Papibilou a écrit : ↑07 juin 2019, 09:17:54
Je ne crois pas avoir écrit (mais ma mémoire peut me faire défaut) que la " très grande majorité des offres d'emploi et des évolutions de poste sont tout à fait acceptables ", même si, ni vous ni moi ne pouvons objectivement en juger.
Quant à France Telecom, je vous ai expliqué un point de vue que je partage avec pas mal de collègues anciens de cette entreprise dans laquelle ma position me permettait d'avoir une assez large vue. C'était simplement du vécu donc peut-être subjectif.
Ai-je parlé, dans ce fil, des raisons pour lesquelles il y a nombre d'offres d'emplois non pourvues ? En tous cas, et lié à ce sujet, j'avais écrit le témoignage de cette personne à laquelle on proposait un job d'1h30, proposition qui m'avait semblé anormale. Quelle devrait être la suite logique de ce témoignage ? Je vous en laisse la conclusion.
En revanche ce qui vous a peut-être choqué (mais je me trompe peut-être sur cette interprétation, car je n'aime pas trop interpréter des propos) était que je soutenais que l'expression "univers impitoyable" s'appliquait plus à l'état de chômeur qu'au monde du travail. Non que le travail soit un lieu de bonheur absolu (seuls 52% des français disent être heureux au travail) mais à tout prendre entre un travail ou on se sent utile, pour la société, pour sa famille, et le chômage de longue durée dévalorisant il n'y avait pas photo; beaucoup des gens que j'ai rencontré à pôle emploi semblaient aller dans mon sens. Mais encore une fois ... ce n'est que du vécu.
Je vais vous dire ce que de mon côté j'ai vu, aussi, puisque j'ai également un tout petit peu de vécu professionnel.
J'ai donc vu des gens que le travail a brisé :
- soit parce qu'ils sont morts (maladie professionnelle, qu'elles soient officiellement reconnues comme telle ou non),
- soit parce qu'ils ont divorcé et perdu le contact avec leurs enfants (du fait d'incompatibilité entre les phases de vie professionnelle et de vie familiale),
- soit parce qu'ils ont craqué psychologiquement ou qu'ils ont souffert de pression morale,
- soit parce que pour les raisons citées plus eux, ils ont préféré démissionné sans même avoir un autre emploi à la sortie et donc en partant sans bénéficier d'allocations chômage (cas rencontré plusieurs fois).
Donc oui, dans ces cas là, il faut reconnaître que ces personnes auraient mieux fait de ne pas accepter le travail qui les a détruit, quitte à rester un peu plus longtemps au chômage et espérer trouver un meilleur emploi. C'est clair.
Evidemment, je ne dis pas que c'est le cas général, mais "l'univers impitoyable" du travail existe bel et bien dans une certaine proportion et peut s'avérer plus dévastateur encore que le chômage. Voilà ce dont vous n'avez pas voulu parler et que moi j'ai voulu mettre en avant.
Peut-être parviendrons nous à nous faire comprendre.