Travail obligatoire pour les détenus ?
Travail obligatoire pour les détenus?
Un député UMP des Bouches-du-Rhône, Richard Mallié, a déposé jeudi une proposition de loi signée par près de 140 députés. L'objectif? Rendre obligatoire une "activité utile" pour les détenus.
"L'oisiveté est mère de tous les vices". C'est en partant de ce dicton que Richard Mallié souhaite rendre obligatoire une "activité utile" pour les personnes incarcérées en proposant sa loi. Il considère qu"'obliger un détenu à travailler participerait à sa réinsertion". Le député des Bouches-du-Rhône constate que seul un tiers des détenus a une activité, et que dans le même temps "le taux de récidive augmente". En détention, si le travail était obligatoire jusqu'en 1987, il se fait désormais sur la base du volontariat. Mais comme l'explique au JDD.fr Patrick Marest, délégué national de l'Observatoire international des prisons (OIP), "le travail était était obligatoire car il finançait le fonctionnement de la prison. Si l'on a aboli ce principe, c'est pour de bonnes raisons: on a compris que cette obligation dénaturait le rapport au travail, que les gens n'avaient pas une relation normale au travail, puisqu'il était subi". Le délégué national de l'OIP estime que cette proposition de loi est une aberration qui identifie un problème, mais ne donne pas de solution. Selon lui, Richard Mallié ne fait que pointer du doigt les détenus: "On ne supporte pas que des détenus soient oisifs, comme des gens ne supportent pas qu'il y ait des chômeurs, parce qu'implicitement on considère que c'est de leur faute", explique-t-il.
"Le détenu est nourri-logé aux frais de la princesse"
En France, il y a plus de 64.000 détenus pour 56.000 places. Et si beaucoup de personnes veulent travailler, nombreux sont ceux qui sont sur liste d'attente, faute de place dans les ateliers. Pour Richard Mallié, un détenu a commis une faute "souvent grave, puisqu'il est en prison". "Or il est nourri, logé, blanchi aux frais de la princesse par le contribuable, et si on exige de lui qu'il fasse une activité utile, et en plus payée si c'est un travail, cela vous choque?" Patrick Marest est d'accord sur le fait que l'insertion se fait par le travail. A condition qu'il soit correctement rémunéré et effectué sous contrat, ce qui n'est pas le cas actuellement. Seul un détenu sur quatre travaille. Richard Mallié estime que l'administration pénitentiaire manque de volonté et compte la secouer en proposant cette loi. "Il faut que l'on se creuse la tête pour trouver d'autres activités, pourquoi ne pas faire de la sous-traitance pour une entreprise, par exemple?"
Plus que le problème d'avoir une activité en prison, la surpopulation carcérale est, selon le délégué national de l'OIP, le principal problème à résoudre. "Plutôt que de mettre toujours plus de gens en prison et de se demander comment on va les occuper ou les faire travailler, il faudrait se poser la question de condamner les gens autrement, par exemple avec les travaux d'intérêt général (T.I.G)." Ce dernier estime que Richard Mallié "accompagne la politique pénale dans son délire, et ne rend pas service à l'Administration pénitentiaire" qui peine déjà beaucoup à faire travailler ses détenus. Il rappelle qu'"obliger un détenu à travailler, c'est illégal, comme obliger quelqu'un à travailler dehors".
Un député UMP des Bouches-du-Rhône, Richard Mallié, a déposé jeudi une proposition de loi signée par près de 140 députés. L'objectif? Rendre obligatoire une "activité utile" pour les détenus.
