Seulement ils vivent avec l'idée que la réussite est accessible à tous, et que donc on peut passer d'une classe à l'autre (y compris dans l'autre sens), et donc que les idéologies comme le marxisme sont pour les losers qui sont incapables de s'en sortir tout seul (le culte de la responsabilité individuelle). Ce qui implique bien évidemment que ces classes existent
Oui et non. Disons qu'il existe une "émulation de classes" dans ces sociétés, mais qui ne se limite ni aux revenus, ni à la profession.
En toute chose, l'américain, par exemple, vise le haut de la pyramide.
Un type qui apprend à faire des claquettes ne cherche pas à faire un peu de bruit une fois par semaine, mais d'égaler Fred Astaire.
Telles ménagères vont faire des insomnies tant qu'elles ne sont pas la reine du cheesecake.
Bref, ces sociétés sont gaies parce que tout le monde cherche à se perfectionner, et devient fatalement "le roi" d'un truc ou d'un autre.
La dactylo qui fait tomber les mecs sur son passage n'envie évidemment ni son patron, ni sa femme : elle vit sa propre ascension sexy.
Autre caractéristique : si un type émerge ou semble le faire, c'est tout son entourage, ou son voisinnage, qui va se fouler pour l'aider.
Tu as vu "The marathon man" ? Ce type qui, après des années d'une certaine déchéance physique, est néanmoins sélectionné pour représenter sa ville dans un marathon.
La sélection est annoncée en grande pompe dans la cour de l'école du patelin, devant élèves et parents. Tout le monde bondit de joie. A partir de là, quand le candidat s'entraîne en fin de journée dans le quartier, chaque adulte sort de chez lui en jogging, pour courrir quelques centaines de mètres devant lui pour l'entraîner.
Cela n'a rien d'une fiction.
Parce que la jalousie est un sentiment inconnu tout simplement et qu'on aime les szuccès stories ...
Alors, les "classes" comme tu les conçois existent d'autant moins qu'elles sont simplement impossibles. Chacun appartient à un tas de "classes" qui s'entremèlent.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)