http://www.plumedepresse.net/mort-du-po ... arkozyste/On annonce donc allégrement que l’on a fait un check-in à l’Hôpital en allant rendre visite à un policier mourant. Tiens, et pourquoi pas un poke ou un like à ses collègues, tant qu’on y est ? Ou un tweet à leur attention avec un smiley clin d’œil ? Je suis peut-être un terrible rabat-joie, mais je ne m’imagine pas faire un check-in dans un cimetière si j’y assistais à un enterrement (« c’est ton 10ème lieu visité aujourd’hui, tu gagnes 3 points »). Que le Président fasse savoir qu’il rend visite au gardien de la paix gravement blessé durant son service, pour le soutenir lui et ses proches, est normal, convenable et même nécessaire. Mais que son service de communication transforme cela en un événement de réseau social, en mettant en scène par géolocalisation la visite elle-même, me semble être un faux-pas qui témoigne d’un manque de pudeur et de décence tout-à-fait étonnants et regrettables.
Un grand président que voilà.« Un flic m’avait glissé que le #policier, déjà en mort cérébrale, serait « débranché » après la venue de #Sarkozy. Je ne l’ai pas cru. A tort. »
(...)
« Ce que je te dis, c’est en mon nom, tu peux me citer, je me suis toujours battu à visage découvert. Vas-y, ouvre les guillemets. » Voilà donc les révélations annoncées : « Tu veux savoir si, pour des raisons de communication politique, Sarkozy a décidé de l’heure de la mort d’un homme ? Eric Lalès était dans un état désespéré depuis hier après-midi. Après une discussion avec les médecins, sa femme a demandé à ce qu’on le débranche. Il était en état de mort clinique, de mort cérébrale. L’annonce de sa mort est tombée en même temps que celle de la visite de Sarkozy : tu imagines que ça tombait mal… Les réseaux sociaux de policiers ont pleuré sa mort hier soir à partir de 23h. Comment se fait-il que le président de la République puisse « partager les derniers instants » de ce policier 20 heures plus tard ? Les politiques ont demandé à ce que la nouvelle ne soit pas annoncée. Sarkozy n’a pas vu Eric Lalès vivant. » A l’hôpital, un membre du personnel, qui craint pour sa place, confirme anonymement. Voilà donc un président-candidat en mal de voix sécuritaires qui vient danser sur un cadavre en s’appropriant littéralement son agonie, qu’il prétend avoir partagée. Jusqu’où l’indécence peut-elle donc être repoussée ?
EDIT: Titre du sujet changé pour complaire aux vierges effarouchées par l'absence de conditionnel