http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... basque.phpLa police française échoue à arrêter une militante basque
Des indépendantistes se sont opposés mardi à Bayonne à l'arrestation d'Aurore Martin, visée par un mandat d'arrêt européen de l'Espagne.
Elle était sortie de la clandestinité samedi, en s'affichant publiquement dans une réunion à Biarritz. Dès mardi, les forces de l'ordre s'apprêtaient à arrêter la représentante en France du parti indépendantiste Batasuna pour la remettre aux autorités espagnoles, qui ont émis contre elle un mandat d'arrêt européen. Mais l'opération de police a été stoppée par l'intervention d'une quarantaine de militants basques, venus protéger Aurore Martin.
L'arrestation a débuté vers 15 heures dans le centre-ville de Bayonne. «J'étais dans l'appartement de ma soeur, j'ai refusé de me rendre alors ils ont défoncé la porte», a expliqué Aurore Martin, précisant que «six ou sept agents cagoulés» l'avaient transportée «par les mains et les pieds» pour la ramener au rez-de-chaussée.
Une fois arrivés en bas, les policiers ont été pris à parti par des militants basques qui ont volé au secours de la représentante de Batasuna. L'altercation a été «assez violente», selon Aurore Martin. «Les policiers ont laché prise pour aller chercher du renfort.»
Les militants sont alors partis dans un bar du quartier du petit Bayonne, où ils sont toujours regroupés avec Aurore Martin et plusieurs journalistes. Ils auraient été rejoints par les «Indignés» du campement situé non loin, d'après Sud Ouest. Plusieurs cars de police ont longuement stationné autour du bar, avant que l'abandon de l'opération ne soit annoncé vers 17 heures pour «trouble à l'ordre public».
Recherchée en Espagne pour ses liens supposés avec l'ETA
Aurore Martin est poursuivie par la justice espagnole pour «participation à une organisation terroriste». D'après le juge chargé de l'affaire, la jeune femme serait liée à l'ETA à cause de ses activités au sein de Batasuna, un parti autorisé en France, mais interdit depuis 2003 en Espagne car il ne condamne pas les attentats perpétrés par l'ETA. « Il est difficile pour les gens de comprendre que je sois autorisée à mener des activités en France en vertu d'une législation, et que ces mêmes activités soient interdites et relèvent même du terrorisme dans un autre pays», expliquait-elle en décembre à Rue89.
Un mandat d'arrêt européen a été émis contre elle par la justice espagnole, puis validé par la cour d'appel de Pau fin novembre. « C'est la première fois qu'un tribunal français accepte de livrer un de ses ressortissants pour des faits en relation avec l'entourage politique de l'organisation, commis en Espagne »,écrivait alors El Pais. La jeune femme a alors décidé de se cacher pour échapper à son éventuel transfert vers l'Espagne.
Mi-juin, Aurore Martin est sortie de sa clandestinité «pour pouvoir reprendre (ses) fonctions» à la direction de Batasuna. «Je me suis préparée psychologiquement. Judiciairement, la boucle est bouclée, je ne me fais pas beaucoup d'illusions, expliquait-elle alors. Je vais être arrêtée et incarcérée dans les geôles espagnoles». Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a prévenu mardi après-midi que le mandat d'arrêt contre Aurore Martin «sera mis en oeuvre».
Ainsi donc une poignée d'excités nationalistes est-elle parvenue à empêcher une arrestation décidée par la police française. La police française s'est fait ridiculiser dans les grandes largeurs, et on n'entend guère Nicolas Sarkozy et Claude Guéant s'émouvoir de cette affaire.
On savait déjà que, lors des opérations de lutte contre la racaille urbaine, les flics reçoivent souvent l'ordre de renoncer à faire respecter la loi, pour éviter d'avoir à gérer des "bavures" éventuelles. Apparemment, la hiérarchie policière ou le ministère de l'intérieur font preuve de la même couardise quand il s'agit d'arrêter des terroristes... Tout ceci est bien inquiétant.