurs ), sont à l'origine d'actes répréhensibles. Les criminels coupables d'actes de torture, même s'ils obéissent, semble-t-il, à des pulsions pathogènes sont, non seulement pour l'immense majorité d'entre eux parfaitement responsables de leurs actes, mais ils ne doivent bénéficier, en aucun cas, de circonstance atténuantes en se faisant passer pour des aliénés : c'est répugnant, et pour les familles, et pour les "vrais" aliénés.

De toute façon, ( au cas où ) une personne est dites "psychotique et criminelle", elle est, pour moi, d'abord un criminel. Là je vais à rebours de nombreux psychiatres, mais sauf cas particuliers gravissimmes (il y en a), un aliéné mental qui commet des actes de tortures a une part de responsabilité, souvent infime, mais il en a une.

Ceci résulte d'un "dossier" RTBF hier, émission conçue avec l'aide de 4 psychiâtres renomés.
Que 4 autres psychiatres tout aussi renommés pourraient contredire le lendemain même : les tribunaux fourmillent d'exemples de même nature !
Dans le cas évoqué, il s'agit évidemment d'un psychopathe pédophile, récidiviste de surcroît. Les responsabilités sont nombreuses :

- les bobos associatifs qui propagent irresponsablement le concept de "droit à la rédemption", les "essais de liberté" et autres visions déformantes.
- le médecin du détenu (n'est-ce pas dans ce cas qu'il aurait prescrit du viagra à son patient, à la veille de sa libération ?)
- le comité des conditionnelles, gagné par la thèse bobo, et pressé de faire de la place pour les suivants.
Sans rentrer dans le détail de cette affaire, l'Etat se doit de protéger ses concitoyens et la liberté d'un seul homme ne peut aller à l'encontre de la sécurité de millions d'autres, c'est un fait, et je vous suis là-dessus !

Ni le Président, ni ses Ministres, n'ont évidemment de prise sur ces événements. Ce qu'il faudrait, c'est un vrai débat au Parlement :

Un psychopathe profond ne devrait tout simplement jamais retrouver la liberté. Reste à savoir ce qu'on en ferait ...


Là, je suis moins d'accord : on ne peut pas sanctionner par un enfermement à vie ( bien que des aliénes qui n'ont jamais fait de mal à qui que ce soit, subissent ce sort ), il faut à un moment ( après l'accomplissement d'une peine incompréssible de 20 ou 30 ans) se poser la question de la réinsertion, mais en donnant des garanties à la société : pas question de lacher l'individu dans la nature, sans préparation ou système de surveillance : si effectivement, l'individu en question ne s'y soumet pas, c'est lui qui a choisi ce fait, et il reste au "trou" !

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Message non lu par mps » 29 oct. 2009, 15:56:00

;) Tu crains le pire ? Je salue donc ton courage, sinon ta témérité.

Pour les psychotiques criminels, ils sont en effet assez rares. Les "voix" sont parfois  amicales, ou grossières ou culpabilisantes (etc), mais poussent rarement au meurtre. Et dans cette hypothèse, la résistance du sujet à leur obéir est plutôt forte. En finale, il ne reste que bien peu d'"obéissants", fort heureusement.
La torture est encore un autre  volet, qui implique - quel que soit le niveau de conscience - un zeste de sadisme, je suppose.

Pour ta critique des psychiatres, nous avons eu aussi quelques explications intéressantes. Un psy veut bien décortiquer son patient, mais est surtout formé à ne pas le juger. Or, dans la mesure où le Juge s'en réfère presque toujours à l'avis des psy, ceux-ci se sentent une responsabilité à laquelle ils ne sont pas préparés : celle de déterminer l'avenir de leur patient. Du coup, la tentation est générale de minimiser l'irréversibilité de la pathologie.
Autre remarque : dans les affaires les plus pointues, les psy voient l'inculpé au maximum une ou deux fois, pour un total d'environ une heure. Ils reconnaissent qu'ils se font donc facilement maniupuler.

