En France, critiquer son ministère, c'est grave !

Venez parler de notre sécurité ( la police, la violence... ) mais aussi venez parler de la sécurité sur le web ( piratage, compte bancaire... )
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mps
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Message non lu par mps » 26 mars 2010, 22:32:00

[table cellpadding="0" cellspacing="0" border="0" width="100%"][tr][td colspan="1" rowspan="1" width="100%"][/td][td colspan="1" rowspan="1" valign="top"]Image [/td][/tr][tr][td colspan="2" rowspan="1"]Si , donner un travail c'est une chose, exiger que le salarié pense la même chose que son patron[/td][/tr][/table]

Tout le monde se moque de savoir si l'employé pense, ou ce qu'il pense.

Du moment qu'il la ferme ...

Tu vois où on irait si le garçon de café mécontent clamait sur le trottoir que le café est fait avec de l'eau de vaisselle ?

Si l'habilleuse du mannequin phare d'un grand couturier venait beugler que la cover girl pue du bec ?

Si la caissière d'un théâtre accueillait à la billeterie avec un "vous venez voir ce navet" ?

En fait, et la jurisprudence le confirme, déblatérer son employeur publiquement peut être assimilé à une faute grave doublée de calomnie.

Et c'est au strict minimum une faute de goût.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

lancelot
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Message non lu par lancelot » 27 mars 2010, 07:43:00

Non, la jurisprudence confirme le contraire. Si le patron truande (exemple que tu cites en parlant du garçon de café) le salarié est parfaitement dans son droit lorsqu'il déballe la magouille.

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mps
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Message non lu par mps » 27 mars 2010, 08:31:00

icon_biggrin icon_biggrin icon_biggrin  Super, Lancelot ! Grâce à toi, je viens de gagner 20 euros ! icon_biggrin icon_biggrin icon_biggrin

Des amis ayant suivi le fil avaient parié avec moi que tu ne nierais pas l'évidence ...

Oui, ton garçon de café peut dénoncer la magouille, mais il est clair qu'il renonce à son travail.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

lancelot
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Message non lu par lancelot » 27 mars 2010, 09:38:00

T'inquiètes pour lui, si c'est moi qui le défend, il s'enrichira plus qu'a bosser pour son tout petit patron aux idées courtes.

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lucifer
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Message non lu par lucifer » 27 mars 2010, 11:25:00

Il n'a pas été surpris» par cette décision, a déclaré le général Jean-Philippe Ster, responsable de la communication à la DGGN. «Nous lui avons tendu la main pour lui dire qu'il déviait de sa route et des obligations que lui impose sa fonction». Le général Ster a rappelé que les gendarmes, de statut militaire, sont «soumis à l'obligation de réserve comme tout fonctionnaire mais aussi à un devoir de loyauté vis-à-vis des institutions», ce que M. Matelly «n'a pas respecté de longue date». «Il en avait été averti et avait même été sanctionné pour cela», a ajouté l'officier général.

Mais bien sûr, radio comptoir est plus interressante.
Les règles militaires vous depassent, alors arretez de parler de choses qui vous sont étrangères.
A moins bien sûr que vous vouliez replir du post à tout prix.
Maintenant que j'habite en province, je suis devenu peace and love. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ( surtout les descendants d'immigrés des cités que j'adore dorénavant )

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Nombrilist
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Message non lu par Nombrilist » 27 mars 2010, 11:39:00

Comme je l'ai dis, Lucifer, effectivement, les règles militaires me dépassent. Tout en début de fil, j'ai indiqué que cet officier a grosso-modo bénéficié d'une sanction à peu près égale à celle du sergent qui a ouvert le feu sur 50 personnes et en a blessé 17. Je ne me rappelle plus si il y a eu des morts (mais des enfants handicapés à vie, oui). Comme je le disais, l'armée devrait revoir ses propres règles imbéciles. On est au 21ème siècle, on n'est plus sous Napoléon, et on n'est pas en temps de guerre sur notre sol.

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Message non lu par lancelot » 27 mars 2010, 11:47:00

Et le conseil d'état ne s'est pas prononcé, car si il y a comme le dit lucifer une obligation de réserve, le fait que ce type ait participé à une démarche dans le cadre de recherches change la donne.

De plus ce devoir de réserve s'oppose à un principe républicain de liberté d'expression.

