Baltorupec a écrit :Je suis en bref en désaccord avec votre vision centraliste de l'état, et la vision centraliste de l'état que prônait de Gaulle.
Ce n'est même pas une question de centralisme, c'est une question de logique. Le préfet est le représentant de l'Etat dans le département, il est là pour mettre en oeuvre la politique de l'Etat dans le département, il est donc tout à fait logique qu'il soit nommé par l'Etat.
Si le préfet est élu tout en restant représentant de l'Etat, alors ça veut dire qu'au sein de l'Etat, vous allez avoir plusieurs entités ayant des légitimités démocratiques différentes et qui vont s'affronter : d'un côté, le gouvernement tirant sa légitimité des élections présidentielle et législatives, et de l'autre des préfets chargés d'appliquer la politique de l'Etat, donc du gouvernement, sur le terrain, mais ayant leur propre légitimité démocratique, et qui auront peut-être été élus pour appliquer une autre politique que celle voulue par le gouvernement.
Alors il faut aller au bout de votre logique : si vous voulez que les préfets soient élus, ils ne doivent plus représenter l'Etat, ils doivent devenir une administration à part entière, juridiquement autonome par rapport à l'Etat, un peu comme les collectivités locales. Vous allez donc créer une administration supplémentaire, en plus de l'Etat, des régions, des départements, des communautés de communes et des communes.... Comme s'il n'y en avait déjà pas assez. Et il faudra alors définir précisément les pouvoirs de chacun. L'Etat conservera-t-il des pouvoirs de police, et si oui lesquels ? L'Etat conservera-t-il des pouvoirs de justice, et si oui lesquels ? Comment les pouvoirs de votre préfet élu s'articuleront-ils avec ceux de l'Etat et avec ceux des collectivités locales ? Ou alors n'est-il pas plus simple de transférer aux collectivités locales les pouvoirs de police de l'Etat, et de supprimer alors purement et simplement le préfet ?
Commencez donc par définir précisément votre nouveau modèle institutionnel, et après, on en rediscutera.