Fed : débrancher la perfusion, la mission de Janet Yellen

[politicien]

Bonjour,

Elle sera parmi les femmes les plus puissantes du monde, si ce n'est LA femme la plus puissante du monde. Janet Yellen, 67 ans, doit être nommée mercredi à la tête de la banque centrale américaine par Barack Obama. Sous réserve d'une confirmation par le Sénat, l'actuelle vice-présidente de l'institution prendra ses fonctions le 31 janvier 2014. Et va devoir gérer une phase très délicate de la politique monétaire américaine, à savoir le retrait progressif des mesures exceptionnelles prises depuis la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers en septembre 2008.

Non contente d'avoir maintenu des taux d'intérêt au plancher pour favoriser le financement de l'économie américaine, la Fed est entrée en territoire inconnu jusqu'alors, en rachetant massivement sur les marchés financiers de la dette publique ainsi que des titres adossés à des prêts hypothécaires émis par des organismes parapublics (Fannie Mae, Freddie Mac). Le tout avec l'espoir de relancer le marché de l'immobilier américain en faisant baisser les taux d'intérêt à l'achat pour les ménages.

Une "colombe"
Hasard du calendrier ou pas, Barack Obama a officialisé son choix le jour de la publication des débats du dernier comité de politique monétaire de l'institution. Les "minutes" de la Fed, comme on les appelle, doivent fournir des explications sur la décision prise le 18 septembre de ne pas commencer à ralentir pour le moment le rythme de ces rachats, malgré l'amélioration de l'économie américaine.

(...)

Sa marge de manoeuvre est étroite. Que la Fed relève trop brutalement ses taux d'intérêt ou arrête trop soudainement ses rachats d'actifs, et le risque est d'assister à un krach obligataire, c'est-à-dire à un effondrement de la valeur de la dette américaine en circulation, ce qui infligerait de lourdes pertes aux institutions qui en détiennent. En effet, la simple évocation par Ben Bernanke, le 22 mai dernier, d'un prochain retournement de la politique "non conventionnelle" de la politique américaine a suffi à faire remonter fortement les taux sur la dette américaine à 10 ans, de près d'un point de pourcentage ! "Sa réussite à conditionner les anticipations des investisseurs pour éviter une remontée rapide des taux d'intérêt" sera donc l'enjeu à court terme, considère Philippe Waechter. Jusqu'à présent, Ben Bernanke avait eu du mal à contenir leur inquiétude.

L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr

Qu'en pensez vous ?

[Nombrilist]

"Les "minutes" de la Fed"

On appelle ça des "comptes-rendus" en français. Désolé c'est hors-sujet mais les anglicismes à outrance, ça m'agace.

[Jeff Van Planet]

Et bien je lui souhaite bien du courage à cette dame.

[Nombrilist]

Ne t'inquiète donc pas pour elle. Elle aura Goldman-Sachs pour lui dire quoi faire.

[Jeff Van Planet]

c'est Obama et ses successeurs qui lui diront quoi faire.

[El Fredo]

Bonne nouvelle, une "inflation dove", on a échappé à Larry Summers. Et non Nombrilist, elle n'aura pas G&S dans les pattes vu que son job n'a rien à voir avec la régulation des banques.

[mordred]

Encore une qui n'a que le boulot dans sa vie. 67 ans ! Elle sera dans la boite qu'elle demandera encore la parole.

[Nombrilist]

http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html

A part ça, Goldman-Sachs ne fait aucun lobbying auprès de la FED.

[El Fredo]

Il faut arrêter de faire une fixette sur G&S, c'est tout le secteur bancaire qui fait du lobbying. La plupart des dirigeants des banques centrales ont fait au moins un passage par l'une des plus grandes banques d'affaires au cours de leur carrière, ça n'est pas pour ça qu'ils se laissent tenir le stylo par leurs ex-employeurs, la diversité des politiques menées ces dernières années à la FED est là pour en témoigner.

Mais tu préfères sans doute que les banques centrales soient dirigées en sous-main par les gouvernements comme pour la BCE, avec le résultat que l'on sait...


Pour en revenir à Yellen, ses états de services sont impeccables et ses positions économiques sont rassurantes.

[Nombrilist]

"Mais tu préfères sans doute que les banques centrales soient dirigées en sous-main par les gouvernements"

Oui bien entendu. Par qui d'autre ? La politique monétaire relève de la souveraineté nationale. La BCE est une aberration.

[El Fredo]

Donc on doit laisser Merkel et sa bande dicter la politique monétaire, intéressant.

[Nombrilist]

Je répète: la BCE est une aberration. Chaque pays devrait avoir la souveraineté de sa politique monétaire.

Mais je constate donc que pour toi, il vaut mieux que ce soient les financiers qui régulent la politique monétaire. Dont acte.

[El Fredo]

Pas du tout, tu m'as mal lu. Je préfère que ce soient les économistes, et que le statut de la banque centrale (ou à défaut sa pratique historique, comme la BoE) lui permette d'être prêteur en dernier ressort et lui donne la mission de soutenir l'économie.

Le problème de la BCE ne tient pas à son indépendance supposée mais à son mandat : lutter contre l'inflation, point.

[Nombrilist]

"Je préfère que ce soient les économistes"

Les économistes sont soit très politisés, soit d'origine bancaire (souvent G-S d'ailleurs), soit les deux. D'ailleurs comment juger de leurs compétences quand ils peuvent "prédire" tout et n'importe quoi. Moi je préfère quand ce sont les élus (gouvernement) qui décident en dernier ressort, éventuellement conseillés par des économistes rémunérés par l'Etat (ce qui garantit une certaine indépendance du privé) et qui ne soient pas d'anciens dirigeants de grandes banques (ce qui garantit de moindres conflits d'intérêt).

[Golgoth]

La BCE est dépendante du pouvoir allemand.