Le conseil d'état va avoir du pain sur la planche ....

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avatabanana
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Message non lu par avatabanana » 27 mars 2010, 13:40:00

Nombrilist a écrit : "C'est dans le civil ce que vous appellez le secret professionnel."

Oui, enfin le rapprochement police-gendarmerie n'avait rien de secret. Il n'a pas divulgué de secret, mais simplement critiqué une décision. C'est différent. Et ça fait peur. Il serait peut-être temps de revoir les règles au sein de l'armée.

Réponse à Golgoth: rien, il n'y aurait pas eu de problème. Il existe plein de précédents qui sont là pour le démontrer.
Certes! mais il y a façon de critiquer.

Je suppose qu'il a eu l'occasion en interne de faire part de ses interrogations.

Il y a du y avoir des réunions multiples afin d'étudier les effets de cette fusion.

Je ne suis ni gendarme ni policier, mais  en entreprise, je n'imagine pas qu'un cadre fasse part de ses états d'âme en public devant la presse au détriment de l'image de son entreprise.

Ca ne viendrait même pas à l'esprit.



Alors un militaire ! Raisons de plus...

C'est le genre de gars qui aurait révélé le lieu du débarquement si celui envisagé ne lui avait pas convenu... icon_cheesygrin

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Nombrilist
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Message non lu par Nombrilist » 27 mars 2010, 14:07:00

Je comprends ton point de vue. Néanmoins, pourquoi comparer une entreprise privé et l'état ? ça n'a rien à voir. Une entreprise a besoin d'entretenir son image. Pas l'état, qui est au service des citoyens. Si l'un des citoyens estime qu'il y a un problème, c'est son devoir de le dire.

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Message non lu par mps » 27 mars 2010, 15:48:00

Evidemment que l'Etat a tout autant besoin de garder une image.

"Au fond, ce qui vous intéresse, c'est de soutenir une grande g....., parce que vous trouvez que "ça fait libre".

Ce type est tout simplement mal élevé.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par Nombrilist » 27 mars 2010, 16:49:00

Et mamie mps va lui flanquer une fessée ?

lambertini
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Message non lu par lambertini » 27 mars 2010, 17:49:00

sarko, n est pas pour la libertée d expression. icon_question .
un petit dictateur qui ne souffre pas les critiques
les gendarmes restent les larbins de l etat, ils ne doivent pas critiquer la main qui les nourrits.
ils ont signiers qu ils assument
la caravane passe et les chiens aboient

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Message non lu par Golgoth » 27 mars 2010, 21:14:00

Les gendarmes du Vel d'Hiv avaient aussi signé. Oui, je sais, point Godwin icon_mrgreen
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Message non lu par mps » 27 mars 2010, 22:26:00

Et mamie mps va lui flanquer une fessée ?

J'ai pour  principe de ne jamais essayer de refaire une éducation ratée.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par El Fredo » 27 mars 2010, 22:29:00

Pour approfondir ce sujet et sortir un peu du cadre du soi-disant "devoir de réserve", je vous suggère la lecture de l'article suivant :

http://dirtydenys.net/index.php?post/20 ... -les-rangs
silence dans les rangs

Pour l'heure, l'affaire ne déborde guère du cercle des spécialistes de la chose militaire et de celui des chercheurs du CNRS qui, d'ordinaire, n'ont pas tant de points communs. Elle concerne Jean-Hugues Matelly, membre de l'UMR8183, Unité Mixte de Recherche dépendante, en plus du CNRS, de l'Université de Saint-Quentin en Yvelines et du Ministère de la Justice, et cosignataire avec Christian Mouhanna et Laurent Mucchielli, ses collègues du CESDIP, d'une tribune de deux pages parue début 2009 dans une revue trimestrielle destinée aux élus locaux et reprise sur Rue89, et qui détaillait les conséquences de l'absorption de la Gendarmerie par la Police nationale. Ce texte, certes, exprimait une position critique, et défendait une certaine conception du rôle des forces de l'ordre, qui "privilégiait le service au citoyen plutôt que l'application bornée d'innombrables textes de loi" et voyait dans la Gendarmerie le "modèle de la police de proximité", cette notion perdue après l'échec électoral de Lionel Jospin. Mais l'histoire de la fonction publique abonde de ces critiques internes, aussi pertinentes qu'argumentées du fait de la position au sein de l'appareil d'État de leur auteur, individuel ou collectif, lequel prend généralement soin de rester anonyme. Tel n'a pas été le cas du chef d'escadron Matelly qui se trouve aujourd'hui exclu de la gendarmerie, donc frappé de la sanction la plus lourde, du simple fait d'avoir, en tant que chercheur, exprimé une opinion dissidente dans un débat public.