"L'oisiveté est mère de tous les vices". C'est en partant de ce dicton que Richard Mallié souhaite rendre obligatoire une "activité utile" pour les personnes incarcérées en proposant sa loi. Il considère qu"'obliger un détenu à travailler participerait à sa réinsertion". Le député des Bouches-du-Rhône constate que seul un tiers des détenus a une activité, et que dans le même temps "le taux de récidive augmente". En détention, si le travail était obligatoire jusqu'en 1987, il se fait désormais sur la base du volontariat. Mais comme l'explique au JDD.fr Patrick Marest, délégué national de l'Observatoire international des prisons (OIP), "le travail était était obligatoire car il finançait le fonctionnement de la prison. Si l'on a aboli ce principe, c'est pour de bonnes raisons: on a compris que cette obligation dénaturait le rapport au travail, que les gens n'avaient pas une relation normale au travail, puisqu'il était subi". Le délégué national de l'OIP estime que cette proposition de loi est une aberration qui identifie un problème, mais ne donne pas de solution. Selon lui, Richard Mallié ne fait que pointer du doigt les détenus: "On ne supporte pas que des détenus soient oisifs, comme des gens ne supportent pas qu'il y ait des chômeurs, parce qu'implicitement on considère que c'est de leur faute", explique-t-il.
"Le détenu est nourri-logé aux frais de la princesse"
En France, il y a plus de 64.000 détenus pour 56.000 places. Et si beaucoup de personnes veulent travailler, nombreux sont ceux qui sont sur liste d'attente, faute de place dans les ateliers. Pour Richard Mallié, un détenu a commis une faute "souvent grave, puisqu'il est en prison". "Or il est nourri, logé, blanchi aux frais de la princesse par le contribuable, et si on exige de lui qu'il fasse une activité utile, et en plus payée si c'est un travail, cela vous choque?" Patrick Marest est d'accord sur le fait que l'insertion se fait par le travail. A condition qu'il soit correctement rémunéré et effectué sous contrat, ce qui n'est pas le cas actuellement. Seul un détenu sur quatre travaille. Richard Mallié estime que l'administration pénitentiaire manque de volonté et compte la secouer en proposant cette loi. "Il faut que l'on se creuse la tête pour trouver d'autres activités, pourquoi ne pas faire de la sous-traitance pour une entreprise, par exemple?"
Plus que le problème d'avoir une activité en prison, la surpopulation carcérale est, selon le délégué national de l'OIP, le principal problème à résoudre. "Plutôt que de mettre toujours plus de gens en prison et de se demander comment on va les occuper ou les faire travailler, il faudrait se poser la question de condamner les gens autrement, par exemple avec les travaux d'intérêt général (T.I.G)." Ce dernier estime que Richard Mallié "accompagne la politique pénale dans son délire, et ne rend pas service à l'Administration pénitentiaire" qui peine déjà beaucoup à faire travailler ses détenus. Il rappelle qu'"obliger un détenu à travailler, c'est illégal, comme obliger quelqu'un à travailler dehors".
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Je retiendrai cet avis qui est celui d'un spécialiste de la question. M. le député n'est lui qu'un idéologue:
"Mais comme l'explique au JDD.fr Patrick Marest, délégué national de l'Observatoire international des prisons (OIP), "le travail était était obligatoire car il finançait le fonctionnement de la prison. Si l'on a aboli ce principe, c'est pour de bonnes raisons: on a compris que cette obligation dénaturait le rapport au travail, que les gens n'avaient pas une relation normale au travail, puisqu'il était subi"."
"Mais comme l'explique au JDD.fr Patrick Marest, délégué national de l'Observatoire international des prisons (OIP), "le travail était était obligatoire car il finançait le fonctionnement de la prison. Si l'on a aboli ce principe, c'est pour de bonnes raisons: on a compris que cette obligation dénaturait le rapport au travail, que les gens n'avaient pas une relation normale au travail, puisqu'il était subi"."
Oui,mais on devrait pouvoir trouver des moyens pédagogiques pour que ce sentiment ne soit pas,car dans ce cas,je pense qu'il est très bon pour un être humain de travailler tant pour l'image qu'il aura de lui même,épanouissement etc...et formation qui ne peut être qu'utile à leur sortie,et pourquoi pas en faire des militaires occasionnel ,des pompiers enfin je ne sais il doit bien avoir des endroits ou cela serait apréciable pour tout le monde ,et puis ils aiment ça la bagarre icon_biggrin
Pour les militaires, ça existe déjà et cela s'appelle la légion qui est ouverte aux étrangers et français qui ont commis des délits mais pas de crimes de sang.
