Clandestin et multi-récidiviste : le parcours sidérant du terroriste islamiste de Marseille
02 oct. 2017, 18:00:27
VIDÉO - Placé en garde à vue vendredi dernier à Lyon pour vol, le suspect, en situation irrégulière, a été relâché sans faire l'objet de mesure d'éloignement. Le ministre de l'Intérieur a saisi l‘Inspection générale de l'administration à ce sujet.
Considérée avec retenue aux premières heures de l'enquête, la piste du terrorisme islamiste a pris corps au lendemain de
la tragédie de la gare Saint-Charles à Marseille qui a coûté la vie à deux jeunes femmes de vingt ans et à leur tueur. Tout, dans le mode opératoire, y concourt aux yeux du procureur de la République de Paris, François Molins. «L'attaque au couteau dans une gare correspond aux mots d'ordre permanents de l'organisation terroriste Daech», a observé lundi le haut magistrat qui a précisé en outre que l'agresseur a commis l'indicible aux cris d'«Allah Akbar!» et que les cibles visées étaient des «victimes indéterminées ainsi que des militaires de l'opération Sentinelle».
«L'attaque au couteau dans une gare correspond aux mots d'ordre permanents de l'organisation terroriste Daech»
François Molins, procureur de la République de Paris
Bien avant que l'État islamique ne revendique, dans la soirée de dimanche, cette équipée sanglante via son organe de propagande Amaq, le parquet antiterroriste s'est donc naturellement emparé du dossier et a cosaisi la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Les deux victimes,
Laura et Mauranne, âgées de 20 ans, étaient respectivement élève infirmière en deuxième année à Lyon et étudiante en troisième année de médecine à Marseille. Cousines, elles s'étaient donné rendez-vous dans la Cité phocéenne pour fêter, avec quelques jours d'avance, l'anniversaire de Laura, par ailleurs cheftaine chez les scouts et guides de France. L'exploitation de la vidéosurveillance a permis de retracer les circonstances de leur assassinat, perpétré à 13 h 45.
Improvisation totale
Arrivé en gare à 13 h 32, l'agresseur grimpe l'escalier monumental et paraît sur le parvis à 13 h 38. Il y reste assis sur un banc pendant sept minutes avant de se lever soudain et de passer à l'action. Armé d'une lame longue de 20 centimètres et d'un second petit couteau de cuisine en Inox, il bondit sur sa première victime et la frappe mortellement à plusieurs reprises. L'homme agit ensuite de manière assez déconcertante et dans la plus totale improvisation. Confirmant le fait «étrange» évoqué la veille par le ministre de l'Intérieur, François Molins a noté que l'agresseur est d'abord «parti en courant» après son premier crime, avant de «tourner en rond et revenir sur ses pas» pour larder de coups la seconde étudiante. Une passante courageuse a tenté, en vain, de stopper la séquence en s'interposant à l'aide d'un porte-drapeau.
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