Bien sûr, mais il faut être capable de faire la distinction entre compréhension et justification. Bien sûr que connaître les raisons qui poussent au crime peut aider à mieux le cerner et peut-être à l'éviter.Nombrilist a écrit :ONU, ce n'est pas ce qu'on t'explique. Moi je comprends que si on essaie de comprendre ce qui a forgé Hitler, alors demain, on est mieux armé pour éviter un autre Hitler. Il ne s'agit pas d'être compréhensif, mais de comprendre.
Et on emprisonne surtout pour châtier (et aussi certains pour les isoler).
Mais il ne faut pas être dupe : on peut avoir pu expliquer pourquoi tel criminel ou tel violeur a commis son acte atroce. Mais ce n'est pas l'explication qui apporte une punition et une protection de la société. Si un violeur dit : j'ai violé car j'en avais l'envie , la pulsion. Ca nous fait une belle jambe, mais il ne suffit pas de crier victoire en disant : ça y'est, nous avons compris le violeur ! Cela ne l'empêchera pas de recommencer. Il faut pouvoir être en mesure d'agir par derrière, et pas seulement de polémiquer incessament sur le fait que tout acte est explicable.
Tout acte est en effet explicable, mais pour autant, il n'est pas pardonnable.
Si on est d'accord sur ce point, alors je ne m'oppose pas à ce qui a été dit par la suite dans ce débat.
Comprendre le criminel est le but des criminologues, les punir et les éloigner de la société est le but du droit pénal. Les deux disciplines sont complémentaires, mais il ne suffit pas de débiter des analyses sociologiques qui se contredisent entre elles pour apporter des mesures de protection de la population, et pour défendre l'intéret des victimes. L'action est primordiale derrière.
C'est bien la raison pour laquelle le droit pénal ne prend pas en compte les mobiles criminels, il serait trop facile d'arguer de ses raisons irrationnelles pour échapper à la punition. Il y aura toujours des raisons pour justifier l'immoralité. La seule différence, c'est que l'irrationnel de la mentalité criminelle est incompatible avec la moralité et la conception du droit telle qu'adopté par la société. S'il faut comprendre le criminel, il faut également comprendre l'Etat et son système répressif. Son but est d'assurer la cohabitation pacifique de millions de gens sur un même territoire. Et qu'on le veuille ou non, seules des règles applicables pour tous sans distinction sont capables de canaliser les comportemens égoistes et irrationnels de certains, ce qui portent préjudices à d'autres. Il ne suffit pas de constater que chacun a ses raisons pour enlever ou détruire la vie de son prochain, il faut à un moment donné constater qu'il ne suffira pas de dire à cette personne que ce n'est pas très gentil pour qu'elle s'arrête. Il faut l'isoler de la société et le punir.
Maintenant, je pense qu'il faut distinguer deux temps de la réflexion, pour savoir de quoi on parle :
Le premier temps, c'est ce que doit faire la société face à des individus qui n'ont pas sombré dans la criminalité, mais qui ont les moyens de le faire. Comment pouvoir éviter qu'elles nuisent à autrui et à l'Etat ? Et là, en effet, je suis d'accord pour dire que l'analyse du fait criminel est nécessaire pour construire des outils nécessaire à la prévention de la délinquance.
Mais dans le deuxième temps, lorsqu'un individu a franchit la ligne rouge, en sachant depuis le départ qu'il lui était interdit de le faire, et qu'il a commis son crime en toute lucidité, alors les explications sont inutiles. Lorsque l'acte est commis, il faut le punir et l'éloigner, dans l'intéret d'une bonne gestion de la société. La réflexion n'intervient qu'en matière de prévention, lorsque la délinquance n'a pas encore frapper (comment, pour l'avenir, empêcher qu'elle surgisse ? Et là il y a un panel de réponses politiques : éducation, présence de policiers dans les rues, éclairer les ruelles la nuit, etc etc). Mais lorsque l'irréparable a été commis, l'explication ne suffit plus. Ce n'est pas l'explication qui ramènera la vie à la victime, effacera son préjudice moral ou évitera à d'autres individus d'être les futures victimes du même criminel. Et ici, dans cette hypothèse, l'action pénale prend tout son sens.
EDIT : El fredo : euh... Okay... Vive l'argumentation. Je ne crois pas qu'il te suffise de me contredire sans développement pour me convaincre que tu as raison et moi tort, lol.
La loi du Talion a de fortes similitudes avec l'idée de punition. Et en cela, je renvoie encore au dictionnaire. Le mien indique : "retombée facheuse" pour définir la punition. On est bien dans l'idée de oeil pour oeil dent pour dent. Pas au premier dégré de la loi du Talion (ce n'est pas tu violes je te violes). Mais dans son second degré d'interprétation : tu violes légèrement les règles de la société, la société te punie légèrement. Tu violes gravement les règles, la société te punie gravement. Etc...
Il faut être capable d'entre apercevoir le Talion dans une interprétation un peu plus subtile de la Loi, et pas seulement gratter la surface. Il est évident que la notion même de punition automatique trouve son origine dans le Talion.
Mais bon, j'ose espérer que tu es capable d'élaborer des réponses un peu plus constructives que celles que tu as posté me concernant...