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par mps » 21 mai 2011, 09:15:00
La vraie question est l'utilité de l'aide aux victimes.
Il y a celles qui sont évidentes : relogement si la maison a explosé, par exemple.
Soins médicaux si nécessaire. Aide à replir une déclaration d'assurances en cas de sinistre. Accès à un téléphone pour prévenir des proches. Mise à disposition d'un avocat si besoin ... Tout cela roule parfaitement.
Vient alors de volet financier, plus délicat : pour qu'il y ait indemnisation, il faut d'abord déterminer le débiteur de cette indemnisation, autrement dit le responsable du préjudice, ce qui peut prendre - au train où vont les experts - des mois ou des années. Sanscompter qu'il ne faut pas exagérer, et que tous les sinistres n'ont pas un méchant auteur : une rivière normalement curée, la foudre n'ont tout simplement pas d'auteur, et le sinistré comprend - parfois trop tard - l'intérêt d'une bonne assurance.
Notons que, pour les victimes de violence (un quidam qui démoli quelqu'un pour lui piquer des bons ristourne), la Belgique a mis sur pied depuis les années 1980, un Fonds d'Indemnisation des Victimes de Violence. Pas mal.
Pour ce qui est de l'aide psychologique, si tendance, j'ai les plus grands doutes : on envoie des psy dans les écoles, sur les chantiers, dans les immeubles, à la moindre contrariété, sans doute pour pouvoir dire qu'on a "tout fait". Je lisais il y a quelques mois les propos sincères et intéressants du Président des Psys spécialisés en Aide aux Victimes, une organisation internationale basée en Suisse. Selon lui, l'intervention des psy avait un effet favorable dans 20 % des cas, nul dans 40 % des cas, et carrément négatif dans les autres 40 % !!!
Anecdote personnelle : il y a deux ans, des roms s'étaient introduits dans un petit immeuble locatif et vaient délicatement démoli toutes lesportes des apaprtements, avant de se tirer sans emmener grand chose, sans doute dérangés par l'arrivée de quelqu'un. Appel à la Police, assez résignée, et pas une prise d'empreinte. Quelques jours plus tard, la Commune écrivait à mes locataires pour leur proposer ... une aide psychologique !!! Furieux, ils ont répondu qu'elle garde ses psys, mais que si elle avait un "vrai flic", qu'elle n'hésite pas à l'envoyer . icon_confused
Dernier point : être victime n'est pas une profession ni un full time job. Or,on voit beaucoup de gens se rouler dans leur mésaventure au-delà du raisonnable.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)