La rencontre controversée de quatre parlementaires français avec Bachar El-Assad

[johanono]

Quatre parlementaires rencontrent Assad contre l'avis du Quai d'Orsay

LE SCAN POLITIQUE/VIDÉO - En dépit de la rupture des relations diplomatiques avec Damas, deux députés et deux sénateurs se sont rendus dans la capitale syrienne.

«On s'acharne à dire que les droits de l'homme sont bafoués par le régime Assad. Mais c'est un gouvernement qui a été légitimement élu!» C'est ce que disait le député UMP Jacques Myard du régime de Damas, en décembre dernier, à Metronews. Le vice-président du groupe d'amitié France-Syrie recevait à l'époque à Paris des pro-Assad dans le cadre d'un colloque sur la «géopolitique du terrorisme». «Je parle avec tout le monde, même avec le diable. C'est souvent de lui que l'on apprend beaucoup de choses», expliquait-il.

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Et une fois de plus, quand des parlementaires se montrent un peu trop libres de leurs actes, c'est-à-dire pas assez obéissants envers le gouvernement, cela choque en France. François Hollande condamne, il est dans son rôle. Mais pire : on apprend que le député socialiste concerné va passer devant la commission de discipline de son parti :

Jean-Christophe Cambadélis prendra "des sanctions" contre le député PS Gérard Bapt qui a rencontré Bachar al-Assad

INVITÉ RTL - La visite du député socialiste et de trois autres parlementaires au "boucher" Bachar al-Assad, n'a pas du tout plu au Premier secrétaire du PS. Il a annoncé qu'il prendrait des sanctions.

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Une fois de plus, on s'aperçoit qu'il y a, en France, une curieuse conception du débat politique !

Dans Ouest-France, François Zocchetto, sénateur maire de Laval, s'explique :

Élus français à Damas. Zocchetto justifie la poignée de main avec Bachar

Les élus français avec Bachar Al-Assad. Parmi eux, le sénateur-maire de Laval, François Zochetto, qui estime que "l'isolement de Bachar a abouti à une impase". Les élus français avec Bachar Al-Assad. Parmi eux, le sénateur-maire de Laval, François Zochetto, qui estime que "l'isolement de Bachar a abouti à une impase".

Quatre élus français à Damas ont rencontré Bachar al-Assad à Damas, défiant la ligne officielle de la France, qui exclut tout contact avec le président syrien.

Le sénateur-maire centriste de Laval, François Zocchetto, fait partie des quatre parlementaires français qui ont rencontré Bachar al-Assad, ce matin, à Damas, avec son collègue Jean-Pierre Vial (UMP- Haute Savoie) et les députés Jacques Myard (UMP- Yvelines) et Gérard Bapt (PS-Haute Garonne). Une visite très controversée, alors que la ligne officielle de la France est de n’avoir aucun contact avec le régime syrien, jugé responsable d’une guerre civile qui a fait plus de 210 000 morts.

Entretien. Votre visite à Damas fait tousser à Paris. Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a souligné qu’il s’agissait d’une « initiative personnelle », en « aucun cas officielle »…

Nous ne sommes porteurs d’aucun message du gouvernement français. Il s’agit d’une mission de parlementaires membres des commissions d’amitiés France-Syrie du Sénat et de l’Assemblée nationale. La monter n’a pas été simple. Notamment pour des raisons de sécurité.

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Et Zocchetto n'a pas totalement tort : si on veut faire la paix dans cette région, il faudra bien, d'une façon ou d'une autre, renouer le dialogue avec Bachar El-Assad...

[Baltorupec]

Nous ne pouvons pas faire éternellement la guerre en Syrie, ni imposer la démocratie. Bachar El Assad est un dictateur sanguinaire, mais il vaut mieux la paix avec un dictateur que la guerre avec une démocratie.

[Agatha kh]

Il en était question tout à l'heure sur RMC.

Au point où nous en sommes, faut-il s’interdire toutes rencontres pour sortir de la crise ?

La situation est grave et la France est bien seule.

Bachar est un dictateur, mais la France parle bien avec d'autres dictateurs dans ce monde.
Il n'est pas là question de faire copain/copain avec ce type, mais essayer de renouer le dialogue.

