Voici une affaire à la fois très intéressante et très inquiétante.Ouverture d'une enquête sur l'embuscade d'Uzbin
La cour d'appel de Paris a donné son feu vert, lundi 30 janvier, à l'ouverture d'une enquête judiciaire sur la mort au combat lors de l'embuscade d'Uzbin en 2008 de dix militaires français, a-t-on appris au parquet général de Paris. Cette décision était redoutée par l'armée, qui craint une multiplication des plaintes liées à la conduite de ses opérations.
Neuf soldats ont été tués le 18 août 2008 dans une embuscade tendue par les insurgés talibans à l'est de Kaboul. Un dixième avait été tué lors du retournement de son véhicule pendant une "opération de récupération des blessés". Vingt-et-un soldats avaient été blessés dans cet accrochage, à l'époque le plus meurtrier pour les troupes internationales depuis la chute du régime des talibans, fin 2001. Les familles de victimes estiment que l'opération a été mal préparée, que les moyens manquaient et que les capacités ennemies ont été sous-estimées.
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Cette procédure judiciaire illustre la tendance contemporaine à refuser tous les risques inhérents à la vie en société, à pousser jusqu'à l'absurde le principe de précaution, à vouloir trouver un responsable à tous les maux de la terre et à porter plainte pour un oui ou pour un non.
Sauf que le risque et le danger sont consubstantiels à l'activité militaire. Toute action militaire comporte un risque : un risque pour ceux qui entreprennent cette action, un risque pour l'adversaire. Un soldat professionnel est payé pour risquer sa vie et celle des soldats qu'il combat. Un dirigeant militaire est payé pour risquer sa vie, celle des soldats qu'il commande et celle des soldats adverses. Toute action militaire, toute décision militaire, constitue une mise en danger délibérée d'autrui. Si les militaires doivent maintenant répondre de telles infractions, alors ils ne font plus rien, et c'est tout le fonctionnement de l'armée qui est paralysé !