Baltorupec » Mer 27 Juil 2016 - 00:16 a écrit :Bonjour,
après avoir lu une bonne dizaine de fois que la France serait visée à cause de sa politique interventionniste, j'ouvre ce sujet et cite une de mes réponses :
C'est marrant, l'Allemagne ne s'investit pratiquement pas à l'étranger et ils ont des problèmes. La Suède qui ne s'investit absolument pas à l'étranger est sous pression terroriste maximale. Tout le monde connait la politique militaire ultra agressive de la belgique, cela n'a pas empêché au moins deux attentats (musée juif, massacre de Bruxelle).
La Finlande et la Norvège absolument pas, mais la population musulmane y est négligeable.
Chaque attaque terroriste a été souvent le fait de personnes nées sur le sol français et ayant grandi sur le sol français dans les villes où ils vivaient et qu'ils connaissaient. Mohammed Merah a frappé à Toulouse, il a grandi à Toulouse
On ne voit aucun Malien à part Amedy Coulibaly mais il était beaucoup plus aux syriens qu'aux maliens, aucun centre-africain.
La France est attaquée pour plusieurs raisons : mais la principale est que c'est une cible "facile" : les armes et les terroristes transitent très facilement dans l'espace Shengen.
Je suis tout à fait d'accord avec toi, d'ailleurs, il me semble avoir déjà exprimé ce point de vue à plusieurs reprises sur ce forum.
On peut discuter de l'opportunité des interventions militaires extérieures. Moi-même, j'ai exprimé des doutes à ce sujet. Mais présenter ces interventions militaires extérieures comme une cause des attentats est un argument très réducteur, voire fallacieux.
Comme tu l'as toi-même souligné, tous les attentats de ces dernières années ont été le fait de jeunes ayant grandi en France, ayant même la nationalité française pour la plupart d'entre eux. Nés, élevés et abattus en France. Mais qui développent une haine de la France et un sentiment d'appartenance à une communauté musulmane.
Le fait est qu'il y a en France, plus que dans beaucoup d'autres pays, une importante communauté de culture musulmane, et au sein de cette communauté, beaucoup de sentent davantage appartenir à cette communauté musulmane qu'à la société française. Ce rejet est alimenté par l'effet de nombre (pour on est nombreux, plus on se rassemble par affinités culturelles), il est aussi alimenté par le discours politique, médiatique et scolaire dominant, teinté de culpabilité post-coloniale et de marxisme, qui cultive la haine de la France chez nos jeunes d'origine immigrée en leur enseignant qu'ils sont les pauvres victimes de la société raciste, colonialiste et discriminante.
Donc beaucoup de ressortissants de cette communauté musulmane rejettent la France, et ce rejet de la société française peut prendre plusieurs formes :
- refus de beaucoup de beaucoup de jeunes de respecter la minute de silence après les attaques contre Charlie Hebdo,
- violence racaillique urbaine (attaques contre tout ce qui représente de près ou de loin l’État français),
- revendications communautaires dans les services publics,
- militantisme salafiste dans certains quartiers.
- et dans les cas les plus extrêmes, chez les gens un peu plus fragiles, qui veulent donner un sens à leur vie, mais qui sont loin d'être les plus pieux, cette violence prend la forme d'attaques terroristes.
Et toujours, face à ces défis, la faiblesse de la société française, qui doute d'elle-même, qui n'assume pas ce qu'elle est...
Le problème, c'est qu'on ne pourra pas mettre un psychothérapeute derrière chaque jeune pour savoir s'il se sent bien, pour lui permettre d'être mieux dans sa peau. Dans ces conditions, tous les ressortissants de cette communauté musulmane sont, pour moi, des terroristes potentiels. Donc oui, ces attaques terroristes sont liées à la présence, sur notre sol, de beaucoup de gens de culture ou d'origine musulmane, qui ont la nationalité française mais qui, loin de se sentir français, développent la haine de notre pays. Daesch, la Syrie, ne sont que des prétextes.
Donc évidemment, la réponse à ce phénomène se trouve en France, pas en Syrie. Comme je l'ai déjà dit par ailleurs, au lieu d'aller guerroyer en Syrie, commençons par faire le ménage dans nos quartiers de non-droit.
On ne pourra pas non plus mettre en place une surveillance policière efficace de tous les bâtiments recevant du public et de toutes les manifestations populaires. Restent donc, pour moi, la rétention préventive de ceux qui sont recensés pour leur activisme islamique.