En matière de propagande, j'ai cité tchakhotine plus haut, et son fameux modèle. voilà un petit résumé :
Modele de Tchakhotine
Tchakhotine (1952, voir Volkoff, 1986) en s'appuyant sur la théorie des réflexes conditionnés de Pavlov, ainsi que sur une classification des pulsions humaines a analysé les mécanismes de la manipulation propagandiste. Selon lui, d'une manière générale, le succès de la propagande dépend de l'habileté du propagandiste à associer un des thèmes qu'elle développe à une des quatre pulsions majeures de l'être humain (agressivité, satisfaction matérielle, désir sexuel, amour parental). L'individu soumis à ces pulsions agirait de façon inconsciente conformément à ce qui lui a été dicté.
En étudiant les différentes entreprises de propagande, Tchakhotine fut amené à remarquer l'importance de l'utilisation judicieuse des symboles psychologiques (hymnes, logo, etc.) qu'il considère comme la clef de la propagande. Les symboles fonctionnent non seulement comme un signe de reconnaissance entre individus se réclamant d'une même communauté de pensée, mais aussi comme stimulus conditionnel . Les exemples de propagande ayant recours à un symbole sont extrêmement nombreux . Le symbole frappe et suggère sans informer, il fait appel à l'émotivité. De plus, selon cet auteur, environ 10% de la population (les " actifs ") ne serait pas susceptible a être influencé par la propagande. Pour convaincre ces " actifs " le propagandiste devrait développer des arguments très forts. Par contre, il note que 90 % de la population sont susceptibles à la propagande (les passifs) et que cela est amplement suffisant pour atteindre une majorité.
En complément :
Propagande fasciste
Clyde Miller (voir Vorkoff, 1986) a établit des lois concernant le bon déroulement de la propagande fasciste:
1- suggérer la peur et faire ensuite entrevoir la possibilité d'atteindre la sécurité par les actions suggérées,
2- mettre les nouvelles idées en relation avec des idées qui leur sont coutumière pour les faire accepter par les masses,
3- avoir un nombre relativement restreint de formules tranchantes et concises afin qu'ils deviennent des symboles,
4- sans cesse exposer la population à la propagande,
5- appuyer la force à la propagande pour empêcher les autres idées de s'exprimer,
6- employer l'exagération et
7- adapter la propagande en fonction de l'auditoire auquel ont s'adresse.
Bien que ce type de propagande soit de moins en moins influent à cause des nouveaux moyens de télécommunication, il est intéressant de noter qu'en Italie, présentement, Silvio Berlusconi du parti Forza Italia (voir Almeida, 1995) emploie une bonne majorité de ces techniques pour faire valoir sont parti politique.
Les propagandes varient en fonction de leurs cible. Les propagandes stratégiques sont celles qui visent les populations civiles (McLaurin, 1982). C'est la vision traditionnelle de la propagande. Les propagandes tactiques sont celles qui s'adressent à un auditoire militaire (McLaurin, 1982).
C'est hallucinant comme tout ça est toujours d'actualité. Plus que jamais même étant donné que le politique a complètement investi les nouveaux réseaux de communication.
Pour plus de précision au sujet de la manipulation des masses, quelques références classiques :
- Stanley Milgram,
la soumission à l'autorité
- Gustave Le bon,
Psychologie des foules
- Serge Tchakhotine,
le viol des foules par la propagande politique
- wilhelm Reich,
La psychologie de masse du fascisme
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M