Le chômage partiel au secours de l'emploi

Venez discuter des problèmes du travail dans notre pays, mais aussi des problèmes sociaux ( retraites, chomage...)
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politicien
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Le chômage partiel au secours de l'emploi

Message non lu par politicien » 29 janv. 2012, 14:18:33

Bonjour,
De 2008 à 2011, la crise a coûté 4,5 millions d'emplois à l'Europe. Mais certains pays ont payé un moindre tribut que d'autres. La raison ? Une politique sociale différente…

Au cours des trois dernières années, l'emploi a piqué du nez dans l'ensemble des pays de l'Union européenne (UE), et notamment dans ceux de l'UE à 15 : à la mi-2011, on y comptabilisait 4,5 millions d'emplois de moins que trois ans plus tôt, lorsque la crise a commencé. Certes, cela concerne au premier chef les pays qui ont subi de plein fouet la tourmente financière ou celle des finances publiques. La chute de l'emploi y est impressionnante : - 14 % en Irlande, - 10 % en Espagne, - 9 % en Grèce. Parmi les derniers pays ayant rejoint l'Union, certains ont aussi connu de sévères compressions d'effectifs : - 13 % en Bulgarie, - 10 % en Lettonie… Dans les autres pays, même si la contraction de l'emploi a été moins forte, elle a souvent été sans précédent depuis soixante ans, surtout pour les jeunes qui ont vu leur taux d'emploi régresser en moyenne de trois points au plus fort de la crise. En outre, comme cette dernière a touché surtout l'industrie et le bâtiment, c'est l'emploi masculin qui a été le plus durement frappé.

Exceptions
Dans ce tableau d'ensemble, certains pays font exception. L'Allemagne, la Belgique et la Pologne ont vu le niveau de l'emploi se maintenir, et même progresser (d'environ 3 %) entre mi-2008 et mi-2011. Pour la Pologne, cela s'explique puisque, exception européenne, l'activité économique y est constamment demeurée orientée à la hausse : faible industrialisation et, surtout, faible activité bancaire et faible endettement lui ont permis de passer entre les gouttes. En revanche, dans les deux autres pays, l'activité économique a sensiblement reculé (en 2009, de 5 % en Allemagne et de 3 % en Belgique) et, mi-2011, elle avait à peine rattrapé son niveau de mi-2008. Ce n'est donc pas la croissance qui leur a permis d'échapper à la règle générale, mais leur politique d'emploi.

Ces deux pays, en effet, ont recouru massivement au partage du travail, sous la forme du chômage partiel indemnisé. Une part conséquente des salariés a perçu une compensation pour la perte de salaire liée aux périodes non travaillées, à hauteur de 60 % du brut (67 % en Allemagne pour les bas salaires), comme si les travailleurs concernés avaient perdu leur emploi. En revanche, dans de nombreux autres pays, les travailleurs temporaires ont joué le rôle de variable d'ajustement, leur contrat n'étant pas reconduit. Ainsi, entre les deuxièmes trimestres 2008 et 2010, au plus fort de la crise, la part des emplois temporaires dans l'emploi salarié est passée de 31 % à 26 % en Espagne, de 16,4 % à 14,8 % en Italie, de 17,2 % à 14,9 % (2009) en Suède, de 16,5 % à 15,8 % en France.

Dans le cas de la France, la défiscalisation des heures supplémentaires a même poussé les entreprises à préférer le licenciement au chômage partiel, puisque cela leur permettait de mieux rémunérer leurs salariés les plus compétents tout en poussant les autres vers la porte. La mesure, conçue lorsque se réduisait le chômage, s'est donc révélée contre-productive lorsque la crise s'est déclenchée, moins d'un an après sa mise en oeuvre.

Certes, en Allemagne et en Belgique, la conséquence a été une très forte augmentation du nombre de travailleurs indemnisés au titre du chômage : il est passé de 3,1 millions (2008) à 4,3 millions (2009) en Allemagne, et de 590 000 à 700 000 en Belgique, tandis que, en France par exemple, il passait de 2,2 millions à 2,4.

(...)

D'autres pays ont privilégié les subventions temporaires à l'emploi, notamment en faveur des emplois peu ou pas qualifiés. Ces salariés sont en effet souvent les premiers licenciés et les derniers embauchés en raison de la faible marge entre leur apport productif et leur coût salarial.

(...)