Cette collision frontale entre la liberté du chercheur et la raison d'État remet en mémoire une séquence d'événements assez similaire, dont fut victime Jean-Gustave Padioleau, sociologue spécialiste de l'action publique, alors chercheur à la Maison des Sciences de l'Homme. L'histoire, telle qu'il la raconte à sa façon, d'une manière quand même assez difficile à déchiffrer, et telle que la relate, de façon bien plus lisible, Florence Aubenas, commence en 2002 lorsque, en habitué de la commande publique, il répond à un appel d'offres du Prédit qui relève de son champ de compétences, puisqu'il s'agit d'évaluer les conséquences de la politique de sécurité routière, et plus particulièrement de la mise en œuvre du contrôle sanction automatisé, sur le comportement des automobilistes. Avec ses 65 000 euros de budget il embarque cinq doctorants dans une aventure qui connaît une fin brutale deux ans plus tard, lorsque lui vient la mauvaise idée de publier en janvier 2004 dans Libération une tribune s'interrogeant à la fois sur les modalités de déploiement des radars, et sur le rôle de ces machines de contrôle social. La réaction de Rémi Heitz, procureur, alors Délégué à la sécurité routière, sera sans nuance : prenant prétexte du "manque de loyauté" que révèle la publication d'un tel point de vue, il suspend, sans aucune justification contractuelle, les crédits de recherche, ne suscitant qu'une réaction assez diplomatique de la Maison des Sciences de l'Homme.

L'affaire Padioleau, on s'en rend compte, en plus de montrer comment transformer un brave sociologue boudonien, adepte d'Alexis de Tocqueville et de Raymond Aron, en enragé, offre quelques enseignements sur la manière dont un chercheur en sciences sociales doit concevoir ses relations avec un commanditaire public éloigné du monde de la recherche universitaire, mais extrêmement proche du pouvoir dans sa manifestation la plus brutale, et dont la conception extensive du maintien de l'ordre va jusqu'à policer des recherches qui n'ont pourtant de sens que dans la mesure où elles sont l'expression d'autre chose que d'une science d'État, dont les auteurs ont comme fonction de prétendre valider des conclusions écrites d'avance. Distincte en ceci qu'elle est plus le produit de tensions internes à la gendarmerie et au Ministère de l'Intérieur que le résultat d'une recherche qui a déplu, l'affaire Matelly montre le même pouvoir mettant en œuvre dans le même but les mêmes méthodes. Ici, le statut militaire du chercheur du CESDIP lui facilite largement la tâche, puisqu'il lui suffit de s'en prévaloir pour renvoyer le chef d'escadron à ses chères études qui, pour l'heure, constitueront donc son occupation exclusive.
Victime d'un pouvoir maladroit qui, d'emblée, utilise la sanction la plus grave pour, à défaut de mettre fin à la contestation, faire taire les murmures qui montent des rangs, il ne lui reste plus, ayant été par la sanction même délivré de son devoir de réserve, qu'à se faire l'écho des murmures et, parallèlement aux voies de recours qu'il a déjà mobilisées, à compléter une bibliographie déjà respectable. Mais ces deux affaires, par leur point commun, cette gêne que le pouvoir ressent moins de l'existence d'une opinion dissidente que de sa publication, quand bien-même celle-ci se ferait d'une façon quasiment confidentielle, contribuent à définir le guide de survie du chercheur en sciences sociales : mieux vaut pour lui s'en tenir aux sujets qui ne gênent personne, et en tout cas pas le pouvoir, les pauvres, par exemple. S'il tient vraiment à s'occuper de questions plus délicates, qui risquent de remettre en cause une doctrine essentielle pour le même pouvoir, qu'il le fasse de façon discrète, sans sortir du cercle universitaire. Et s'il veut absolument un affrontement public, qu'il prenne soin, au préalable, de vérifier l'état de sa couverture sociale, et de reconstituer sa trésorerie.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

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