Est-ce qu’évolution technologique rime avec perte d’emploi ?

[Adeline]

La situation serait alarmante et le chômage devrait exploser ? Le principal responsable pointé du doigt : les nouvelles technologies…
Il est indéniable que nous sommes entrés de plain-pied dans l’univers du tout connecté et le déferlement de l’Internet des Objets avec les smartphones, tablettes, montres, voitures, voire même le doudou traditionnel des enfants ! Tous ces objets permettraient et permettront de remonter des données réutilisables dans diverses industries bouleversant les habitudes de consommation ! Incluez un zeste d’applications à la recette et c’est l’explosion de Big data, objets de nombreuses polémiques allant de la confidentialité des données à la sécurité en passant par leur exploitation.

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Voici un article alarmiste comme je les aime  

Donc si on suit le raisonnement de l'auteur, ce sont les nouvelles technologies qui créent notre taux de chômage... mais dans ce cas j'aimerais comprendre pourquoi les taux de chômage d'autres pays utilisant toutes les nouvelles technologies sont si bas ...  

Votre avis à ce sujet ?

[Baltorupec]

La réponse est bien plus compliquée que oui ou non.

Dans beaucoup de pays qui utilisent les nouvelles technologies, on observe néanmoins des transformations profonde de la société. Grosso modo, on se dirige mondialement vers des sociétés de classe moyenne qui représenteront 50 à 70 % de la population, le reste de précariatat et quelques ultras riches.

La France a la place d'avoir complètement un précariatat a une part de précariatat et une part de chômage.

L'idée d'une croissance éternelle est à mon sens une arnaque intellectuelle. Le temps n'est pas illimité, ni nos ressources. Sans croissance, pas d'augmentation d'emploi. Enfin bon, l'économie est un domaine multi factoriel par excellence, pointé du doigt un seul facteur est absurde.

[El Fredo]

De toute façon le travail automatisable va disparaître inéluctablement, autant s'y préparer.

[wesker]

En réalité la question est autrement plus complexe qu'un calcul de perte ou de gain d'emplois. Cette problématique pose la question de la productivité, de l'efficacité et des évolutions nécessaires induites par ces progrès technologiques, pour certains métiers. Que les corporations, tels que notaires et huissiers ou encore hauts fonctionnaires, ils ne seront pas concurrencés par ces derniers et n'auront pas, donc de remise en question à effectuer, mais pour le reste nous devrons accompagner ces évolutions, nous y préparer, nous y former, produire avec de nouvelles procédures, de nouveaux critères, afin de parvenir à faire en sorte que ces évolutions techniques, technologiques soient des progrès et non des reculs.

[hérisson]

L'inquiétude provoquée par l'évolution technologique est dû à l'insuffisance des réformes sociales qui devraient votées en parallèle . Depuis longtemps , les battements des machines ne font plus rêver les techniciens . Certains employés du tertiaire qui ont vu le destin morbide des industriels freinent des quatres fers dés qu'on leurs dit qu'une tâche peut être remplacée facilement par une machine .

[Nombrilist]

D'ailleurs, on voit ce que ça donne quand on met des machines partout: les cas administratifs particuliers ne rentrent plus dans les cases et ça donne le logiciel de paiement des armées (Louvois) ou le logiciel de calcul des cotisations du RSI qui fait n'importe quoi.

[albert]

De toute façon le travail automatisable va disparaître inéluctablement, autant s'y préparer.

Presque tout est automatisable ou le deviendra dans un avenir proche. Randall Collins, dans un ouvrage auquel il a participé ("le capitalisme a-t-il un avenir ?") écrit ceci :

« Ma propre estimation du seuil critique engendré par le chômage structurel de la classe moyenne dépend du taux d’augmentation du chômage structurel. (…) D’après les normes américaines, un taux de chômage de 10% est douloureux : un taux de 25% (tel qu’on le constate dans les sociétés en crise) est très alarmant, mais plusieurs sociétés y ont survécu. Mais lorsque le chômage affecte 50 ou 70% de la population en âge de travailler, la pression exercée sur le système capitaliste tant par la sous-consommation que par l’agitation politique rend sa survie impossible. Ceux qui croient que de tels taux de chômage sont inimaginables n’ont qu’à faire un effort d’imagination supplémentaire en extrapolant à toutes les catégories d’emploi les effets du chômage technologique dû à l’informatisation généralisée. » (p. 96-97)

[El Fredo]

Je partage cette analyse. C'est pour cela qu'il faut dès à présent réfléchir à de nouveaux modes de partage de la valeur ajoutée qui ne passe plus par le travail salarié (et son corollaire la division insider/outsider dans les situations de chômage de masse), mais qui prend acte du fait qu'on passe d'une "économie de pénurie" à une "économie d'abondance". Je pense évidemment au revenu universel.

A noter que l'économie d'abondance est déjà une réalité dans certains domaines comme le logiciel, où ce sont l'expertise et le conseil bien plus que le logiciel lui-même qui génèrent la valeur ajoutée.