intégralité de l'article ...Minoration des faits (un cambriolage enregistré comme une dégradation, par exemple), report (les services arrêtent l'enregistrement des plaintes avant la fin du mois), ou même destruction pure et simple de certains faits sont pointés comme les principales techniques utilisées. Le rapport évoque notamment près de 16 000 faits de délinquance disparus en 2011 à Paris, selon une source proche du dossier. À l'époque, la préfecture de police de Paris était dirigée par Michel Gaudin, un fidèle de l'ex-président Nicolas Sarkozy.
Ce document fait écho à un autre rapport de l'IGA publié en juillet 2013 qui avait conclu à la disparition entre 2007 et 2012 de près de 130 000 faits de délinquance sur l'ensemble du territoire, des "anomalies" que l'IGA attribuait à la politique du chiffre pratiquée sous Nicolas Sarkozy. Ce document accablait déjà la préfecture de police de Paris (PP), les rapporteurs ayant noté que depuis 2006 ou 2007 "perdurait dans la capitale une pratique de report systématique".
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a de nombreuses fois attaqué la droite sur la dissimulation de ces chiffres, insistant sur une exigence de transparence. Mais si ce nouveau rapport confirme bien l'escamotage organisé des statistiques à la PP, un système qui s'est accéléré en 2008, il atteste également la persistance de mauvaises pratiques dans certains services, au moins jusqu'à l'été 2013, soit un an après l'arrivée de Bernard Boucault nommé par Manuel Valls.
"Le rapport note la fin du report. Mais c'est vrai, certains commissaires ont fourni des réponses étonnantes. En fait, il semble difficile pour certains de rompre avec des habitudes qui avaient été établies pendant des années", explique un haut fonctionnaire à la PP. "Mais les consignes données par le préfet sont très claires, ces pratiques, qui ont diminué comme le note le rapport, doivent cesser", a-t-il souligné.
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