"Voir des animaux dans cet état, c'est lamentable." Le cri de colère de Pascale Laroche est éloquent. Vendredi dernier, elle a accueilli dans son refuge Eden Valley dix chiens de traîneau qui vivaient dans le camp de l'explorateur Nicolas Vanier à Vassieux-en-Vercors, dans la Drôme. Les photographies parlent d'elles-mêmes : maigres, les chiens recueillis font peine à voir. "Ils sont pleins de puces et de vers. Ils ont la peau sur les os", fustige la directrice, qui les remet en forme.
Le 7 juillet dernier, la direction départementale de la protection des populations (DDPP) a ordonné une procédure d'évacuation pour raisons de sécurité et d'hygiène. À de multiples reprises, des chiens avaient fugué et tué une trentaine de brebis. La DDPP avait déjà effectué un premier contrôle à la fin 2013. "Jugeant qu'aucuns travaux n'avaient été effectués, nous avons statué que le camp était non conforme", indique l'inspecteur de la DDPP chargé du dossier, Stéphane Klotz. Parmi les 61 chiens, certains ont été pris en charge par des mushers professionnels, d'autres seront accueillis au refuge pour chiens nordiques Eden Valley à 80 kilomètres de là, et 16 bêtes sont en attente de placement dans un refuge SPA.
"Enfermés à longueur de journée"
Depuis sa création en 2011, le camp est controversé. Si les élus locaux ont vu d'un bon oeil l'arrivée d'un personnage médiatique, les mushers - les conducteurs de traîneau - et les agriculteurs, eux, n'ont pas apprécié. "Il est arrivé comme un cow-boy. Il a construit des cabanes en dur sans respecter les normes et personne ne lui disait rien", raconte l'un d'entre eux.
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Bien qu'il ait apposé son image et son nom sur le camp, l'explorateur de 52 ans précise sur le site internet du camp qu'il n'a jamais dirigé la structure. Il lui a juste apporté son "âme et celle de ses voyages". Avant d'ajouter que les différents directeurs du camp étaient comme lui, "des passionnés de chiens, de chevaux, de nature, mais pas des gestionnaires". Mais pour un musher, "des passionnés qui ont laissé des chiens dans un état lamentable comme ça, [il] n'en [a] jamais vu".
Injoignable, Nicolas Vannier s'est tout de même fendu d'un communiqué sur sa page Facebook où il explique que "certains chiens ont été confiés à des amis mushers et enfin onze chiens ont été placés sur les conseils de la préfecture et de la DDPP dans une association qui était censée aider leurs propriétaires à les placer chez des personnes compétentes et responsables". Dans les faits, c'est le camp Vanier qui a cédé les chiens, puis la DDPP les a placés dans l'association chargée de leur trouver une nouvelle famille d'accueil.
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