Qu'en pensez vous ?Le ministre de l'Intérieur étudie l'idée d'un récépissé remis à la personne contrôlée.
En finir avec le «contrôle au faciès»? À peine installé Place Beauvau, Manuel Valls a émis l'idée d'«améliorer la relation entre la police et la population». Vendredi dernier, à l'occasion d'une première rencontre avec les syndicats de policiers, le ministre de l'Intérieur a déclaré qu'il fallait «s'inspirer peut-être de l'expérience anglo-saxonne sur les contrôles d'identité». Autrement dit, d'un système où le policier doit donner à toute personne contrôlée un reçu sur lequel figurerait son numéro de matricule, en cas de contestation (lire ci-dessous).
Des associations réclament un tel changement depuis des années, à commencer par le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap). Il y a deux ans, à l'initiative du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), dirigé par Fabien Jobard, et de la fondation caritative Open Society, du milliardaire américain George Soros, un «testing» avait été organisé gare du Nord, à Paris. Il s'agissait d'espionner la police pour vérifier combien elle dirigeait ses contrôles prioritairement sur les personnes de couleur ou d'origine étrangère, ces fameux «contrôles au faciès» que les défenseurs des droits de l'homme réprouvent.
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«Un message de défiance»
Les syndicats de policiers, de leur côté, défendent leur base. «Remettre un récépissé à un voyou le matin? Mais autant lui donner un blanc-seing pour pourrir la vie d'un quartier toute la journée!» proteste Patrice Ribeiro, le patron de Synergie-officiers. À l'entendre, cela reviendra à affaiblir l'autorité de la police, en délivrant «un message de défiance à l'égard de fonctionnaires déjà très exposés». Même son de cloche à l'Unsa-police, syndicat plutôt classé à gauche, où l'on s'interroge sur la «suspicion» qu'un tel système jetterait sur la «police républicaine». Le patron d'une brigade anticriminalité de banlieue explique: «Le contrôle d'identité offre la possibilité de procéder à des palpations sur les individus. C'est là que nous tombons souvent sur des armes ou de la drogue cachée dans les poches. Si on nous enlève ce support, nous n'aurons plus la même sécurité dans nos interventions. Les petits caïds estimeront avoir des droits sur nous. Autant renoncer à aller au contact!»
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