Les débats n'avaient pas encore commencé mais la salle disait déjà beaucoup de choses, lundi 8 avril, au premier jour du procès de la rixe mortelle sur l'autoroute A13. En haut, sur la tribune, neuf hommes et femmes composent la cour d'assises des Yvelines. Tous blancs. Les jurés citoyens tirés au sort ont l'allure sage des passants que l'on croise dehors, dans les rues de Versailles. Au banc des parties civiles a pris place une famille nombreuse : l'épouse et veuve, la mère – la tête couverte d'un hidjab – le père, les frères et les cousins de la victime, Mohamed Laidouni. En face d'eux, dans le box, huit jeunes hommes gardent la tête baissée. Tous sont français, sept d'entre eux sont originaires d'Afrique subsaharienne, les parents du huitième viennent du Maghreb.
Pour l'heure, ils ne sont encore qu'un groupe indistinct, lié par un crime d'une absolue violence : le massacre d'un homme qu'ils ne connaissaient pas, en quelques secondes – quarante exactement selon la bande vidéo – sur une aire d'autoroute, à coups de pied dans la tête.
C'était le 27 juin 2010, vers une heure du matin. La famille Laidouni rentrait d'une fête de famille à bord de trois voitures. Celle de Mohamed roule en tête quand elle est heurtée sans gravité par un autre véhicule, une Renault Clio, conduite par une jeune femme accompagnée de deux amis. Toutes les voitures s'arrêtent un peu plus loin sur une aire. La discussion est d'abord calme, un frère Laidouni propose un constat amiable, qui est refusé. Le ton monte, les insultes fusent, la police est alertée par la famille Laidouni. "Vous voulez faire les Français, vous êtes morts", lance l'un des passagers de la Clio, qui appelle ses amis de la cité voisine des Mureaux.
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Mort pour avoir appelé la police... La roue serait le seul supplice adapté à ces merdes. Quoique je préférerais le pal voir l'écorchement.