En France comme en Italie, un problème de formation de la population

[politicien]

Bonjour,

Quand on analyse les problèmes structurels de la France et de l'Italie, on se concentre généralement sur les problèmes de compétitivité-coût, de niveau de gamme, de profitabilité des entreprises et de rentabilité du capital, de désindustrialisation... Nous pensons que le problème central, initial, de ces deux pays est probablement la faiblesse des compétences de la population active (repérée par l'enquête PIAAC de l'OCDE) qui explique la difficulté qu'ont les entreprises à moderniser leur capital, d'où la faiblesse du niveau de gamme, le faible développement des nouvelles technologies dans les entreprises, le transfert des emplois vers les services peu sophistiqués, la faiblesse des gains de productivité et de la croissance potentielle et le désajustement entre les offres et les demandes d'emploi, la durée élevée du chômage.

La réforme la plus importante dans ces pays serait donc celle du système de formation, qui devrait passer avant toutes les autres (fiscalité, contrats de travail, concurrence, réforme de l'État...).

Analyse habituelle des problèmes structurels de la France et de l'Italie
- Le niveau élevé des coûts de production en France et en Italie : Le coût salarial unitaire dans l'industrie est au même niveau qu'en Allemagne, alors que le niveau de gamme de la production est nettement plus bas.

- La faiblesse du niveau de gamme de la production industrielle, révélée par la forte élasticité-prix des exportations en volume* : 0,6 à 0,8 en France et en Italie, comme en Espagne, contre 0,1 à 0,2 en Allemagne. Elle explique la perte de parts de marché à l'exportation de ces deux pays quand l'euro s'apprécie, la désindustrialisation.

- La faiblesse de la profitabilité des entreprises et de la rentabilité du capital, liées à la croissance des salaires réels plus rapide que la productivité, de manière équivalente à ce que les entreprises ne puissent pas passer leurs coûts de production dans leurs prix (absence de pricing power due à la faiblesse du niveau de gamme), à la pression fiscale élevée sur les entreprises : 17 % du PIB en France, 16 % en Italie, 10 % en Allemagne, 9 % en Espagne.

(...) (...)

Les problèmes de formation sont centraux

La France et l'Italie devraient réformer le marché du travail (modification de nature des contrats de travail), la fiscalité (réduction du poids de la fiscalité sur les entreprises), accroître la concurrence sur les marchés des biens et services, accroître l'efficacité de l'État. Mais il nous semble qu'une réforme essentielle dans ces deux pays est la réforme du système de formation, nécessaire pour améliorer les compétences de la population active.

Avec des compétences faibles de la population active, ce qui est le cas aujourd'hui en France et en Italie, la flexibilité du marché du travail aboutit à la hausse du chômage, avec la difficulté du retour à l'emploi ; la montée en gamme est très difficile, ainsi que la modernisation du capital, si les entreprises ne trouvent pas les salariés pouvant travailler sur un capital sophistiqué et les gains de productivité et la croissance potentielle ne peuvent être que faibles.

L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr[/align]

Qu'en pensez vous ?

[phoenix72]

Il y a un problème les entreprises ne forment ou ne veulent plus former leurs salariés ,c'est pourquoi les salariés sont vite dépassés et à ce moment là l'entreprise se débarrasse du salarié devenu obsolète et attend de l’État qu'il forme des chômeurs aux nouvelles technologies pour les embaucher à moindre prix.

[Nombrilist]

J'en pense que c'est n'importe quoi. On a masse de docteurs et ingénieurs au chômage en France. Faudrait voir à pas se moquer du monde ! Comme le dit Phoenix, c'est surtout que les entreprises ne veulent plus prendre le temps de former leurs salariés. Bientôt, on nous demandera un master et 10 ans d'expérience pour faire caissier chez Aldi.

[johanono]

On retrouve dans l'article de Politicien le discours habituel des mondialistes qui nient l'impact du libre-échange sur le chômage, et qui nous expliquent que, pour résorber le chômage, il faut investir dans la recherche, l'économie de la connaissance, et mieux former nos salariés. Ben voyons...

