Mon propos a toujours été plus nuancé que ça.
Je n'ai jamais considéré le système social français comme étant un modèle : il coûte cher et génère de nombreuses inégalités. Je suis partisan d'une réforme drastique, tournant reposant sur un objectif de simplification et d'unification : mise en place d'une allocation unique (ou allocation universelle), d'un système de retraite unique, etc. Mais je ne souhaite pas aller vers un système privatisé à l'américaine (santé privée, retraites privées, etc.). Je veux réformer le système social français pour le pérenniser, pour éviter que nous allions vers un truc privatisé à l'américaine.
S'agissant plus spécifiquement du droit du travail, je le trouve inutilement complexe, j'approuve donc l'objectif de simplification (le plafonnement des indemnités prud’homales va dans ce sens), mais je refuse certaines pratiques que nous voyons dans d'autres pays et qui transforment les travailleurs en salariés jetables (contrats zéro heure au Royaume-Uni, mini-jobs allemands, etc.). Et je constate que ceux qui, en France, militent pour le développement de ces contrats précaires, ont, à titre personnel, de très bonnes situations professionnelles, et ne sont donc pas concernées par les contrats précaires qu'ils veulent ainsi voir se développer en France.
Quant aux manifestations de cette semaine (puisque tel est le sujet du topic), je pensais encore, il y a quelques mois, que Macron se heurterait à une contestation plus forte que ça. Mais finalement, je m'aperçois qu'il est assez logique que la contestation ne prenne pas. Plus personne n'écoute les syndicats, et ceux qui conservent la plus grosse capacité de nuisance (cheminots, salariés EDF, etc.) n'étaient pas concernés par la réforme du droit du travail.