Ces gentils patrons philanthrope

Vous avez un coup de g..... à passer sur notre société, ou tout simplement un coup de coeur venez le dire ici
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Cobalt

Message non lu par Cobalt » 25 avr. 2011, 17:18:00

 


Le fil blanc de la servitude
Un documentaire aborde l'exploitation des enfants dans la filière du coton en Afrique. Edifiant.

"Un adulte défie ton autorité, un enfant, non. Il a peur de toi", explique cyniquement un Ivoirien qui exploite le coton et une main-d’œuvre principalement enfantine. Vanina Kanban a remonté pour Spécial Investigation, sur Canal +, la filière de la production cotonnière. Son très bon documentaire Coton: la Face cachée de l’or blanc en suit le fil en interrogeant tous ses acteurs depuis les champs du Mali, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire jusqu’aux entrepôts et bureaux des grands négociants, parfois français, qui vivent de ce commerce. D’un bout à l’autre de la chaîne, le travail infantile semble admis, au pire comme une fatalité. Il est pourtant dans ces pays africains légalement réprimé. Mais les accommodements se font même dans les écoles.
Au Mali, la réalisatrice a pu filmer une bien curieuse journée d’études. Quatre cents élèves d’une école, du CP à la 3e, effectuent une sortie dans les champs des environs, encadrés par les enseignants. "Cela n’a rien à voir avec le cadre scolaire", reconnaît le directeur un peu gêné qui tente de présenter la "sortie" comme exceptionnelle. Sauf que les enfants précisent venir deux fois par semaine dans les champs pour des journées de 8 à 17 heures où ils travaillent, pressés par leurs enseignants transformés en contremaîtres.
Le soir, pour tout salaire, ils reçoivent un bonbon. "C’est pour aider le propriétaire", finit par confier le directeur. Riche, influent, celui-ci se fait appeler "le président" et "fait beaucoup pour l’école" de son village. Il donne des fournitures pour un montant annuel de 300 euros et empocherait un bénéfice net de 13.000 euros avec ses cultures de coton. Contacté, il fait mine de s’indigner: "On ne peut pas interdire le travail des enfants de la brousse quand même…"
Soleil de plomb et coups de cravache
D’autres travaillent six jours sur sept et n’ont même pas droit à une journée d’école. Ainsi ces quatre ados de 12 à 14 ans, qui s’activent sous le soleil de plomb pour 6 ou 7 euros par an et des paiements en nature de riz ou d’orge pour aider leur famille. Mais il existe aussi de vraies filières de jeunes esclaves, lucratives pour les trafiquants comme pour les exploitants. Vanina Kanban a filmé un groupe d’une quinzaine d’enfants au Burkina. Ils viennent de villages distants de plusieurs centaines de kilomètres, travaillent pour 12 euros mensuels depuis plus de trois mois. Le propriétaire nie: ce sont d’abord "ses enfants", puis des jeunes "venus s’amuser dans les champs" affirme-t-il en montant le ton avant de mettre fin à l’entretien. Un enfant travailleur, majeur aujourd’hui, raconte comment il est rentré après trois ans de travail sans un sou. Il évoque l’alimentation limitée à un peu de manioc et les coups de cravache.

Selon le BIT (Bureau international du travail, qui dépend de l’ONU), il existerait à peu près 3 millions de ces enfants travailleurs sur la zone Mali-Burkina-Côte d’Ivoire. De tels effectifs et pratiques ne peuvent passer inaperçus. Les entreprises françaises de négoce du coton se font discrètes. Les responsables se disent mal informés. "Cette réalité ne m’enchante pas, avoue l’un. Mais ce sont des pays en voie de développement, ils ont d’autres soucis." Il n’en demeure pas moins que ce sont ces enfants qui paient avec leur santé les faibles coûts d’une filière profitable aux industries du textile et du prêt-à-porter des pays riches.




* Coton: la face cachée de l’or blanc, lundi à 22.25, Canal +.



A LIRE:

L'envers du monde du travail


http://www.lejdd.fr/Medias/Television/A ... tion-sur-l…

Ces patrons héros des temps moderne à qui nous devons baiser les pieds,en guise de reconnaissance ;lau;

un artisan
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Message non lu par un artisan » 25 avr. 2011, 17:59:00

Dégueulasse et honteux ,j'ai travaillé en côte d'ivoire ,mais cet aspect nous a été soigneusement dissimulé et éclaire d'un jour nouveau les contraintes que nous imposaient l'armée française,je suis sur qu'il y a une corrélation, nous avions des lieux interdits et tous sous subodorions des ignominies....
Démocratie :le pouvoir pour les poux de manger les lions Clémenceau

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 25 avr. 2011, 18:16:00

Le lien aussi vaut le coup en bas de la page.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 25 avr. 2011, 19:41:00

 


Il faut mater toutes ces feignasses,comme dirait MPS...et bien on y vient !
L’envers du monde du travail
Deux reportages de Spécial investigation se penchent sur son évolution. Incisif.