Certes, il est exact que les Allemands s'en sortent mieux que nous, malgré un coût du travail également très élevé. Mais ce n'est pas une question de formation : on ne va pas nous faire croire que les ouvriers de chez Audi, Mercedes ou BMW sont mieux formés que les ouvriers français. C'est surtout une question de positionnement commercial : les Allemands sont spécialisés dans des créneaux industriels plutôt haut de gamme, ils bénéficient d'une belle image de marque (peut-être un peu usurpée), et ils peuvent donc se permettre de vendre cher leurs produits à des clients pour qui la qualité et l'image de marque sont un critère d'achat plus important que le prix.

Probablement faudrait-il s'inspirer de ce que font les Allemands, et positionner aussi notre économie sur des secteurs à forte valeur ajoutée. Mais cela ne règlera pas tout, loin s'en faut.

Car il ne faut pas oublier que les pays à bas coût de production produisent aussi beaucoup de chercheurs, d'ingénieurs, d'informaticiens, et nous concurrencent aussi sur ces secteurs prétendument à haute valeur ajoutée.

[mordred]

L'Education Nationale ne veut pas entendre parler d'apprentissage. Ce sont des élèves en moins dans les classes; donc moins de profs. Il n'y a qu'une chose qui compte : des jeunes français diplômés ! Ou non diplômés d'ailleurs. Certains échouent. Diplômés en quoi ? En trucs n'apportant pas de travail.
Au niveau des nouvelles technologies, les entreprises sont bien obligées d'avoir du personnel au top; sinon il y a risque de casse. J'ai travaillé dans une entreprise où l'on réparait des camions et des autos (entre autres activités). Quand un nouvel outillage arrivait sur le marché, les salariés allaient en stage chez le fournisseur pour apprendre à s'en servir. On ne pouvait pas y couper.

[Mewtow]

L'Education Nationale ne veut pas entendre parler d'apprentissage. Ce sont des élèves en moins dans les classes; donc moins de profs. Il n'y a qu'une chose qui compte : des jeunes français diplômés !

En même temps, on n'arrive pas à pourvoir la totalité des places en apprentissage que l'éducation nationale arrive à créer, tellement la demande d'apprentis des entreprises est faible. Sans compter que le taux de chômage est aussi très fort en sortie des filières d'apprentissage, notamment sur le long terme.

[Nombrilist]

On retrouve dans l'article de Politicien le discours habituel des mondialistes qui nient l'impact du libre-échange sur le chômage, et qui nous expliquent que, pour résorber le chômage, il faut investir dans la recherche, l'économie de la connaissance, et mieux former nos salariés. Ben voyons...

Certes, il est exact que les Allemands s'en sortent mieux que nous, malgré un coût du travail également très élevé. Mais ce n'est pas une question de formation : on ne va pas nous faire croire que les ouvriers de chez Audi, Mercedes ou BMW sont mieux formés que les ouvriers français. C'est surtout une question de positionnement commercial : les Allemands sont spécialisés dans des créneaux industriels plutôt haut de gamme, ils bénéficient d'une belle image de marque (peut-être un peu usurpée), et ils peuvent donc se permettre de vendre cher leurs produits à des clients pour qui la qualité et l'image de marque sont un critère d'achat plus important que le prix.

Probablement faudrait-il s'inspirer de ce que font les Allemands, et positionner aussi notre économie sur des secteurs à forte valeur ajoutée. Mais cela ne règlera pas tout, loin s'en faut.

Car il ne faut pas oublier que les pays à bas coût de production produisent aussi beaucoup de chercheurs, d'ingénieurs, d'informaticiens, et nous concurrencent aussi sur ces secteurs prétendument à haute valeur ajoutée.

Tout à fait d'accord avec toi. D'ailleurs, courir après l'Allemagne en croyant aux lendemains qui chantent après l'avoir rattrapée, c'est aller au delà d'une grande déconvenue, car notre situation sera 100 fois pire que maintenant.