Grève générale interprofessionnelle le 9 avril 2015

[albert]

Le 9 avril est un grand jour ! (JL Mélenchon)

Ouvrez vos yeux, coupez la télé. Nous serons des centaines de milliers dans la rue à l’appel des syndicats CGT, FO, SOLIDAIRES, FSU. C’est la première fois depuis trente ans que le vocabulaire employé pour convoquer la manifestation et la grève est celui d’un appel à grève générale interprofessionnelle. Il faudra considérer le nombre des grévistes. Et le nombre des manifestants, car je suppose que cette fois ci de nouveau, il y aura de la RTT déposée. On devra donc penser aussi à tous ceux qui ne peuvent pas faire grève ou qui en sont empêchés par la peur ou la gêne financière excessive. Je connais d’avance les critiques qui peuvent être faites contre ce genre de grève « sans lendemain » et de manifestation « sans objectif ». Je désapprouve ces objections, je le dis franchement.

La journée du 9 avril est un point d’ancrage précieux, utile et indispensable. Je me mêle rarement de donner un point de vue de cette nature puisque le Parti de Gauche s’interdit de commenter les stratégies syndicales. Il se contente d’appuyer les mobilisations que les syndicats organisent. Aujourd’hui moins que jamais je ne peux être convaincu d’exiger une consigne maximaliste pour contester l’utilité d’un pas en avant concret. Dans le contexte des lendemains et des veilles d’élection que nous affrontons, l’initiative des syndicats est un bol d’air frais. Une bouffée d’oxygène pour le pays. Il donne la possibilité de voir la question sociale reprendre le pas sur la question ethnique. Et les organisations des salariés parler en leur nom plutôt que ceux qui usurpent leur parole où qu’ils soient sur la scène politique. Comme d’habitude, les mauvais coups viendront du gouvernement. Déjà il essaie de contrebalancer l’info syndicale du jour par une de ces rencontres bidon à l’Elysée avec des organisations patronales. Quel symbole de la déchéance du PS que cette initiative !


Sur le terrain, je sais que les syndicats organisent méthodiquement leur mobilisation. J’ai rencontré beaucoup de dirigeants syndicalistes, hors caméras et média, pour comprendre la situation telle qu’ils la perçoivent avec ses forces et ses faiblesses pour notre camp. L’explosion du champ politique à gauche et la politique du PS pèsent lourd en poids de démoralisation et de défaitisme. Mais la rage est là aussi. Où le point d’équilibre va-t-il se fixer dans les mois qui viennent ? Tous, nous pensons que ce sera une marche massive demain à Paris et dans les grandes métropoles. En particulier, nous allons voir la CGT relever la tête après un épisode douloureux et humiliant. Et c’est un évènement déjà à soi seul que de pouvoir voir la CGT de retour sur la scène nationale quand d’aucuns pensaient s’en être débarrassé. Pour autant, ça ne me fait pas oublier les autres syndicats, cela va de soi, et notamment FO qui a en réalité été le déclencheur initial de ce processus. Des camarades de Solidaires m’ont décrit l’ambiance là où les structures de base mobilisent ensemble notamment là où on met en œuvre des déplacements. Ce sont de bonnes nouvelles.

Demain, il faut être dans la rue. Où que vous soyez, où que vous en soyez, demain il faut aider de toutes nos forces la mobilisation des syndicats.

A Paris, la manifestation partira de la place d'Italie à 13 h en direction des Invalides.

[Nombrilist]

Je n'étais même pas au courant de cette grève. Si tous les travailleurs sont comme moi, non informés, ça va être grandiose comme mouvement.

[El Fredo]

Si les grévistes de Radio France font la jonction avec les contrôleurs aériens, ça sonnera le signal du début de la Revolución !

Blague à part, pareil que Nombrilist. Au passage ça confirme que les dirigeants des syndicats français sont des crétins nuisibles et inutiles, pas étonnant si El Chon leur emboîte le pas.

[Golgoth]

Au courant mais il n'y a pas eu trop de communication dessus par chez moi.

[Nombrilist]

Par chez moi, des instits de maternelle font grève, mais je ne savais même pas pourquoi. Je croyais que c'était à cause des rythmes scolaires, comme c'est le cas d'habitude.

[johanono]

Savent-ils eux-mêmes pourquoi ils manifesteront ?

[Ramdams]

Je pense que ce doit être un motif bidon comme "Lutte contre l'austérité". Sur la métropole lilloise, a priori le mouvement de grève n'est que très faiblement suivi par le réseau de transports en commun. La SNCF, toujours prête à suivre n'importe quelle grève, et qui d'habitude communique à l'avance les horaires réduits, ne l'a pas fait aujourd'hui.

[johanono]

Voici une manifestation que personne ne comprend vraiment. Pour beaucoup de gens, ce sera une grève de plus, sans motif vraiment apparent. Et après, les fonctionnaires et salariés des entreprises publiques s'étonneront d'être déconsidérés...