Paru dans leJDD


Image Stéphane Haumant présente un nouveau numéro de Spécial investigation sur l'envers du monde du travail (DR)


Des unissons, des polissons, des hérissons et des paillassons… Ce sont les quatre catégories passablement infantiles dans lesquelles des cadres de La Poste ont été invités à classer les agents sous leurs ordres. Autre cas de management peu délicat, cet e-mail d’un directeur qui annonce "la chasse ouverte […] jusqu’à épuisement rapide des espèces non protégées", en l’occurrence des conseillers en patrimoine. La Poste: mort d’un service public?, s’interroge Jean-Louis Pérez dans le premier reportage d’un Spécial investigation de Canal + très incisif, consacré à "l’envers du monde du travail". "Mort", donc, il semble que "oui", à entendre un de ces conseillers en question qui avoue, pression du chiffre oblige, "avoir fait des choses à contrecœur vis-à-vis de la clientèle: de la vente, des placements, des services inadaptés à des gens qui n’en avaient pas les moyens".

Pour les salariés, les choses ne vont guère mieux. L’entreprise, aujourd’hui de 260.000 agents, aurait perdu, depuis 2003, 64.000 postes, des départs non remplacés. Le travail accru, les méthodes d’encadrement brutales ont conduit le syndicat professionnel des médecins de l’entreprise à sonner l’alarme. On peut penser, déclare-t-il, que les tentatives de suicide sont exclusivement liées à des situations de vie professionnelle et aux nouvelles organisations du travail. La direction de La Poste n’a pas accepté de s’expliquer.
Demain, tous patrons ou tous pigeons?
Mais le travail a peut-être un autre avenir. Le gouvernement, en 2009, a créé un nouveau statut, celui de l’autoentrepreneur. Il séduit aujourd’hui 600.000 Français. Demain, tous patrons, ou tous pigeons? questionne ironiquement dans un second reportage le même Jean-Louis Pérez. Car la moitié d’entre eux ne réalisent aucun chiffre d’affaires et le salaire moyen des autres ne dépasse pas 800 euros mensuels, soit 200 euros de moins que le smic. A défaut d’efficacité, le statut séduit au moins par sa souplesse, les formalités administratives sont simples, gratuites et les candidats à l’entreprise ne paient des cotisations qu’au-delà d’un certain seuil de chiffre d’affaires.

Néanmoins, il autorise certaines dérives, celle de l’auto-entrepreneur malgré soi. L’enquêteur en a rencontré en la personne de guides interprètes d’une agence de tourisme, jadis salariés et sommés depuis de devenir leur propre patron. Devenus sous-traitants, ils coûtent moins cher à leur ancien employeur qui de surcroît peut s’en séparer du jour au lendemain. Pour éprouver l’avenir d’un tel statut, Jean-Louis Pérez est allé jusqu’aux Etats-Unis, le pays modèle du genre. Un travailleur sur trois y est son patron. Ceux-ci n’ont ainsi pas droit aux congés payés, aux indemnités chômage et doivent s’assurer eux-mêmes auprès d’une mutuelle maladie, à la condition que celle-ci considère qu’il n’est pas à risques. Si bien que pour Ryan, patron ouvrier du BTP, le rêve américain est de pouvoir, un jour, devenir… salarié.

Invité

Message non lu par Invité » 25 avr. 2011, 20:07:00

Cobalt a écrit : 

Il faut mater toutes ces feignasses,comme dirait MPS...et bien on y vient !

L’envers du monde du travail Deux reportages de Spécial investigation se penchent sur son évolution. Incisif.

Paru dans leJDD



Image Stéphane Haumant présente un nouveau numéro de Spécial investigation sur l'envers du monde du travail (DR)


Des unissons, des polissons, des hérissons et des paillassons… Ce sont les quatre catégories passablement infantiles dans lesquelles des cadres de La Poste ont été invités à classer les agents sous leurs ordres. Autre cas de management peu délicat, cet e-mail d’un directeur qui annonce "la chasse ouverte […] jusqu’à épuisement rapide des espèces non protégées", en l’occurrence des conseillers en patrimoine. La Poste: mort d’un service public?, s’interroge Jean-Louis Pérez dans le premier reportage d’un Spécial investigation de Canal + très incisif, consacré à "l’envers du monde du travail". "Mort", donc, il semble que "oui", à entendre un de ces conseillers en question qui avoue, pression du chiffre oblige, "avoir fait des choses à contrecœur vis-à-vis de la clientèle: de la vente, des placements, des services inadaptés à des gens qui n’en avaient pas les moyens".

