Emploi : et maintenant, un CDI dans l'intérim !

[politicien]

Bonjour,

Travailler en intérim en CDI sera bientôt possible en France : après cinq mois de négociations tendues, trois syndicats et le patronat ont signé jeudi un accord ouvrant le contrat à durée indéterminée à la frange des intérimaires les plus convoités. Les agences d'intérim, représentées par l'organisme patronal Prism'emploi, s'engagent à ce que ce nouveau CDI soit signé d'ici à trois ans par 20 000 salariés. Cet objectif représente moins de 5 % des quelque 500 000 équivalents temps plein recensés début 2013, sur 2 millions de personnes passant chaque année par l'intérim. La CFDT, la CFTC et la CFE-CGC ont validé l'ultime version du texte patronal. Pas FO et la CGT, pour lesquels "le compte n'y est pas".

Pour François Roux, délégué général de Prism'emploi, il s'agit d'une "évolution historique". Le CDI va permettre "de concilier plus de sécurité" pour les salariés tout en répondant mieux aux "besoins de flexibilité des entreprises", a ajouté le président de Manpower, Alain Roumilhac. La signature de cet accord permet aux agences d'échapper au renchérissement des cotisations chômage prévu pour les contrats courts par la loi sur la sécurisation de l'emploi et entré en vigueur pour certains CDD au 1er juillet. Il leur aurait coûté a minima 200 millions d'euros.

Accès plus facile au crédit et au logement
À l'instar de certains pays européens - en Allemagne, le CDI est la forme la plus courante de contrat pour les intérimaires -, la porte vers le CDI est donc désormais ouverte. Mais l'entrée reste bien gardée. Les 6 900 agences de ce secteur, éprouvé par la crise, se réservent le droit de proposer un CDI à leurs éléments aux compétences les plus pointues, dans les secteurs recherchés (restauration, métallurgie, informatique, etc.). Employés en CDI par les agences, ces salariés ne connaîtront plus l'attente incertaine d'une nouvelle mission et peuvent espérer un accès plus facile au crédit et au logement. Une "garantie minimale mensuelle de rémunération" (jusqu'à 1,25 smic pour les cadres) est prévue en cas de longue période non travaillée.

Pour la financer, l'indemnité de fin de mission de 10 % est supprimée pour les CDI et redirigée vers un Fonds de sécurisation des parcours. Pour François, charpentier-tôlier dans la réparation navale près de Nantes, avec le CDI, "peu d'intérimaires y trouveront leur compte financièrement". "Mais, à 58 ans, ça devient de plus en plus difficile de trouver des missions", consent-il. Pour les entreprises du travail temporaire, le nouveau contrat a aussi l'avantage de fidéliser ces intérimaires hautement disputés et de sécuriser l'investissement en formation fait sur eux.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr

Qu'en pensez vous ?

[El Fredo]

Ça m'a l'air d'être une bonne nouvelle, reste à savoir quels diables se cachent dans les détails. En gros on va transformer les intérimaires précaires en prestataires de services, ce qui est tout de même une situation beaucoup plus confortable.

C'est assez marrant de voir qu'on va dans le sens opposé à celui poussé par le Syntec depuis des années, eux qui n'ont eu de cesse de vouloir imposer des "contrats de mission" aux ingénieurs des SSII, ce qui revient à transformer des salariés sous CDI en intérimaires précaires.

Sinon on constate que ce sont toujours les mêmes syndicats qui refusent tout accord.

[Nombrilist]

Bah, si on y regarde d'un peu plus près, il s'agit de transformer en CDI l'enchaînement des missions des 20 000 personnes pour lesquelles les agences sont quasi sures qu'il n'y aura jamais de trou entre deux missions. Donc, en gros, ça revient à supprimer leur prime de précarité, qui est une source importante de revenus, pour obtenir pas grand chose de plus en échange. Logique que pour certains syndicats, "le compte n'y soit pas".

Pas sur que les 20 000 personnes concernées soient enchantées par le deal...

[El Fredo]

"Pas grand chose de plus", tu y vas fort : un contrat pérenne avec tout ce que ça implique (stabilité, possibilité d'emprunter, indemnités en cas de licenciement, etc). Je rappelle que la prime de précarité sert notamment à compenser l'absence de droits en fin de mission, qu'elle ne s'applique que pour des missions de remplacement ou d'accroissement temporaire d'activité, et qu'elle n'est pas due quand le salarié refuse une proposition de CDI au terme de sa mission.

[Nombrilist]

Tu n'as pas droit au chômage en fin de mission ? Enfin, le mieux serait de demander aux 20 000 intéressés ce qu'ils en pensent. Pas sur qu'ils soient si intéressés que cela. J'en connais au moins un qui aurait pu faire partie des 20 000 (il a enchaîné 8 ans d'intérim dans une grosse boîte). Il se faisait 2400 à 2800 euros par mois grâce à la prime de précarité. Je lui demanderai ce qu'il en aurait pensé si cela s'était appliqué à lui (la boîte a fini par le prendre en CDI).

[Jeff Van Planet]

Bonjour,

Ayant vécu ce système aux Pays Bas ou les agences peuvent vous embaucher, je pense que c'est plutôt une bonne nouvelle.
bon d'accord, pour ne pas se mouiller, les agences font des contrats de 10 à 15 heures par semaines, mais on travail toujours au moins les 38 heures(là bas c'est 38 pas 35).

Même si je pense que les CDD pourraient être aussi une bonne chose pour les intérimaires.


Cordialement

[politicien]

Ça m'a l'air d'être une bonne nouvelle, reste à savoir quels diables se cachent dans les détails. En gros on va transformer les intérimaires précaires en prestataires de services, ce qui est tout de même une situation beaucoup plus confortable.

C'est assez marrant de voir qu'on va dans le sens opposé à celui poussé par le Syntec depuis des années, eux qui n'ont eu de cesse de vouloir imposer des "contrats de mission" aux ingénieurs des SSII, ce qui revient à transformer des salariés sous CDI en intérimaires précaires.

Sinon on constate que ce sont toujours les mêmes syndicats qui refusent tout accord.

Est-ce qu'en réalité ce CDi intérimaire ne revient pas au CDI-C mise en place à la syntec ?

[Jeff Van Planet]

<<Est-ce qu'en réalité ce CDi intérimaire ne revient pas au CDI-C mise en place à la syntec ?>>

quelqu'un pourrait-il m'expliquer ce qu'est un CDI-C?

[Nombrilist]

C'est quoi un CDI-C ?

[Narbonne]

La durée du cdi est celle du chantier. Je ne vois pas pourquoi cela se nomme cdi.
C'est un cdd avec une date de fin libre.

[Nombrilist]

En fait, on va officialiser la mutualisation de la main d’œuvre pour les entreprises.

[politicien]

Le Cdi-C est un CDI sauf qu'il est lié à la fin du chantier, mais c'est très différent du CDD habituel, il a les caractéristiques du CDI (indémnité légale, reclassement...), sauf qu'il est lié au chantier.

[Jeff Van Planet]

Merci pour l'explication du CDI-C.

Je ne sais pas si en France on va faire comme aux Pays bas, mais en lisant le premier message, j'ai l'impression.

ce qui se passe là bas, c'est que vous travaillez pour l'agence, et qu'elle vous place dans des entreprises. Le plus souvent elles vous laissent dans la même.

Donc pas grand chose à voir avec le CDI-C.

[Emmanuel]

Message supprimé

[Narbonne]

Pour le salarié, la difficulté est qu'il ne connait la fin de son contrat que peu de temps avant. Du coup, pour enchainer avec un autre contrat, ce n'est pas évident.