artragis a écrit :Les premiers estiment qu'ils perdent des millions à cause du piratage
ce sont les premiers à y gagner justement... leur affection n'est que de principe, ils aiment l'argent indirect permis par le téléchargement illégal.
Là je ne suis pas persuadé. Lady Gaga, par exemple, vend environ dix fois moins d'album que n'en vendait Madonna dans les années 90. Et ce n'est pas en multipliant les concerts qu'elle peut combler ce manque à gagner gigantesque. Il y a une réelle perte de vitesse chez les grosses moumoutes de la musique commerciale depuis une bonne quinzaine d'années. D'autant plus que, dorénavant, les carrières sont souvent bien plus brèves qu'elles n'ont pu l'être par le passé. Cela n'a pas à voir uniquement qu'avec le piratage, il faut aussi compter avec tous les gens qui commencent à en avoir marre d'écouter de la musique en tube, mais aussi à la culture du zapping qui pousse les hordes de consommateurs de musique (sic) à ne désirer que le dernier hit de la semaine. Le turn-over est assez hallucinant dans ce milieu. Et puis le début du XXIème siècle c'est plus la France du Général et de ses gentils Yéyés, radio d'Etat, TV d'Etat, etc. Maintenant on a enfin du choix !
logan a écrit :
je n'aime pas les évidence qu'on doit chercher avec des pincettes. Non ça n'est pas évident, la pluspart des artistes à grand revenu sont favorisés par le téléchargement ilégal (relis ma lettre), ce sont les petits artistes qui gagnent peu et perdent environ 50% de leurs recettes qui paient le prix cher.
Completement faux, le téléchargement "illégal" ne fait perdre de l'argent à personne, pour les petits artistes il les fait connaitre déjà ce qui est un gain, et pour l'ensemble d'entre eux de toute façon le téléchargement comble principalement des échanges qui n'existeraient pas sinon par manque de moyens financiers au niveau des clients.
On est simplement ici dans une idéologie, celle non pas des pertes, mais du manque à gagner, qui ne se base que sur l'idée que si les gens étaient privés de la possibilité de télécharger gratuitement, ceux-ci seraient contraints d'acheter leurs cds, ne comprennant absolument pas que les gens qui téléchargent n'ont pas d'argent à mettre là-dedans ou en mettent déjà bien assez. C'est l'idéologie de la marchandisation. Ils ne comprennent pas que cette marchandisation contribue à limiter l'accès à la musique pour énormément de monde et les prive ainsi de clients potentiels.
Ca je dirais que c'est très vrai tant qu'on est bien d'accord qu'il ne s'agit que de spéculation généraliste. S'il est vrai qu'il ne s'agit en aucun cas d'un vol mais bien d'un manque à gagner impossible à chiffrer autrement que par des projections fumeuses, il convient quand même de préciser que dans tout le tas de pirates il y a aussi de gros crevards qui truandent de la musique, par gigas, qu'il pourraient pourtant très bien l'acheter (ou au moins une partie) étant donné leur situation financière. J'en connais quelques uns et je ne dois certainement pas être le seul. Il m'arrive aussi de le faire d'ailleurs
logan a écrit :Pendant les débats sur Hadopi, il a été demandé à la ministre de sortir les noms et les témoignages des fameux petits artistes soit disant affligés par le téléchargement illégal et menacés de disparition, elle n'a été capable d'en présenter aucun et tu sais pourquoi ? Parce qu'ils n'existent pas.
Dommage que je n'aie pas eu vent de ce débat avec la ministre. Lorsqu'un label met un de mes EP 4 titres en vente sur Beatport et que parallèlement à ça il sort le jour même sur tous les trackers de torrents russes tu te dis qu'il y a forcément un manque à gagner, même minime. Je connais des dizaines de personnes dans ce cas (et même un ou deux labels qui ont fermé par dépit) et je serais ravi de te les présenter s'il le faut
Dans le domaine où j'officie modestement, il est de mise de sortir une bonne partie de nos morceaux sur des netlabels gratuits. Il faut le dire, il s'agit surtout d'une grosse bande internationale de gauchistes fumeurs de joints. Ceci étant dit, je pense que l'on peut espérer au moins un petit revenu sur ce que nous décidons de ne pas sortir gratuitement. Pour moi ce n'est pas du tout une question de droit et de loi, c'est une simple question éthique. On parle de petites quantités, pas de millions de copies comme dans le cas des stars de variété internationale. Le manque à gagner paie au plus pour les clopes, jamais rien de plus. Mes morceaux ne sont pas chers et on peut toujours les achter à l'unité si on veut. Ceux qui piratent ces morceaux peuvent se permettre de les acheter, s'ils ne le font pas ce n'est pas dans l'intention de commetre un méfait évidemment, c'est plus par une sorte d'habitude. Presque par réflexe
Pourtant, ce n'est pas parce qu'il est aisé de faire une copie numérique qu'on doit pour autant le faire systématiquement, sans jamais réfléchir. Il va bien falloir à un moment que les gens apprennent un peu à se contrôler et à se confronter au principe de réalité. Je connais personnellement des gens qui ont arrêté de rendre publique leur musique, excepté en concert, tellement écœurés de se faire autant mépriser. Ils se "rendent rares" et curieusement cette stratégie marche plutôt pas mal pour eux.
Dans mon cas, j'ai la chance d'être dans un "créneau" musical où il y a des fans honnêtes qui aiment payer pour posséder un Cd ou un vinyl. Beaucoup d'anglo-saxons en général, c'est dans leur culture. Et comme la plupart sont collectionneurs de disques, ils sont assez fétichistes et les achètent parfois par deux ou par trois (pour en utiliser un, garder l'autre "mint" et spéculer avec le troisième, éventuellement, sur une bourse d'échange du disque). J'aime aussi donner, la moitié et plus de mes morceaux sont gratos sous licence CC, soit un bon paquet au final. J'ai d'ailleurs fait retirer de la vente trois EP 4 titres pour pouvoir les ressortir gratuitement sur mon petit label perso.
Bref tout ça pour dire qu'il n'y a pas que les grosse moumoutes ou les gros labels pour se plaindre, ça affecte tout le monde à différents degrés mais la nature du problème est la même. Au final, morceaux commerciaux de Lady Gaga ou morceaux alternatifs de SND, tout fini pêle-mêle dans les listes de trackers et de Rapidshare.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M