Pour les salariés, les choses ne vont guère mieux. L’entreprise, aujourd’hui de 260.000 agents, aurait perdu, depuis 2003, 64.000 postes, des départs non remplacés. Le travail accru, les méthodes d’encadrement brutales ont conduit le syndicat professionnel des médecins de l’entreprise à sonner l’alarme. On peut penser, déclare-t-il, que les tentatives de suicide sont exclusivement liées à des situations de vie professionnelle et aux nouvelles organisations du travail. La direction de La Poste n’a pas accepté de s’expliquer.
Demain, tous patrons ou tous pigeons?
Mais le travail a peut-être un autre avenir. Le gouvernement, en 2009, a créé un nouveau statut, celui de l’autoentrepreneur. Il séduit aujourd’hui 600.000 Français. Demain, tous patrons, ou tous pigeons? questionne ironiquement dans un second reportage le même Jean-Louis Pérez. Car la moitié d’entre eux ne réalisent aucun chiffre d’affaires et le salaire moyen des autres ne dépasse pas 800 euros mensuels, soit 200 euros de moins que le smic. A défaut d’efficacité, le statut séduit au moins par sa souplesse, les formalités administratives sont simples, gratuites et les candidats à l’entreprise ne paient des cotisations qu’au-delà d’un certain seuil de chiffre d’affaires.

Néanmoins, il autorise certaines dérives, celle de l’auto-entrepreneur malgré soi. L’enquêteur en a rencontré en la personne de guides interprètes d’une agence de tourisme, jadis salariés et sommés depuis de devenir leur propre patron. Devenus sous-traitants, ils coûtent moins cher à leur ancien employeur qui de surcroît peut s’en séparer du jour au lendemain. Pour éprouver l’avenir d’un tel statut, Jean-Louis Pérez est allé jusqu’aux Etats-Unis, le pays modèle du genre. Un travailleur sur trois y est son patron. Ceux-ci n’ont ainsi pas droit aux congés payés, aux indemnités chômage et doivent s’assurer eux-mêmes auprès d’une mutuelle maladie, à la condition que celle-ci considère qu’il n’est pas à risques. Si bien que pour Ryan, patron ouvrier du BTP, le rêve américain est de pouvoir, un jour, devenir… salarié.


Je connaissais l'effet pervers soigneusement présenté comme innovant et très médiatisé de l'autoentrepreneutariat.Une boîte d'ingénieurs informaticiens fut dissoute et ,on leur proposa cette farce ,résultat ils furent tous sous traitants donc concurrents et les prix sombrèrent...Tf1 les présentèrent comme exemple (est ce un hasard) Quasi aucun n'en réchappa et toutes leurs primes de licenciements disparurent et leurs pseudos emplois... L'avenir s'appella pôle emploi ,qui comme chacun sait s'écrit au singulier un emploi pour tout le monde 

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Message non lu par mps » 25 avr. 2011, 23:02:00

Il m semble que le sujet,c'est le travail des enfants.

Comme Artisan,j'ai vécu en Côte d'Ivoire, me baladant partout et n'ai rien vu de semblable. Les cas évoqués ne sont donc pas représentatifs.

Ceci dit,il faut bien comprendre qu'une famille pauvre (une vraie !) traque la tune pour survivre et que dès d'un bébé à quitté son lange, s'il peut rapporter deux cents, c'est toujours cela de pris. Mieux encore, si quelqu'un veut bien le  prendre et le nourrir, c'est un grand soulagement.

Dans ce contexte, l'école c'est du temps perdu et une privation de ressource pour les parents. J'ai soutenu une ONG en Inde qui arrive à scolariser les petites filles ... en offrant une vache aux parents pour compenser son absence.

Comme chez nous d'ailleurs, l'interdiction de faire travailler les enfants ne peut précéder les moyens familiaux de le faire. Mais, pour les coeurs sensibles, je dirai que dans les villages les plus reculés d'Afrique, j'ai toujours vu des écoles bondées.

Notons aussi que beaucoup de gosses ont de petits boulots après la classe,ramènent quelques sous, et sont légitimement fiers d'aider leurs familles. Ceci doit être considéré comme un droit.

Bien entendu,il y a toujours des gens qui abusent de cette misère, tant sur les horaires que sur la rémunération, et qui devraient être sanctionnés. Mais à mon avis, ce sont des cas heureusement très rares.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par un artisan » 25 avr. 2011, 23:18:00

Il est vrai que c'est inscrit dans les gênes dès la naissance,l'enfant n'est pas un point mort contrairement à la civilisation occidentale. Dans notre civilisation ,il représente et c'est heureux ou pas, l'omphalos de la famille, la conception chez eux est différente et bien souvent nous nous avérons incapable d'admettre cette différence.Cela ne doit aucunement cautionner les enfants soldats ou les massacres et génocides évidemment,mais une approche et surtout une compréhension empreinte de la différence.
N'en reste pas moins une exploitation éhontée liée à la faiblesse et à la misère, que notre société entretient consciencieusement...
En afrique circulent des millions d'euros d'armes, alors que bon nombre meurt de faim....
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