Elle a fait les belles heures des Tupperware, ces boîtes hermétiques qui ont envahi les cuisines, que la marque vendait lors de réunions chez des particuliers. La vente à domicile, ou vente en réunion, connaît depuis quelques années un développement fulgurant en France. Pas seulement pour vendre des accessoires de cuisine : entretien, produits de beauté, télécommunications et même lingerie font de plus en plus appel à cette technique de vente. « C’est une manière pour le client d’acheter différemment », explique André-Pierre Alexandre, fondateur d’Akeo, qui compte 17.000 conseillers en France.
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Un statut à part
En France, le marché est florissant : plus de cent entreprises se partagent le marché, pour un chiffre d’affaires de plus de 1,8 milliard d’euros l’an dernier, en hausse de 7 %. Une particularité qui doit beaucoup à l’engagement du gouvernement, qui a créé un statut légal spécifique pour les salariés du secteur, le vendeur à domicile indépendant (VDI). « C’est un statut hybride entre l’indépendant et le salarié, qui permet à l’entreprise de payer moins de charges sociales et de rémunérer à la commission et au salarié de recevoir un bulletin de salaire qui lui permet d’avoir droit au chômage et de valider ses mois de retraite », explique Philippe Jacquelinet. C’est ce statut de VDI qui rend le secteur tellement attractif, et qui contribue à la bonne santé du secteur en France, deuxième marché au monde derrière celui des Etats-Unis. « Dans les pays où il n’y a rien de prévu, les conseillers sont à leur compte. S’il leur arrive un pépin, ils doivent se débrouiller seuls. Dans ces conditions, il est très difficile de recruter des vendeurs », ajoute M. Jacquelinet, dont la société Captain Tortue vend des vêtements à domicile en France, mais aussi en Espagne, au Royaume-Uni et en Belgique.
L’an dernier, 35.000 emplois ont été créés en France, et tous les professionnels s’accordent à dire que les embauches vont continuer.
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Rémunération à la commission
Concrètement, la rémunération se fait uniquement à la commission, en général autour de 20 % des ventes, mais qui peut augmenter en fonction des volumes réalisés. Ce système permet à tout le monde de se lancer, que ce soit à plein-temps ou comme simple complément d’activité. « Certains se contentent de gagner 100 € par mois, ils sont plus à la recherche d’une activité sociale. D’autres, à l’opposé, gagnent jusqu’à 120.000 € par an et ne font que ça », explique M. Jacquelinet.
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Les histoires extraordinaires pullulent. « Une de mes démonstratrices était femme de ménage à ses débuts, elle ne savait pas se servir d’un ordinateur. Elle s’est découvert un véritable talent de vendeuse et, en quelques années, elle a monté sa propre équipe. Aujourd’hui, elle gagne 65.000 € par an, et grâce à son métier elle a pu prendre l’avion pour la première fois ! », raconte Philippe Jacquelinet.
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Un emploi exigeant
Tout le monde ne gagne pas autant d’argent. « Il faut bien comprendre que c’est un travail exigeant : ça peut rapporter beaucoup, ça peut aussi rapporter zéro », avertit M. Jacquelinet. De fait, les meilleurs vendeurs sont très autonomes, énergiques, pas timides et travaillent énormément. « Il y a beaucoup plus de conseillers qui gagnent 500 € que de conseillers qui en gagnent 5.000 », ajoute-t-il. Environ 90 % des vendeurs exercent ce métier à temps partiel, en complément d’un métier principal, et se contentent d’arrondir les fins de mois. « Il suffit de deux, trois réunions qui se passent bien pour gagner quelques centaines d’euros », conclut-il.
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