Ce député socialiste menacé d'être mis à la porte, alors que les frondeurs défient le gouvernement impunément, c'est plutôt "curieux"!

http://rmc.bfmtv.com/point-de-vue/je-so ... 42250.html

[Baltorupec]

D'un côté, si ils voulaient virer tout les frondeurs, ils seraient obligés de virer 50 % du P.S.

[signora]

Une mission parlementaire. Cela a un nom et est prévu. Sinon nous en revenons à des parlementaires godillots qui seraient là uniquement pour approuver le président et voter les lois du gouvernement (c'est d'ailleurs la consigne qui semble avoir été donné hier aux frondeurs).
Il me semble qu'ils étaient dans leur droit, dès lors qu'ils n'ont pris aucun engagement.
Bachar El-Assad a réprimé un mouvement de son peuple de manière cruelle et sanguinaire.
Pour autant aujourd'hui, il faudra peut être bien qu'il soit avec ceux qui veulent stopper Daech sinon qu'en sera-t-il ?

Cette posture a peut-être été justifiée à un moment donné, mais il faut que l’on s’interroge sur la manière dont les choses évoluent. Il faut prendre en compte le développement du terrorisme en Syrie, en Irak, le fait que Daech s’installe maintenant au Liban et que le terrorisme frappe jusque dans nos pays. On ne peut pas rester sur le statu quo face à une organisation terroriste qui dispose de moyens considérables

La situation bouge à toute vitesse ... Pouvons nous camper sur nos anciennes positions ? Je n'en suis pas sure ...
Bien sur il faut savoir et se rappeler QUI EST Bachar ce dont il est capable ...
Si l'essentiel est d'arrêter Daech il faut reprendre contact.

J'ai aussi écouté RMC.
les positions des différents responsables politiques sont quand même différentes ... encore une fois dans les mots je trouve que Valls manque de retenue.

[Agatha kh]

Une mission parlementaire. Cela a un nom et est prévu. Sinon nous en revenons à des parlementaires godillots qui seraient là uniquement pour approuver le président et voter les lois du gouvernement (c'est d'ailleurs la consigne qui semble avoir été donné hier aux frondeurs).
Il me semble qu'ils étaient dans leur droit, dès lors qu'ils n'ont pris aucun engagement.
Bachar El-Assad a réprimé un mouvement de son peuple de manière cruelle et sanguinaire.
Pour autant aujourd'hui, il faudra peut être bien qu'il soit avec ceux qui veulent stopper Daech sinon qu'en sera-t-il ?

Cette posture a peut-être été justifiée à un moment donné, mais il faut que l’on s’interroge sur la manière dont les choses évoluent. Il faut prendre en compte le développement du terrorisme en Syrie, en Irak, le fait que Daech s’installe maintenant au Liban et que le terrorisme frappe jusque dans nos pays. On ne peut pas rester sur le statu quo face à une organisation terroriste qui dispose de moyens considérables

La situation bouge à toute vitesse ... Pouvons nous camper sur nos anciennes positions ? Je n'en suis pas sure ...
Bien sur il faut savoir et se rappeler QUI EST Bachar ce dont il est capable ...
Si l'essentiel est d'arrêter Daech il faut reprendre contact.

J'ai aussi écouté RMC.
les positions des différents responsables politiques sont quand même différentes ... encore une fois dans les mots je trouve que Valls manque de retenue.

Cambadélis semble déterminé à sanctionner ce malheureux député.

Je pense que c'est là faire preuve d'une autorité dérangeante dans ce dossier difficile, où il est absolument nécessaire de trouver une issue.

[signora]

si j'ai bien compris Cambadélis souhaite le faire passer devant le conseil de discipline du PS ... pour refus d'obéissance. On lui auraait dit de ne pas y aller ...

[johanono]

Le parallèle avec les députés frondeurs est assez pertinent.

Dans les deux cas, il importe de savoir si nous voulons des députés godillots aux ordres du gouvernement, ou bien des députés libres de leurs actes et qui remplissent leur fonction de contre-pouvoir.

Ces derniers années, on a beaucoup glosé sur ces députés godillots avec un parlement qui ne serait qu'une simple chambre d'enregistrement. Mais quand des parlementaires font preuve de trop de liberté (députés frondeurs qui refusent de voter un texte de loi, ou parlementaires qui rencontrent un chef d’État étranger sans l'aval du gouvernement), cela devient un psychodrame. Il faudrait savoir...

