Première annonce forte du nouveau gouvernement - avant même qu'il ne soit investi : recul de l'âge de la retraite à 67 ans (contre 65)... d'ici 2030 et contrairement au programme du MR (comme en témoigne une journaliste du Soir). Il s'agirait davantage d'une revendication de la NV-A, avec laquelle les libéraux comptent gouverner. Ces derniers ont tout un éventail de propositions pour "lutter contre l'assistanat" du même acabit.Enfant, il collait des affiches pour son père, Louis, figure des libéraux belges. A 16 ans, il prend sa première carte au Mouvement réformateur. A 18 ans, il obtient son premier mandat politique, comme conseiller de la province du Brabant wallon, au sud de Bruxelles. Charles Michel, deviendra, samedi 11 octobre, le prochain premier ministre belge après l'accord sur la formation d'un gouvernement, est un précoce né.
IL ÉVINCE SON ANCIEN LEADER
Une fois investi, il deviendra ainsi, à 38 ans, le plus jeune premier ministre que la Belgique ait jamais connu, succédant au socialiste Elio Di Rupo, de vingt-cinq ans son aîné. En 2000, il avait déjà été le plus jeune ministre de l'histoire du pays, officiant au portefeuille wallon des affaires intérieures et de la fonction publique.
Avocat de formation, Charles Michel a été élu député fédéral en 1999, avant d'obtenir des portefeuilles au gouvernement. De fin 2007 à début 2011, il a notamment été ministre de la coopération, un poste considéré comme secondaire.
Mais c'est en interne, au sein du Parti réformateur, que Charles Michel prend une stature nationale. Défendant une ligne « libérale sociale », il mène la fronde et parvient à écarter de la présidence du parti l'homme fort des libéraux depuis plus de dix ans, le ministre des finances Didier Reynders, affaibli par deux défaites électorales.
Le nouveau leader sort vainqueur des dernières élections côté francophone avec un gain de deux sièges, sans toutefois parvenir à dépasser l'adversaire socialiste.
COUP DE POKER
Le roi Philippe le charge néanmoins de préparer la formation du gouvernement. Là, lui qui est un bon néerlandophone, il prend les autres partis francophones de court en négociant une coalition avec trois partis néerlandophones, dont les nationalistes de la Nieuw-Vlaamse Alliantie (ou N-VA – « Nouvelle Alliance flamande »), alors qu'il avait juré de ne jamais pactiser.
Un coup de poker qui lui permet, en plus de prendre la tête du gouvernement, d'ajouter un nouveau fait d'arme à sa collection de records. Il devient ainsi le deuxième libéral wallon à diriger le pays, le premier depuis… 1938.
Le Monde
Le point positif, c'est qu'il semble désintéressé des querelles linguistiques qui gangrènent la Belgique depuis des décennies.