Pour l'après peine des psychopathes, je suis bien entendu entièrement d'accord. Il me semble que Rachida Dati avait d'ailleurs annoncé la création, d'ici deux ans, d'un centre d'après-peine, non pénal donc, mais où ces psychopathes seraient maintenus séparés de la société. Je n'en sais pas plus.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par politicien » 30 oct. 2009, 19:41:00

Bonjour,

Francis Evrard est resté impassible à l'énoncé du verdict. Le pédophile de 63 ans a été condamné, vendredi en fin d'après-midi à Doui, à trente ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté de vingt ans, pour le viol du petit Enis, 5 ans.

La peine est assortie d'un suivi sociojudiciaire de vingt ans.

A l'issue de cinq jours d'audiences, la cour d'assises du Nord a reconnu coupable le récidiviste de tous les chefs d'accusation pour lesquels il comparaissait : «enlèvement, séquestration, atteintes sexuelles, pénétrations sexuelles», au terme de plus de trois heures de délibérés.
Le verdict reste néanmoins plus clément que les réquisitions. L'avocat général, Luc Fremiot, avait réclamé dans la matinée la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans, la peine maximale, ainsi qu'un suivi sociojudiciaire sans limitation de durée à l'encontre de Francis Evrard. «On a le sentiment d'avoir été entendu puisque la peine de perpétuité n'a pas été prononcée», a réagi l'avocat de la défense, Me Jérôme Pianezza, soulignant qu'il n'envisageait pas de faire appel. «Ce qui est le plus important c'est qu'on a prononcé une obligation de soins. La cour d'assises a reconnu qu'on n'avait pas tout essayé, que des erreurs avaient été commises et qu'il fallait recommencer», a-t-il ajouté.

Me Pianezza a indiqué que le premier sentiment d'Evrard était «la satisfaction». «Il a le sentiment d'avoir été entendu. Ce soir, ce n'est pas la bête qui est morte», a-t-il dit dans une allusion à la plaidoirie de l'avocat général. «A la fin, il faut toujours que la bête meurt», avait déclaré le magistrat vendredi matin.
Francis Evrard était accusé d'avoir enlevé, séquestré et violé par pénétration digitale, en récidive légale, le petit Enis, âgé de cinq ans au moment des faits, dans un garage de Roubaix le 15 août 2007. Il avait déjà été condamné à trois reprises depuis 1975 pour des attentats à la pudeur et des viols sur des mineurs.

Me Emmanuel Riglaire, avocat du petit Enis et de son père, Mustafa Kocakurt, a estimé que «la cour a trouvé un bon équilibre dans la condamnation». «Mustafa n'est pas déçu. Il est convaincu que la peine qui a été prononcée est adaptée à la situation. A l'époque où il sortira, Evrard sera hors d'état de nuire et de faire du mal. Ce soir, nous dirons à Enis que c'est déjà une peine extrêmement lourde qui a été prononcée», a-t-il déclaré

Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

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Message non lu par lancelot » 30 oct. 2009, 20:12:00

Un résultat sans grandes surprises. Le réquisitoire n'a pas été suivi mais pas vraiment infirmé non plus. Celui la aura du mal a récidiver et personne n'ira s'en plaindre, mais les conditions d'application des mesures d'accompagnement de sortie, totalement absentes de ce dossier, faute de vacances du JAP et de son non remplacement perdurent pour tous les autres.

L'affaire est finie, mais les problèmes demeurent. En même temps, c'est aux pouvoirs publics de se saisir du problème engendré par  ces carences, pas à la justice.

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Message non lu par anonyme » 30 oct. 2009, 20:40:00

Le père s'est montré de façon digne et je dirais même exemplaire ( bien que chacun fait ce qu'il peut : on peut comprendre quelqu'un qui pète les plombs dans de telles circonstances ). La façon dont il présente les faits à son fils me semblent très adaptés (la parabole de superman) que, bien sur, certains pédopsychiatres vaseux vont d'empresser de critiquer...


Pour en revenir à ce que me répondait mps, il faut savoir qu'il y a des psychiatres qui sont spécialistes... des prétoires : ce ne sont pas spécialistes de terrain, mais de baratin : on rejoint ici, le fameux fil sur la rhétorique...

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