albert » 16 Fév 2014, 15:42:51 a écrit :C'est donc bien ce que je vous disais : il faut être précaire (en CDD) et exercer une activité qui est répertoriée dans une annexe Pôle Emploi que voici. C'est effectivement une longue liste de techniciens, où l'on trouve entre autres choses l'activité de secrétaire de production, mais je n'ai pas trouvé de standardiste ni de balayeur.
C'est tout à fait exact ... en théorie ...
Sauf qu'en pratique, les abus sont généralisés puisqu'il n'y a quasi aucun contrôle.
Au point que ces faux intermittents portent même un nom: les "permittents".
Puisque le système est déclaratif, il permet aux entreprises, de l'audiovisuel notamment, de ne déclarer qu'une partie des heures effectuées : l'Unedic prend le reste en charge.
Autre caractéristique pour le moins étonnante du régime, le fait que tous les intermittents déclarent eux-mêmes la profession qu'ils exercent, sans qu'aucune vérification ne soit faite.
manolo a écrit :C'est vrai que c'est un problème que les sociétés de prod TV utilisent ce statut pour leurs salariés, mais il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier !
Un document confidentiel de l'Unedic montre que, parmi les 40 plus importants employeurs d'intermittents, figurent en bonne place les sociétés de l'audiovisuel publiques et privées, les producteurs télévisuels, les producteurs de cinéma...
Ne sont intégrés ni cumulés dans ce calcul les sous-traitants ou les filiales des sociétés de télévision (les films Alain Sarde pour Canal+ par exemple, Nulle part ailleurs Production et Canal+ ; Métropole Production et M6 ; TF1 et Glem...).
"Les permittents, les intermittents permanents, sont très souvent la règle dans l'audiovisuel, cela a été la règle absolue dans les stations régionales de France 3", souligne Alain Garlan, président de la commission paritaire nationale emploi-formation du spectacle vivant.
Ce type de pratique flexible pour l'employeur est très répandu : il permet d'effectuer des gains probants sur l'économie des productions en ne payant pas à l'année des salariés.
Les exemples de "permittents" sont légion, dans le service public comme ailleurs, les postes d'assistantes "intérimaires" étant même déguisés en poste de prompteuses à France 2. Jean Lebrun, dans son émission "Pot au feu" sur France-Culture, rappelait que "l'assistante de Bernard Pivot avait eu un statut précaire pendant un quart de siècle"...