suite de l'article ...La colère monte chez les soldats du feu. La Fédération nationale des sapeurs-pompiers (FNSP) vient même de le faire savoir lors d'une conférence de presse. Son président, le colonel Éric Faure, regrette que les engagements pris par le président de la République lors de son intervention au congrès de la fédération, en octobre dernier à Chambéry, ne soient pas tenus. François Hollande avait alors promis de mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour que chaque Français ait un accès aux soins d'urgence en moins de 30 minutes. Or, les sapeurs-pompiers, qui sont pourtant les premiers acteurs du secours d'urgence auprès des personnes blessées, accidentées, malades, en dehors de l'hôpital, ne sont jamais associés aux travaux en cours, regrette le colonel Faure.
Cette situation se traduit, selon ce dernier, "par une absence de contact au plus haut niveau entre le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Santé ; en local, par des contacts quasi inexistants avec les agences régionales de santé (ARS) ; et dans les départements, par de nombreuses difficultés financières et d'organisation avec les Samu ou les centres hospitaliers supports". La fédération souligne que les sapeurs-pompiers ne doivent "pas être au service de ceux qui les appellent quand c'est nécessaire et rester ignorés le reste du temps".
Colère
L'énervement des soldats du feu s'est encore élevé d'un cran après le discours de Marisol Touraine au congrès des urgences, il y a quelques jours. Car, à aucun moment, la ministre des Affaires sociales et de la Santé n'a évoqué ces autres acteurs du secours ni les directives du président de la République. "Je demande aux sapeurs-pompiers de France de cesser toutes discussions, tous travaux, avec les Samu et les agences régionales de santé", a donc annoncé le président de la FNSP. "Nous gelons nos discussions, hors dispositifs opérationnels."
Autre source de conflit : le "siphonnage" entre les hélicoptères polyvalents de la sécurité civile, dont le nombre va diminuer, et les hélicoptères "blancs" relevant des services de santé, dont le nombre est appelé à augmenter. "Les hélicoptères du ministère de l'Intérieur, sécurité civile et gendarmerie, participent aux secours primaires et transportent les victimes en cas de besoin" dans le cadre des relations avec les hôpitaux, a rappelé le colonel Faure. Qui regrette le développement des hélicoptères de la santé et surtout l'absence de coopération et de concertation.
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