Choisir notre être

[pierre30]

J'ai assisté vendredi à une réunion qui présentait les évolutions prévisibles des systèmes d'information. Cela faisait froid dans le dos : le big data et l'analyse prédictive permettront peut-être bientôt d'anticiper les envies des consommateurs. En connaissant leur déplacements, leurs achats, leurs commentaires sur les forums, et autres traces que nous laissons derrière nous, les entreprises (et autres entités) envisagent de déduire les envies des individus. Ils pourront leur dire ce dont ils ont envie avant que ceux-ci n'en aient conscience!!
Il ne s'agissait pas d'un délire de chercheurs : les intervenants étaient des informaticiens qui travaillent déjà sur ce sujet. Pour eux, il faut être les premiers pour devancer la concurrence.

Je n'y crois pas car il reste la liberté de choix. Mais si les individus oublient qu'ils possèdent cette liberté, alors l'hypothèse ci-dessus se réalisera.

[Narbonne]

J'ai assisté vendredi à une réunion qui présentait les évolutions prévisibles des systèmes d'information. Cela faisait froid dans le dos : le big data et l'analyse prédictive permettront peut-être bientôt d'anticiper les envies des consommateurs. En connaissant leur déplacements, leurs achats, leurs commentaires sur les forums, et autres traces que nous laissons derrière nous, les entreprises (et autres entités) envisagent de déduire les envies des individus. Ils pourront leur dire ce dont ils ont envie avant que ceux-ci n'en aient conscience!!
Il ne s'agissait pas d'un délire de chercheurs : les intervenants étaient des informaticiens qui travaillent déjà sur ce sujet. Pour eux, il faut être les premiers pour devancer la concurrence.

Je n'y crois pas car il reste la liberté de choix. Mais si les individus oublient qu'ils possèdent cette liberté, alors l'hypothèse ci-dessus se réalisera.

Cela fait plus de 30 ans que cela existe mais avec Internet c'est nettement plus facile. C'est l'origine de la création de la CNIL. Il faudrait considérer l'IP et la Carte Bleue comme le numéro de sécurité sociale.

[pierre30]

Non, car depuis 30 ans, la technologie ne permettait pas de faire ces analyses sur une grande échelle. Les organismes de statistiques se contentaient de définir des tendances générales. Là, on arrivera à analyser l'individu. C'est incomparablement plus dangereux et le scénario de science fiction dans lequel on met en prison l'individu avant qu'il ne passe à l'acte n'est plus si éloigné.

A la sortie de la réunion j'ai échangé avec des collègues : ils étaient tout aussi choqués que moi.

[Narbonne]

En 1975, il existait les méthodes dites de classification automatique qui permettent cela. C'est suite à un tel projet (SAFARI), fait par l'INSEE, que la CNIL a été créé..

[pierre30]

75, c'est la préhistoire en matière de puissance d'analyse. Là, on pourra trier les clients d'une banque ou d'une compagnie d'assurance et éliminer ceux qui ont un comportement "inadapté". Et on pourra dire à la personne "cessez" de faire ceci ou cela et je vous accepte comme client. De la même manière un état pourra intimer un "conseil" à un individu : "monsieur, je vous invite à cesser de vous rendre au bordel à la Jonquera, faute de quoi vous n'entreriez plus dans les personnes susceptibles de recevoir une bourse d'étude pour vos enfants".

[pierre30]

Tout aussi inquiétant : des gugusses vous appelleront et vous mettront sous le nez une étude complète qui vous montre que vous allez décider d'installer un panneau photovoltaïque sur votre toit. icon_cheesygrin

[Narbonne]

Désolé mais cela existait.( pour les matheux: Le cœur du problème est l'inversion de matrice de taille colossale et pour cela les ordinateurs utilisaient la méthode de Cholesky avec la particularité de matrices ne contenant que des nombres entiers de 0 à 9).
Les Banques l'utilisent depuis fort longtemps mais que sur des données dont elles ont le droit d'avoir

[pierre30]

Il y a des gens qui n'ont aucune "morale" car ils ont été élevés dans un tel milieu. Par exemple, que penser des enfants soldats ? Il va y avoir un jugement sur un tel cas (Ongwen) par la CPI.

Si tu veux dire que ces gens ne sont pas responsables de leurs actions, c'est une erreur grossière. Ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas de scrupules qu'ils ne connaissent pas la loi et les usages. Ils peuvent parfaitement être jugés sur ces critères.

[Narbonne]

Je ne dits pas cela. Chacun est responsable de ses actes (sauf les fous). Le jugement du CPI sera intéressant. Ongwen a été enlevé vers l'âge de 7 ans pour devenir enfant soldat en Ouganda et vers l'âge de 25 ans est devenu chef d'une bande qui massacrait à tour de bras.

