Qu'en pensez vous ?Le chômage s'envole sur fond de crise aggravée et de récession attendue, les plans sociaux se multiplient chez PSA et dans le secteur bancaire. Dans le même temps, Bull ou Eiffage recrutent à tout-va. Quelle est donc la situation de l'emploi en France en 2011 ? "Cette année est un cru tout à fait correct", assure Eric Le Touzé. Et si le directeur général de Michael Page France constate un ralentissement des volumes de recrutements depuis la mi-juillet, c'est por nuancer aussitôt ce constat: "on ne peut absolument pas parler de crise!"
Même son de cloche du côté de l'Apec. "L'année 2011 sera une bonne année pour l'emploi des cadres quoiqu'il arrive", déclare Pierre Lamblin, directeur du département études et recherche à l'Association pour l'emploi des cadres. Pour preuve, la dernière prévision de l'Apec avance le nombre de 195.000 embauches de cadres pour 2011, contre 165.000 en 2010.
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Des phases de recrutement plus longues
Les intentions d'embauche à leur égard sont aussi en berne, passant de 47% à 41%. "Les jeunes constituent une variable d'ajustement pour les entreprises, note Pierre Lamblin. Mais rien ne nous permet de dire qu'on nous allons assister à un retournement conjoncturel".
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Dans le détail, voici une cartographie de l'emploi en France en 2011, secteur par secteur.
Le secteur des biens de consommation et celui de l'immobilier résidentiel. Ces deux secteurs ont vu les recrutements reculer. En ce qui concerne les biens de consommation, cela est dû à la conjoncture actuelle qui impacte le consommateur et cette tendance ne peut pas être contrebalancé par des marges déjà trop réduites. Quant au secteur de l'immobilier résidentiel, cela s'explique notamment avec la fin du dispositif Scellier ou encore les projets de rabot d'un certain nombre de niches fiscales, indique Eric Le Touzé.
Dans le secteur des services. La SNCF a réalisé 10.000 embauches en 2011, soit mieux que ce qu'elle avait anticipé. Les recrutements ont porté sur l'ensemble des métiers du ferroviaire, avec des emplois dans l'entretien et la maintenance, des embauches de contrôleurs et de conducteurs et aussi 900 cadres. A la RATP, le volume de recrutement devrait être supérieur à 2000 en 2012.
Le secteur bancaire. En France, BNP Paribas va supprimer 370 postes en France (sur 1.400 dans le monde), la Société générale et le Crédit agricole "quelques centaines". "Si on voit toutes les structures geler ou freiner leurs investissements dans la banque d'investissement, on ne perçoit rien de tel dans la banque de détail", souligne Eric le Touzé.
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Le secteur de l'immobilier d'entreprise et commercial n'est pas touché, lui non plus.
De même pour le secteur de l'industrie au sens large. Eiffage a ainsi annoncé fin novembre que, malgré la crise, il allait recruter 3.800 personnes en 2012. De son côté, Airbus a indiqué à Challenges.fr avoir réalisé près de 4.000 recrutements en Europe en 2011 dont environ 1.800 en France. Plusieurs milliers de recrutements sont attendus en 2012. A plus petite échelle, Orangina Schweppes France a recruté sur l'année 100 personnes, sur un effectif total de 400!
Même PSA -qui va supprimer plus de 4.000 postes en France (sans licenciements)- a inauguré début décembre une nouvelle unité de production de petits moteurs dans son usine de Trémery, en Moselle, qui aboutira à terme à la création de 500 emplois.
Quand on parle de l'industrie au sens large, il faut néanmoins exclure le nucléaire (notamment Areva).
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