Pourquoi, il faut douter de tout ce qui provient de l'état ? Sur quoi faut-il baser nos analyses alors, sur notre instinct alors que nous n'avons pas accès à des informations réelles, mais des infos uniquement fournies par la presse et des partis politiques ne disposant pas d'informations suffisantes ?
johanono » 03 Fév 2016, 11:19:34 a écrit :
Les zélotes de l'européisme tiennent un discours catastrophiste en nous expliquant sans cesse qu'une remise en cause de la construction européenne (sortie de l'UE, sortie de l'euro, dénonciation des accords de Schengen, etc.) serait une catastrophe pour la France et son économie.
Intéressant de voir que dans ton langage les européens deviennent les fantasmeurs du catastrophisme, tant ils semblent simplement répondre à ceux qui disent que le monde va disparaître en se contractant sur lui-même si on maintient cette hérésie européenne.
johanono » 03 Fév 2016, 11:19:34 a écrit :
Ils nous promettaient que la construction européenne apporterait bonheur et prospérité. Or la France est dans une situation bien pire qu'il y a 30 ou 40 ans (sous-emploi, désindustrialisation, insécurité liée à l'absence de frontières, etc.).
J'ai du mal à voir comment on peut comparer 2 périodes si différentes pour illustrer l'échec de l'Europe. Les USA sont toujours les USA et connaissent la crise, la Russie n'est plus l'URSS (plus petit) et connaît la crise, quel est donc le critère qui permet de faire un lien entre la construction européenne et la crise actuelle ?
Déjà, je tiens à souligner la paix qui règne en Europe sur la période que tu mentionnes (remarquons quand même les crises/guerre aux frontières de l'Europe, notamment à l'Est). Ce n'est pas négligeable, et rien ne peut laisser croire de l'évidence d'une similarité sans construction européenne.
Ensuite, la construction européenne vise à l'établissement d'une puissance (démographique, économique, politique) se donnant les moyens d'être un interlocuteur valable face aux autres grandes puissances mondiales, nous condamnant sinon à n'être que des pays suiveurs de ses alliés plus puissants. Il ne s'agit pas de faire le jeu des USA, mais bien de se présenter comme un allié fort et non seulement comme des soumis. Certains aimeraient un état fort dans une Europe forte, mais ce n'est pas possible, cela passe fortement par un renforcement de la puissance européenne en y diluant celles des états. Ce qui ne les rend pas moins puissants, puisque c'est à travers l'Europe qu'ils pourront exprimer leur puissance. L'échec de l'Europe, c'est effectivement en grande partie celui de nos politiciens n'ayant pas su nous la vendre, mais c'est aussi celui des citoyens européens qui s'accrochent désespérément aux vestiges de leur état-nation. C'est effrayant comme projet, mais il est indispensable.
Sans construction européenne, sans objectif commun, chaque pays sera libre de se replier sur lui-même (donc réduire sa puissance au niveau mondial, s'exposant aussi aux attaques extérieures, idéologiques, économiques voir militaires pour certains), ou de se soumettre à un allié puissant. Chaque pays pouvant faire des choix différents, on assisterait au cœur même de l'Europe à de violentes confrontations idéologiques provoquées par les grandes puissances mondiales.
Et il ne s'agit pas de dire si ce sont les USA ou les Russes les gentils, juste de se rendre compte qu'une importation sur le territoire européen de leur conflit serait préjudiciable à l'Europe, et aux états européens. Cela dit en passant, je crois pouvoir dire sans trop me tromper que nos valeurs sont plus proches de celles des américains que celles des russes ou des chinois par exemple. Quelque soit les reproches qu'on peut formuler envers les américains, cela demeure une réalité. Et malheureusement, plus on les affaiblit via des initiatives locales (certains états européens) en s'opposant parfois frontalement à eux, moins ils croient en l'Europe, plus ils se radicalisent pour imposer leur modèle par la force, et logiquement plus on les repousse. La tendance n'est pas bonne, je le reconnais, et l'Europe doit être la solution à cette situation. (mais vu l'ambiance générale dans les pays européens, c'est assez mal barré)
Il ne s'agit pas de verser dans le catastrophisme en défendant le projet européen, mais une Europe sans projet commun c'est simplement la division, c'est mathématique et implacablement logique, et cela présente le risque de s'exposer à de multiples interférences importantes provenant de l'extérieur. Dans cette situation, les USA deviendraient aussi dangereux que la Russie, chacun fera tout pour récupérer l'Europe, quitte à y faire naitre des guerres civiles ou des drames humains massifs. La sauvegarde de chacun de leurs modèles dépend de leur collaboration avec nous, ou à la soumission forcée de l'Europe.
L'Europe, c'est notre paix.
johanono » 03 Fév 2016, 11:19:34 a écrit :
Mais enfin, comment faisait-on avant ? Il est permis de penser que la France se portait bien mieux il y a 30 ou 40 ans qu'aujourd'hui.
Je sais pas si tu vis toujours dans les années 1960 quand je lis tes propos, mais le monde a changé mec. La mondialisation toussa... Le bénéfice de la libre circulation est énorme professionnellement, économiquement, et agréable d'un point de vue touristique. Idéologiquement c'est aussi le reflet de ce que l'on souhaite pour l'Europe,.
johanono » 03 Fév 2016, 11:19:34 a écrit :
Pourrait-on, aussi, mesurer le coût de l'absence de contrôle aux frontières ? Coût du trafic de drogue ? Coût du trafic d'armes ? Coût de l'immigration illégale ? Coût économique des produits contrefaits qui arrivent d'Asie ou d'ailleurs ?
Imaginer que le trafic de drogue ou d'armes n'est pas organisé localement et que multiplier les contrôles y changerait quoi que ce soit est naïf. Ce sont chaque jour des dizaines et des dizaines de camions pleins qui rentrent en France, sans un système de corruption local ce serait impossible. Multiplier les contrôles change seulement le nombre de personne à arroser, ou à trouver la bonne.
Les produits contrefaits inondent le monde entier, c'est le même principe de business, va dans n'importequelle rue centrale de n'importequelle ville au monde et tu as des boutiques officielles qui vendent toutes sortes de contrefaçon. Que tu ailles à New York, Barcelone, Stockholm, saint-Petersbourg, Istanbul, Le Caire, Londres, la Suisse (malgré son contrôle des frontières), je ne connais pas un seul pays où ce phénomène ne soit pas pratiquement officialisé. C'est comme l'immigration illégale, souvent davantage un business qu'autre chose. Je connais bien la population du 13 ème, et il s'agit autant de faire payer des immigrés que de les faire ensuite bosser pratiquement à l'œil pendant des années avant de les "libérer". C'est du business avant tout, et tu peux mettre n'importequel gouvernement en place tant que la crise sera là, la tentation de ceux qui gagnent rien sera toujours trop forte de se mouiller dans ces combines.