Subventions
Des politiques similaires (parfois en direction d'autres cibles, comme les travailleurs âgés) ont été mises en place dans plusieurs pays (Hongrie, Malte, Slovaquie, Royaume-Uni, Estonie, Finlande, Suède, Espagne), mais avec des résultats moins probants, sans doute faute d'incitations suffisantes. Ainsi, en France, les aides à l'embauche de jeunes en contrat d'apprentissage ou de professionnalisation ont été renforcées, mais sans effet apparent, puisque le nombre d'emplois occupés par des jeunes peu qualifiés a continué de diminuer entre 2008 et 2011.

(...)

Globalement, entre 2007 et 2009, le nombre d'emplois aidés s'est réduit de 15% dans l'UE à 15 : seules l'Irlande et la Belgique ont vu ce type d'emplois augmenter. La baisse d'activité économique, au lieu d'être partagée entre tous comme en Allemagne ou en Belgique, a été essentiellement supportée par ceux pour lesquels l'emploi se dérobait.

La crise, subie par tous les pays européens, aurait pu être une occasion de raffermir et de rapprocher les politiques sociales en Europe. Elle s'est traduite surtout par une grande cacophonie au détriment des 4 millions de chômeurs supplémentaires. Dans le cas français, on se prend à rêver : et si, au lieu de dépenser chaque année 4,5 milliards d'euros pour rendre les heures supplémentaires attractives et 300 millions d'euros (en 2009) pour aider à partager le travail par le financement du chômage partiel, les efforts avaient été inversés ? La France aurait à ce jour quelques centaines de milliers de demandeurs d'emploi de moins, autant de salariés de plus, et des finances publiques moins tendues grâce aux économies réalisées sur l'assurance chômage. On ne revient pas en arrière, hélas ! Mais cela montre que, loin d'être impuissants, les Etats ont encore des capacités d'action. A condition de s'en servir correctement.
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Re: Le chômage partiel au secours de l'emploi

Message non lu par Nombrilist » 29 janv. 2012, 14:45:43

A retenir:

"Dans le cas de la France, la défiscalisation des heures supplémentaires a même poussé les entreprises à préférer le licenciement au chômage partiel, puisque cela leur permettait de mieux rémunérer leurs salariés les plus compétents tout en poussant les autres vers la porte. La mesure, conçue lorsque se réduisait le chômage, s'est donc révélée contre-productive lorsque la crise s'est déclenchée, moins d'un an après sa mise en oeuvre."

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mps
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Re: Le chômage partiel au secours de l'emploi

Message non lu par mps » 29 janv. 2012, 16:30:05

La conclusion, c'est que l'Allemagne et la Belgique ne trainent pas un poids économiques qui occasionne des années de palabres, là où il faut prendre des mesures adaptées en quelques jours.

Notons aussi que l'Allemagne et la Belgique, moins dirigistes, ont laissé l'appréciation de la situation aux enteprises, seules concernées, au lieu de tenter de leur fourguer des "jeunes" à tout prix.

"L’Organisation de Coopération et Développement économiques
(OCDE), qui regroupe 34 pays riches, prévoit une croissance de
2,4 % en Belgique cette année. Une augmentation par rapport
aux prévisions de croissance précédentes qui étaient fixées à 1,8
%. Notre économie est tirée par la santé des ménages, la baisse
du chômage et le dynamisme de nos grands voisins, Allemagne
en tête. Le chômage devrait continuer à régresser, passant de
8,3 % l’an passé, à 7,6 % cette année et 7,3 % l’an prochain. En
2012 par contre, la croissance devrait ralentir pour attendre 2
%."
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: Le chômage partiel au secours de l'emploi

Message non lu par Narbonne » 29 janv. 2012, 16:32:16

et avec le retour des journaliers cela serait encore mieux !
En belgique, il n'y a quasiment pas de mesures d'austérité et les salaires sont indexés sur l'inflation.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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mps
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Re: Le chômage partiel au secours de l'emploi

Message non lu par mps » 29 janv. 2012, 17:27:37

Oui, les salaires sont indexés, mais un salarié touche net à peu près 1/3 de ce qu'il coûte à son patron.

C'est la qu'on est à l'intolérable.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Lucas
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Re: Le chômage partiel au secours de l'emploi

Message non lu par Lucas » 29 janv. 2012, 18:31:43

Des chiffres sur le chômage partiel qui montrent la différence entre l'Allemagne et la France :

Au deuxième trimestre 2009, 1,5 million de salariés allemands en ont bénéficié, contre 275.000 salariés français.

Concernant l'aide consacré, 6 milliards d'euros pour l'Allemagne, contre 600 millions la France (en 2009)

Là dessus le gouvernement Français n'a pas assez fait, et c'est l'un des reproches que je lui fais, car si on avait investi au moins 4 milliards notre situation sur l'emploi serait bien meilleur.

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Re: Le chômage partiel au secours de l'emploi

Message non lu par Narbonne » 29 janv. 2012, 19:22:12

Inflation en belgique en 2011 : 3.49 % (ils avaient prévu 2.5%), france 2.47% (ce sont des indices ipc homogènes)
Donc la difference de croissance entre france et belgique est toute relative.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

Naudeon
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Re: Le chômage partiel au secours de l'emploi

Message non lu par Naudeon » 29 janv. 2012, 19:44:07

Le partage du travail, voilà la solution évidente ! Foin de toutes les théories financières et économiques. La seule question est: comment y arriver, de telle sorte que chacun travaille là où il est efficace, et que le fruit du travail soit réparti de façon juste.
Evidemment, il y a un obstacle, de nature humaine, qui n'a rien à voir avec de prétendues contraintes économiques.
Asinus asinum fricat

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Re: Le chômage partiel au secours de l'emploi

Message non lu par Nombrilist » 29 janv. 2012, 19:58:42

Tout à fait d'accord avec Naudéon.

lancelot
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Re: Le chômage partiel au secours de l'emploi

Message non lu par lancelot » 29 janv. 2012, 21:56:04

C'est évident, quand l'économie ne peut nous proposer que de paupériser une partie de la population au profit de ceux qui nagent déjà dans le fric, on ne peut que rappeler à l'économie qu'elle n'a pas à dicter ses règles et que celles ci sont au service des hommes et pas de ceux qui détiennent la majorité financière. Dès lors, le partage du travail s'impose.

C'est tellement évident que cela peut marcher que les arc boutés( sur leur porte monnaie) y sont farouchement opposés.

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lucifer
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Re: Le chômage partiel au secours de l'emploi

Message non lu par lucifer » 29 janv. 2012, 22:38:39

Perso, je n'y ai jamais été opposé, mais je suis opposé à la façon dont ont été faites les 35h.
Aucun suivi des patrons, ce qui a mener à + d'abus que d'embauches.
Certains tauliers (l'ex de ma femme, je parle de patron) ont rallongé la pause méridienne. Ce qui a eu pour résultat qu'en plein Paris, on ne s'attarde pas à flaner devant les boutiques, car hors de prix. Donc on va se mettre au chaud au bureau, et histoire de passer le temps, on bosse.
Tout benef pour les patrons, et pas d'embauche en vue, vu que les personnes ne font pas 35h, mais +. Donc comme à l'époque des 38 ou 39 heures.

Ce n'est qu'un exemple (car je le connais), mais il y en a eu plein d'autres.
Les 35 heures faites comme elles l'on été faites ne furent qu'un des plus beau cadeaux qu'on ai pu faire au patronat. Et tout ça car c'est bien beau d'avoir des idées de base, encore faut il faire en sorte de surveiller de pret leur application.
Maintenant que j'habite en province, je suis devenu peace and love. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ( surtout les descendants d'immigrés des cités que j'adore dorénavant )

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Re: Le chômage partiel au secours de l'emploi

Message non lu par lancelot » 29 janv. 2012, 22:40:34

C'est pour cela que je n'aime pas aubry.

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Re: Le chômage partiel au secours de l'emploi

Message non lu par Narbonne » 29 janv. 2012, 23:06:58

Les 35h ont tres bien marché pour les gens qui ont des RTT.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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lucifer
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Re: Le chômage partiel au secours de l'emploi

Message non lu par lucifer » 30 janv. 2012, 19:08:40

Les rtt de ma femme étaient sur l'heure du midi .............. tu m'étonnes qu'elles ont bien marché ... pour son patron.

Et que dire pour moi, mais aussi les salariés SNCF, RATP, EDF, France Telecom, qui ont le choix entre prendre leur RTT, ou les placer sur un compte épargne temps en vue de la retraite, et ce même pour les jeunes embauchés ??
Perso, j'ai pas le choix, je tourne + à 50 h/semaine qu'à 35 , mais ce n'est pas le cas des entreprises que je cite, où même les bureaucrates peuvent choisir cette option.
Et le plus étrange, c'est que c'est ces grandes boites qui ont le + embauché suite au passage des 35h , en appliquant même les 32h collectives.
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Re: Le chômage partiel au secours de l'emploi

Message non lu par politicien » 27 févr. 2012, 17:32:50

Bonjour,
Chômage partiel : peut-on copier l'Allemagne ? Le président de la République, Nicolas Sarkozy, n'en finit pas de s'inspirer de l'Allemagne. Après avoir voulu copier la "règle d'or" budgétaire, il tente maintenant de faire du chômage partiel un outil aussi puissant qu'il l'est outre-Rhin. Réformée en 2009, cette mesure vient de subir un nouveau lifting, censé la rendre plus attractive. Ces changements s'appliqueront à partir du 1er mars. Suffiront-ils à doper ce dispositif, qui vise à atténuer les effets d'une mauvaise conjoncture et éviter, ou différer, les licenciements ?

Tombée quasiment en désuétude depuis le début des années 2000, cette mesure, rebaptisée "activité partielle", a été fortement utilisée à partir du 4e trimestre 2008. Son usage est toutefois resté limité par rapport à d'autres pays d'Europe, en particulier l'Allemagne - celle-ci y a consacré, en 2009, 6 milliards d'euros, soit dix fois plus que la France. Depuis le 4e trimestre 2009, le chômage partiel est à nouveau en forte baisse dans l'Hexagone.

Lors du sommet social du 18 janvier, le gouvernement français a annoncé plusieurs mesures pour inciter les entreprises à y recourir davantage plutôt que de licencier.

Le coût pour les entreprises a été allégé grâce à une prise en charge accrue de l'Etat, de 100 millions d'euros. Les partenaires sociaux de l'Union nationale pour l'emploi dans l'industrie et le commerce, qui finance l'activité partielle de longue durée (APLD), ont décidé d'y consacrer 80 millions d'euros cette année, s'ajoutant aux 40 millions non dépensés auparavant. Des formations pourront avoir lieu pendant les heures chômées.


(...)


Les statistiques montrent aussi qu'en réalité, seuls 30 % à 40 % des heures de chômage partiel autorisées sont consommées. Car les entreprises se couvrent, au cas où.

Chez STX (chantiers navals), à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), par exemple, en 2008 et 2009, "nous avons utilisé un tiers des heures demandées grâce à la signature d'un accord d'accompagnement permettant des redéploiements de postes vers d'autres services ou filiales et parce que nous avons eu des retours de charge, témoigne Marc Ménager, délégué syndical CFDT.

Les entreprises "préfèrent fonctionner avec plus de contrats à durée déterminée, d'intérim et de sous-traitance qu'avec du chômage partiel". Pour Laurent Berger, secrétaire confédéral de la CFDT, "le but n'est pas que les entreprises utilisent 1 000 heures par an et par salarié. C'est que plus d'entreprises y recourent, notamment les PME".

La référence constante aux "modèles" étrangers a aussi ses limites. Certes, en Allemagne, en 2009, il y a eu 1,5 million de salariés en chômage partiel, contre 275 000 en France. Mais les systèmes sont différents.

La Cour des comptes relève que l'Allemagne et l'Italie ont des dispositifs couvrant le chômage partiel saisonnier, structurel ou conjoncturel, alors qu'en France, il ne concerne que la sous-activité conjoncturelle. Les aides aux entreprises y sont supérieures. De plus, outre-Rhin, l'indemnité est directement versée aux salariés par l'assurance-chômage, évitant aux employeurs d'en faire l'avance comme en France.

Au final, combien d'emplois sont-ils préservés grâce au chômage partiel ? Chez General Motors (GM), à Strasbourg, Roland Robert, délégué syndical CGT s'interroge : "Nous sortons de deux plans de licenciement, en 2008 et 2009, avec du chômage partiel de longue durée en même temps. Et pour 2012, trente-neuf jours de chômage partiel sont encore prévus pour 800 salariés sur un millier."

(...)

L'Organisation de coopération et de développement économiques estime qu'en 2008-2009, il y a eu 221 500 emplois préservés en Allemagne, et entre 15 000 et 18 000 en France. Toutefois, le recul est encore insuffisant pour avoir des données fiables et complètes. D'autant que le gouvernement n'a pas engagé de mécanisme d'évaluation lorsqu'il a réactivé le dispositif en 2009, comme le souligne la Cour des comptes.

"On ne sait pas combien d'emplois ont été sauvés, on ne sait pas si la garantie d'emploi liée à l'APLD est respectée, déplore Stéphane Lardy, secrétaire national de FO. On ne peut pas continuer comme ça, en aveugle." L'accord APLD de 2012 prévoit "un bilan" en fin d'année.
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