Qu'en pensez vous ?“Former et pas seulement indemniser, tel doit être notre but”. A quelques semaines de la fin de son mandat, Nicolas Sarkozy a fait des chômeurs et de leur formation l'une de ses priorités, qui sera abondamment discutée lors du sommet pour l'emploi. Une nouvelle fois : sommet social en 2009, lois, décrets, et discours sur ce thème ont ponctué le quinquennat. Pourtant, la formation des chômeurs n'est pas au mieux. Fin 2009, la Dares comptabilisait 8% des demandeurs d'emploi en formation, contre 10% fin 2004. On comptait 637 000 entrées en formation de demandeurs d'emploi en 2003, on n'en recense plus que 516 000 en 2008, un recul de 18% en cinq ans.
RIGIDITÉS
La France consacrait, en 2009 pas moins de 31 milliards d'euros à la formation continue des adultes, dont 15% destinés aux chômeurs. Une manne qui ne se traduit pas en efficacité. Les associations de chômeurs parlent de “parcours du combattant” pour parvenir à décrocher une place, ou d'offres “inadaptées”. Ce que confirment les chiffres.Selon l'Insee, citée dans un rapport de Jean-Marie Marx sur la formation des chômeurs, rendu en janvier 2010, seuls 10 % des chômeurs anciens ouvriers, sont entrés en formation, contre 27% de ceux qui étaient cadres avant de perdre leur emploi. De même, 18 % des 26-49 ans étaient formés, contre seulement 5,6% des 55-59 ans et 10,6 % des moins de 25 ans.
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L'écart semble souvent grand entre les demandes des chômeurs et les formations effectuées. Le rapport de Jean-Marie Marx, notait que, si un chômeur sur deux demande une formation en moyenne, seulement 16% obtiennent l'accord de Pôle Emploi, et seulement 7% entrent effectivement en formation dans les six mois qui suivent.
ACHATS PAR LOTS
Avec la décentralisation, l'Etat se désengage de la formation des chômeurs : il finançait 36% des entrées en formation en 2004, contre 12% en 2009. Les régions sont passées dans le même temps de 48% à 62%.
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L'exécutif s'est mobilisé sur cette question, mais pour peu de résultats. En mars 2009, Nicolas Sarkozy évoquait dans un discours sur la réforme de la formations professionnelle la création,par les partenaires sociaux, d' un fonds de sécurisation des parcours professionnels (Fspp). Abondé à hauteur de 900 millions d'euros,il devait permettre de former ‘“chaque année 500 000 salariés peu qualifiés et 200 000 demandeurs d'emploi, c'est-à-dire ceux qui étaient jusqu'à présent exclus de la formation”, avait assuré le chef de l'Etat. Une gageure : Le nombre d'entrées en formation pour des demandeurs d'emploi a chuté de 5% en 2009 par rapport à 2008.
DIFFICILES RÉFORMES
Une adaptation législative a permis, en 2009, la “portabilité” du droit individuel à la formation (DIF). Il peut désormais utilisé dans les deux ans qui suivent une rupture de contrat de travail. Ce nouveau dispositif devait bénéficier à 200 à 300 000 personnes, selon les recommandations du rapport Marx. Mais les formations proposées sont, le plus souvent courtes, faute de cotisations suffisantes. “On a des cas où les gens étaient précaires avant de tomber au chômage et n'ont droit qu'à 30 ou 40 heures de formation. Que voulez-vous qu'ils apprennent ?” déplore Mme Basan.
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