merlin a écrit : ↑14 oct. 2022, 11:48:49
la cour de cass ne s'auto saisit pas, elle ne peut donc être chargée d'unifier les décisions des cours d'appel.
On pas écrire n'importe quoi quand même ....
Non, elle ne s'autosaisit pas, mais son rôle est quand même d'unifier la jurisprudence. C'est marqué sur son site :
https://www.courdecassation.fr/la-cour/ ... -cassation
Donc si la Cour de cassation existe, s'il y a ce besoin d'unifier la jurisprudence, c'est bien parce que les lois peuvent être appliquées différemment et subjectivement.
les orteils a écrit : ↑14 oct. 2022, 11:54:36
Je me demande si la justice ne considère pas que le locataire était en attente d'expulsion et à ce titre on comprendrait mieux la décision rendue. Ce n'est peut-être pas la même chose qu'un squatter qui investit un logement inoccupé.
C'est exact.
Voici la décision :
https://www.courdecassation.fr/decision ... fcb09450b1
On comprend donc :
- que la requérante était effectivement à l'origine locataire en bonne et due forme,
- qu'il lui a été donné congé, sans qu'on sache trop pourquoi, lequel congé a lui-même été validé par une décision de justice,
- qu'à l'expiration du délai prévu par le congé, la requérante s'est maintenue dans les lieux sans droit ni titre,
- que le pourvoi se fonde sur l'existence d'une faute de la victime pour écarter toute responsabilité du propriétaire (principe connu en droit, comme indiqué plus haut), faute caractérisée par le maintien dans les lieux sans droit ni titre (parce qu'en effet, il n'y aurait pas eu d'accident si la requérante avait quitté les lieux comme elle aurait dû le faire),
- que le pourvoi reproche à l'arrêt d'appel d'avoir écarté l'existence d'une faute de la victime au motif que les propriétaires avaient, semble-t-il, toléré un maintien dans les lieux pendant quelque temps,
- que la Cour de cassation donne raison à la Cour d'appel d'avoir écarté la notion de faute de la victime, mais pour des raisons un peu différentes : non pas sous prétexte que les propriétaires auraient toléré un maintien dans les lieux, mais simplement parce que "l'occupation sans droit ni titre d'un bien immobilier par la victime ne peut constituer une faute de nature à exonérer le propriétaire du bâtiment au titre de sa responsabilité, lorsqu'il est établi que l'accident subi par cette dernière résulte du défaut d'entretien de l'immeuble".
Et bien cette interprétation est tout à fait contestable, et très subjective, parce qu'il n'en demeure pas moins que l'accident n'aurait jamais eu lieu si la requérante avait quitté les lieux en temps utile.