Pour les détenus, travailler, oui. Mais il faut aussi les payer et qu'ils en tirent quelque chose, comme pouvoir cantiner un peu plus et éventuellement œuvrer dans le sens d'une réinsertion.
Rétablir les travaux forcés , pour le fun .... ça n'a pas grand sens.
Pour les détenus, travailler, oui. Mais il faut aussi les payer et qu'ils en tirent quelque chose, comme pouvoir cantiner un peu plus et éventuellement œuvrer dans le sens d'une réinsertion.
Rétablir les travaux forcés , pour le fun .... ça n'a pas grand sens.
Ca n'a pas de sens mais tu vas voir ce qu'en dise l'umpiste de base icon_biggrin
Quand je dis militaire je pensais un peu comme Ségolène un sorte de service civique qui pourrait être de l'aide aux pompiers,maintenant les payer oui,peut être que quand même il faudrait déduire un peu du salaire leur charge,j'étais de droite avant icon_biggrin j'ai encore quelques réminiscences icon_biggrin
Quand je dis militaire je pensais un peu comme Ségolène un sorte de service civique qui pourrait être de l'aide aux pompiers,maintenant les payer oui,peut être que quand même il faudrait déduire un peu du salaire leur charge,j'étais de droite avant icon_biggrin j'ai encore quelques réminiscences icon_biggrin
Bien sur qu'il faut leur pomper une partie des revenus. C'est ce qui se fait actuellement et c'est très bien. Il faut développer les relations prisons / entreprises pour permettre a un max de détenus de travailler ce qui n'est pas le cas.
pour l'obligation ..... ça marche pas. Les détenus en fouteront pas une ramée.
pour l'obligation ..... ça marche pas. Les détenus en fouteront pas une ramée.
Dans les entreprises ? si il faut deux employés pour veiller dessus ? les patrons je ne suis pas sûre qu'il y en aurait autant de favorable,alors que le rapport humain d'homme à homme avec des pompiers c'est autrement plus pédagogique et valorisant,enfin c'est une idée comme ça,histoire de rendre un peu d'humanité à ces personnes.
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Oui,mais comme tu le disais précédemment cela ôterait de l'emploi,je suis plus favorable au fait que l'état les prennent en charge pour des travaux d'intérêts général plutôt que de servir le capital,à condition que ça ne coûte pas la peau des fesses,non plus... icon_biggrinNombrilist a écrit : Si un patron peut payer un ouvrier des clopinettes, peu importe que celui-ci ait assassiné sa femme. Je dirais.
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Il est assez paradoxal d'affirmer que des emplois peuvent être dédiés à l'extérieur à des condamnés, en ayant plus de 4 millions de chômeurs.. Un condamné travaillant en prison est rémunéré très peu, car d'une part la paie est faible,mais aussi qu'une partie est prélevée pour soit disant la partie civile... Je défie quiconque d'obtenir le montant alloué à celle ci, le condamné ne tient aucun compte sur ce sujet ,mais même en admettant qu'il le fasse ,jamais il n'ira vérifié la véracité des propos à sa sortie....
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Je m'exprime sans doute mal. D'une part employer des détenus sur des chantiers extérieurs à la prison ,conduit à pénaliser des chômeurs ou des demandeurs d'emplois ce qui ne m'apparait pas sain pour une société... Mais actuellement ,les détenus jugés sont ,pour une minorité d'entre eux employés à certaines tâches rémunérées à l'intérieur de la prison.
Cette rémunération est amputée d'une contribution , qui a été fixée lors de la comparution au tribunal....J'ai évoqué le côté opaque de cette contribution, qui à ma connaissance echoie rarement aux victimes ,mais disparait dans les arcanes de la prison...
Cette rémunération est amputée d'une contribution , qui a été fixée lors de la comparution au tribunal....J'ai évoqué le côté opaque de cette contribution, qui à ma connaissance echoie rarement aux victimes ,mais disparait dans les arcanes de la prison...
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