[albert]

Je pense que ce doit être un motif bidon comme "Lutte contre l'austérité".

Contester l’austérité n’a rien d’un motif bidon.

Voici une manifestation que personne ne comprend vraiment. Pour beaucoup de gens, ce sera une grève de plus, sans motif vraiment apparent. Et après, les fonctionnaires et salariés des entreprises publiques s'étonneront d'être déconsidérés...

C’est une grève générale interprofessionnelle, pas une grève de la fonction publique.

[johanono]

Une grève interprofessionnelle, peut-être. Mais en pratique, elle sera majoritairement suivie par des fonctionnaires et salariés des entreprises publiques.

[Ramdams]

Je pense que ce doit être un motif bidon comme "Lutte contre l'austérité".

Contester l’austérité n’a rien d’un motif bidon.

C'est un motif bidon car limité à un slogan politique abstrait. Je trouve plus légitime de contester une loi en particulier et d'ailleurs, les plus grands mouvements sociaux contestaient une loi en particulier.

Sinon, je suis d'accord avec johanono. Les salariés du secteur privé seront encore largement minoritaires.

[albert]

Je pense que ce doit être un motif bidon comme "Lutte contre l'austérité".

Contester l’austérité n’a rien d’un motif bidon.

C'est un motif bidon car limité à un slogan politique abstrait. Je trouve plus légitime de contester une loi en particulier et d'ailleurs, les plus grands mouvements sociaux contestaient une loi en particulier.

Non, c'est faux. Exemples : 1936, Mai 68. Et contester l'austérité n'a rien d'abstrait.

[Ramdams]

Plutôt que de remonter à 50 à 70 ans en arrière, autant prendre un exemple plus récent : les grèves de 1995 contestaient le plan Juppé sur le financement des retraites. Sous Sarkozy, rebelote, nouveau mouvement social important pour contester la réforme des retraites.

D'après un article de La Voix du Nord, "les syndicats veulent dénoncer « plusieurs décisions des pouvoirs publics et du patronat qui aggravent la situation des salariés, des retraités et des chômeurs » : « Pacte de responsabilité, rigueur budgétaire, réforme territoriale, loi Macron. »".

C'est bien ce que je disais : c'est un fourre-tout incohérent. La loi Macron est elle-même un fourre-tout incohérent. Quant à la réforme territoriale, il n'y a que les fonctionnaires qui puissent la contester, les salariés du privé s'en foutent quelque peu.

[albert]

Toutes ces lois différentes forment une politique d'austérité logique et cohérente qui touche tout le monde. D'où le caractère général et interprofessionnel de cette manifestation. Sans doute y aura-t-il davantage de fonctionnaires que de salariés du privé, il y a de profondes raisons à cela, ce n'est pas nouveau. Mais il y aura aussi des salariés du privé.

[politicien]

Plusieurs dizaines de milliers de manifestants se sont retrouvés dans la rue jeudi à Paris pour dire « ça suffit » à l'« austérité », à l'appel de la CGT, FO, FSU, Solidaires.

Un long cortège, noyé dans une marée de drapeaux rouge de la CGT : des dizaines de milliers de personnes défilaient jeudi à Paris lors d'une manifestation « anti-austérité » dont les syndicats entendent faire une démonstration de force.

« Le mot d'ordre, c'est "Contre l'austérité et pour des politiques alternatives à celle du gouvernement et du Medef: revalorisation des salaires, réduction du temps de travail, tout ce qui fait en sorte qu'on puisse développer l'emploi" », a expliqué le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui emmenait le cortège avec son homologue de FO, Jean-Claude Mailly.

Image de force et d'unité

Avec ce défilé national à l'appel de quatre syndicats - CGT, FO, FSU, Solidaires - assorti d'appels à la grève dans plusieurs centaines d'entreprises publiques et privées, la CGT entend aussi afficher une image de force et d'unité, après la crise sans précédent qui a abouti à la démission de son ex-numéro un, Thierry Lepaon. La centrale avait affrété plus de 250 cars pour acheminer ses militants.

« Le slogan qu'on a pris c'est « maintenant ça suffit ! », il faut le social, mais pour le moment on n'est pas entendus, M. Gattaz (le patron du Medef, ndlr) a plus l'oreille du gouvernement que les organisations syndicales », a de son côté déploré auprès de l'AFP Jean-Claude Mailly.

« Gouvernement au service des patrons »

En tête du défilé qui rassemblait, selon des journalistes de l'AFP, plusieurs dizaines de milliers de personnes, une large banderole était frappée des revendications: « Contre l'austérité, pour les salaires, les services publics, l'emploi, la protection sociale ».

(...)

http://www.ouest-france.fr/manifestatio ... ns-3320431