[Maltavia]

Chacun est responsable de ses actes (sauf les fous).

Sauf les fous et les torturés selon Sartre

[pierre30]

Désolé mais cela existait.( pour les matheux: Le cœur du problème est l'inversion de matrice de taille colossale et pour cela les ordinateurs utilisaient la méthode de Cholesky avec la particularité de matrices ne contenant que des nombres entiers de 0 à 9).
Les Banques l'utilisent depuis fort longtemps mais que sur des données dont elles ont le droit d'avoir

Encore une fois, la différence vient du fait qu'ils ont accès à toutes les données nécessaires et que la technologie permet de croiser ces informations.

Nous laissons de plus en plus de traces qui sont collectées par des entreprises qui ont le droit de les revendre. Avec internet et les débits actuels, cela ne pose plus de difficultés. De plus le Cloud permettra de concentrer les données sur de grosses fermes de serveurs. Le traitement s'en trouve facilité par une dispersion moindre des données.

Imagine une banque qui est aussi une société d'assurance : elle dispose d'une trace des achats et donc des déplacements de l'individu + une trace des sinistres. Et si elle fait de l'assurance santé, elle connait son passé médical. Et si elle vend des abonnements téléphoniques, elle connait sa localisation en permanence. Pour le reste, il lui suffit d'acheter les droits à exploiter les données de google et autres réseaux sociaux. La CNIL ne peut pas grand chose : une partie des éléments d'analyse ne sont pas gérés par l'entreprise. Elle ne fait qu'y accéder.

Il suffit de croiser tout cela : aujourd'hui c'est possible.

[Nombrilist]

Etre libre, c'est faire le contraire de ce qu'on a envie ?

[Maltavia]

Etre libre, c'est faire le contraire de ce qu'on a envie ?

Non, être libre c'est faire ce qu'on a envie en sachant que l'on en a envie. C'est connaître le déterminisme, et ne pas forcément le rejeter.
Mais être libre ça peut aussi faire le contraire de ce que l'on souhaite en sachant que l'on fait le contraire.
Pour résumer, c'est choisir en connaissance de cause.

[Narbonne]

Désolé mais cela existait.( pour les matheux: Le cœur du problème est l'inversion de matrice de taille colossale et pour cela les ordinateurs utilisaient la méthode de Cholesky avec la particularité de matrices ne contenant que des nombres entiers de 0 à 9).
Les Banques l'utilisent depuis fort longtemps mais que sur des données dont elles ont le droit d'avoir

Encore une fois, la différence vient du fait qu'ils ont accès à toutes les données nécessaires et que la technologie permet de croiser ces informations.

Nous laissons de plus en plus de traces qui sont collectées par des entreprises qui ont le droit de les revendre. Avec internet et les débits actuels, cela ne pose plus de difficultés. De plus le Cloud permettra de concentrer les données sur de grosses fermes de serveurs. Le traitement s'en trouve facilité par une dispersion moindre des données.

Imagine une banque qui est aussi une société d'assurance : elle dispose d'une trace des achats et donc des déplacements de l'individu + une trace des sinistres. Et si elle fait de l'assurance santé, elle connait son passé médical. Et si elle vend des abonnements téléphoniques, elle connait sa localisation en permanence. Pour le reste, il lui suffit d'acheter les droits à exploiter les données de google et autres réseaux sociaux. La CNIL ne peut pas grand chose : une partie des éléments d'analyse ne sont pas gérés par l'entreprise. Elle ne fait qu'y accéder.

Il suffit de croiser tout cela : aujourd'hui c'est possible.

Nous sommes d'accord, il faudrait que la CNIL interdise de stocker l'IP et le numéro de la CB comme pour le numéro de la Sécurité Sociale. Cela empêcherait tous les regroupements d'informations. Par contre à l'intérieur de l'entreprise, avant tout traitement il faut demander l'autorisation à la CNIL. Si l'entreprise ne le fait pas, cela peut lui couter cher (cela marche comme cela aujourd'hui).

[pierre30]

Les données sont stockées avec des identifiants internes à l'entreprise. Ou à l'aide simplement du nom et du prénom. Ensuite il est facile avec des algos de passer outre la difficulté à croiser les fichiers.

Mais surtout la CNIL ne s'occupe que des entreprises qui dépendent du droit français. Rien n'est plus facile que de créer une filiale à l'étranger qui fera (ou fait déjà) ces analyses.

La CNIL ne peut rien.

Pour finir, les entreprises françaises sont en concurrence avec d'autres entreprises qui ne dépendent pas du droit français et cela oblige à alléger les contraintes qu'on pourra opposer.