Qu'en pensez vous ?Selon un rapport de la Dares (Direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques) du ministère du travail et de l'emploi publié en janvier, 130 millions d'heures de chômage partiel ont été consommées entre 2007 et 2010, touchant en moyenne 90 000 salariés par mois, avec une réduction mensuelle moyenne d'activité de 30 heures.
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L'industrie automobile, principale consommatrice des heures de chômage partiel
L'industrie est de très loin le secteur qui recourt le plus à ce dispositif (84 % du total des heures), loin devant celui des services (13 %). L'automobile s'y taille la part du lion (27 %), devant la fabrication d'équipements et de machines (12 %), la métallurgie (7 %) et le textile-habillement-cuir (4 %).
"Le secteur industriel est beaucoup plus exposé aux cycles économiques mondiaux que celui des services, explique Mathieu Plane, économiste à l'OFCE. Par conséquent, les retournements conjoncturels impactent beaucoup plus rapidement et brutalement l'industrie, notamment via les carnets de commandes étrangers, car le secteur est très dépendant de la situation économique des partenaires commerciaux."
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L'industrie automobile doit en outre composer avec des difficultés nouvelles. "Pendant un temps, les systèmes de primes à la casse ont soutenu l'activité dans le secteur. Mais aujourd'hui, les indicateurs conjoncturels sont très mauvais, particulièrement depuis la mise en place des politiques d'austérité en Europe – qui pèse sur la croissance et le pouvoir d'achat des ménages – et la hausse des prix du pétrole", indique M. Plane.
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Le chômage partiel a légèrement diminué en 2011...
Alors que la tendance sur l'année 2011 était à la hausse (avec un point d'orgue à 126 000 personnes au troisième trimestre), le nombre de personnes en situation de chômage partiel a considérablement diminué au dernier trimestre, à 55 000. Un chiffre étonnant dans un contexte de contraction de l'emploi, avec notamment une perte inquiétante de 21 000 emplois (- 3,6 %) dans l'intérim au quatrième trimestre 2011 – considéré généralement comme un indicateur avancé de l'emploi.
Pour Frédéric Tallet, responsable synthèse et conjoncture de l'emploi à l'Insee, ces chiffres s'inscrivent dans "une tendance à la baisse du chômage partiel entre 2009 et 2011, les derniers chiffres retrouvant les niveaux les plus bas enregistrés depuis fin 2008".
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"En 2009, le chômage partiel a explosé en même temps que le chômage global, les deux étant généralement très corrélés, insiste également Marion Cochard. On sait qu'il faut 1 % de croissance pour créer de l'emploi, et 1, 5 % pour faire baisser le taux de chômage. Or, nous prévoyons 0,2 % de croissance en 2012."
Dans ce contexte, le chômage partiel peut-il permettre aux entreprises de mieux traverser la crise ? Pour Mathieu Plane, "c'est une mesure relativement efficace d'un point de vue conjoncturel, c'est-à-dire si le choc n'est pas permanent et qu'il y a une baisse momentanée de la demande. Il évite le licenciement économique, coûteux aussi bien financièrement que socialement. D'ailleurs, l'Allemagne le sait bien, puisqu'au plus fort de la crise, mi-2009, 1,5 million d'Allemands ont été mis au chômage partiel, contre 270 000 en France." Reste à savoir maintenant si le choc va être ponctuel. Retrouvez l'intégralité de cet article sur Le Monde.fr
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