Les justes représentent le groupe des déclassés, du quart-monde, des petits boulots ( quand ils en ont: femme de ménage,.. ), des morts de faim,..
Ils n'ont bien sûr pas droit au chapitre, non pas que par compassion, on ne leur tende un micro parfois, mais ils ressentent trop le poids de cette supercherie et se réfugient dans une esquive" je ne sais pas parler, pas l'habitude, pas allé à l'école"; d'ailleurs, cette humilité , cette "petitesse" compose la cire des autres..
La bourgeoisie ( les installés ) méprise foncièrement cette sous-classe car porteuse de "vulgarité", elle se tient mal, mange salement, rit fort, n'a pas de goût, regarde TF1 ( pour ne pas avouer qu'elle s'aventure parfois à fermer le poste )..
Plus fondamentalement, les assis sentent bien cette part de lumière que les anéantis possèdent, celle qui éclairera un jour vers un nouveau monde; et c'est bien là que réside l'objet de sa haine.
L'innocence quasi-fœtale des réprouvés les a empêchés ( ou préservés ) de flirter avec les combines, le sérail ( bons quartiers, bonnes écoles, bonnes fréquentations ) et c'est, bien sûr, impardonnable.
Les misérables renvoient,par jeu de miroirs, bien involontairement, sa suffisance, ses boursouflures,..en guise de distinction.
Et ce mépris quasi-généralisé sert de colle, de glacis à cette société: sans celui-ci, élevé comme signe, aurait-elle une chance de survivre, en l'état ?
Les justes
- mordred
- Messages : 7238
- Enregistré le : 22 mai 2012, 11:40:06
- Localisation : Tout à l'Ouest (France)
Re: Les justes
Nous finirons tous de la même façon. Les chichis et les manières ne nous sauveront pas de la marche naturelle des choses.
"La mer était très forte. Je pense qu'il était bien trop vieux pour aller à la pêche aux maquereaux".
Feu Dédé la fleur; bien souffrant (Ouessant) et Yann Tiersen (mondialement connu).
Feu Dédé la fleur; bien souffrant (Ouessant) et Yann Tiersen (mondialement connu).
- Marsupilami
- Messages : 622
- Enregistré le : 08 oct. 2012, 21:16:01
Re: Les justes
mépris est peut être un peu fort - j'espère du moins - indifférence plutôt?
Les Justes (je trouve ton texte très littéraire et assez résigné bye 2) ne devraient pas se méfier de l'école et revendiquer ce à quoi ils ont droit, justement: l'école. Ensuite, ils seraient un peu mieux armés.
Les Justes (je trouve ton texte très littéraire et assez résigné bye 2) ne devraient pas se méfier de l'école et revendiquer ce à quoi ils ont droit, justement: l'école. Ensuite, ils seraient un peu mieux armés.
Re: Les justes
oui, mais l'indifférence n'est-elle pas pis que le mépris, car synonyme d'inexistence ?
Résigné ? Non, bien au contraire: je m'appuyais notamment sur "l'idiot" de Dostoïesvski où un aveugle volontaire, à ce qu'on lui présente, s'essaie à une lecture plus profonde. Autrement dit, je prêtais ce halo de demiurge, à ce "sous-peuple" qui évacue , consciemment et non, les codes qui engluent, lient à un mécanisme par trop vicié.
Je voulais pointer en guise d'hommage, cette espèce d'anonymat dans lequel ces personnes se meuvent, dans un espace social très fragmenté.
Plus généralement, la société ne subsiste-t-elle pas sous un vernis de liens, d'artifices, mais en réalité plus tirée vers la gagne ( et ceux qui s'en réclament ) et sans pitié pour les hors-courses ?
Et c'est à l'appui de ce constat , peu nuancé certes, que je voulais dédier quelques mots de cœur à ces personnes que l'on rencontre, croise le matin de très bonne heure, de retour du nettoyage de bureaux ( ou sans travail, ni toit..); bien sûr, on peut conjuguer ce port épistolaire avec un allant plus tangible, réel.
Résigné ? Non, bien au contraire: je m'appuyais notamment sur "l'idiot" de Dostoïesvski où un aveugle volontaire, à ce qu'on lui présente, s'essaie à une lecture plus profonde. Autrement dit, je prêtais ce halo de demiurge, à ce "sous-peuple" qui évacue , consciemment et non, les codes qui engluent, lient à un mécanisme par trop vicié.
Je voulais pointer en guise d'hommage, cette espèce d'anonymat dans lequel ces personnes se meuvent, dans un espace social très fragmenté.
Plus généralement, la société ne subsiste-t-elle pas sous un vernis de liens, d'artifices, mais en réalité plus tirée vers la gagne ( et ceux qui s'en réclament ) et sans pitié pour les hors-courses ?
Et c'est à l'appui de ce constat , peu nuancé certes, que je voulais dédier quelques mots de cœur à ces personnes que l'on rencontre, croise le matin de très bonne heure, de retour du nettoyage de bureaux ( ou sans travail, ni toit..); bien sûr, on peut conjuguer ce port épistolaire avec un allant plus tangible, réel.
- Marsupilami
- Messages : 622
- Enregistré le : 08 oct. 2012, 21:16:01
Re: Les justes
merci pour la réponse icon_idea
Qui est en ligne
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré