Qu'en pensez vous ?Louis Vuitton, PSA, BNP Paribas, Danone ou Philips ou Pôle Emploi... Le «lean» (maigre en anglais), mode d'organisation du travail sans «gras» qui vise à éliminer le superflu (temps morts, gestes inutiles, temps d'attente, déplacements, stocks excessifs, non-qualité, etc.) se répand dans les entreprises depuis quelques années, suscitant de vives polémiques.
Le lean contamine tous les secteurs
Venu du Japon, le concept séduit certaines sociétés par les gains de productivité spectaculaires qu'il peut engendrer (jusqu'à soi-disant +30%). Mais il est souvent perçu par les salariés et les syndicats comme un facteur de dégradation des conditions de travail.
D'abord présent chez les équipementiers automobiles comme Valeo et Michelin, le lean gagne aujourd'hui, tous les secteurs, y compris les services où la méthode «coince» particulièrement, selon les experts.
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En outre, sa mise en oeuvre échoue dans près de 90% des cas, car les entreprises retiennent avant tout l'aspect productivité.
Une méthode qui coûte cher
«Oui, le lean, malheureusement, est un outil très performant», résume-t-il. Mais, «on se rend compte, compte-tenu de la conjoncture, que derrière de nombreux programmes utilisant les outils du lean, il y a des suppressions de postes».
Eric Queyssalier, consultant chez Progress Partners, qui aide des entreprises à mettre en place le lean, défend de son côté la méthode qui conduit à une «vraie valorisation du travail». Mais, il admet que les Européens n'ont peut être «pas tout compris». Lorsqu'il est dévoyé, «le lean apporte de l'intensification du travail» et s'avère générateur de risques psychosociaux, de troubles musculo-squelettiques, etc., souligne M. Rouzaud.
En 2006, un rapport du Centre d'étude de l'emploi (CEE) notait ainsi une dégradation des conditions de travail en Europe dans les organisations en «lean», par rapport aux autres organisations, y compris tayloriennes.
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