Pour ce qui est du fond du sujet (les relations diplomatiques avec la Syrie), il faut savoir qu'on ne peut faire la paix qu'avec ses ennemis. Si on veut faire la paix dans cette région du monde, il faudra bien dialoguer avec Bachar El-Assad. Et en plus, l'émergence de Daech change les données du problème : pour lutter contre Daech, nous aurons besoin de Bachar El-Assad, cela ne rend que plus nécessaire de renouer le dialogue avec lui.

[Agatha kh]

Le parallèle avec les députés frondeurs est assez pertinent.

Dans les deux cas, il importe de savoir si nous voulons des députés godillots aux ordres du gouvernement, ou bien des députés libres de leurs actes et qui remplissent leur fonction de contre-pouvoir.

Ces derniers années, on a beaucoup glosé sur ces députés godillots avec un parlement qui ne serait qu'une simple chambre d'enregistrement. Mais quand des parlementaires font preuve de trop de liberté (députés frondeurs qui refusent de voter un texte de loi, ou parlementaires qui rencontrent un chef d’État étranger sans l'aval du gouvernement), cela devient un psychodrame. Il faudrait savoir...

Pour ce qui est du fond du sujet (les relations diplomatiques avec la Syrie), il faut savoir qu'on ne peut faire la paix qu'avec ses ennemis. Si on veut faire la paix dans cette région du monde, il faudra bien dialoguer avec Bachar El-Assad. Et en plus, l'émergence de Daech change les données du problème : pour lutter contre Daech, nous aurons besoin de Bachar El-Assad, cela ne rend que plus nécessaire de renouer le dialogue avec lui.

Bien sûr qu'il faut dialoguer !

Quant aux frondeurs, pour moi ce sont de petits joueurs qui rentrent dans le rang dès qu'il s'agit de défendre leur gamelle.

[Nombrilist]

Je suis plus partagé que vous. Si la France considère Assad comme un ennemi, ce qui a l'air d'être le cas, aucun député ne devrait avoir le droit d'aller discuter avec lui. En temps de guerre, c'est de la haute-trahison. Ici, on n'en est quand même pas loin. En plus, vous êtes bien naïfs. Ils ne sont pas allé discuter paix et social. Ils sont surement des intérêts là-bas et ils sont allés les couvrir, voilà tout.

[signora]

Assad est un ennemi de qui ? de la partie de son peuple qui s'est soulevée. Il a été (est) d'une cruauté extrême avec eux d'où rappel à l'ordre.
C'est un dictateur sanguinaire il n'y a pas de doute.
Mais, il me semble que nous avons une ennemi commun : DAECH !
Qui recrute dans le monde, qui commandite des attentats dans le monde, commet des crimes des viols ... et prétend à se donner un nouvel état.
C'est une guerre de civilisation que nous vivons là. Avec un retour à l'obscurantisme et à la barbarie. Donc s'il faut s'allier avec Bachar pour vaincre, je n'hésiterai pas.
Sans pour autant l'invité ! N'y en faire notre ami.

[mordred]

Entre la Peste et le Choléra, il faut choisir. Peut-être a-t-il reçu secrètement la promesse d'une retraite paisible à Moscou en échange d'une coopération active dans la lutte contre les super-illuminés !
Les députés "fautifs" n'ont qu'à donner de la voix. Sait-on seulement si Hollande ne l'est à pas envoyé à Damas ! (UMP ou pas).

[Nombrilist]

Ne mélangeons pas tout. Ici, il n'est pas question de Daech ou de savoir si Assad est bon ou méchant. La France a une ligne qui est de soutenir ceux qui se sont soulevés contre Assad. On peut être contre et s'insurger contre cela et le dire haut et fort à l'assemblée. Pas de problème. Mais aller à l'encontre de cette ligne en allant dialoguer avec le chef ennemi de sujets dont personne ne connaît le contenu, à part les 4 qui y sont allés, ça, ça peut être considéré comme une suspicion de trahison.

[signora]

as-tu lu l'article ci-deSsus et surtout les questions/réponses ?

On vous fait le reproche de brouiller le message de la France, à savoir, depuis mars 2012 : aucun contact avec le régime de Bachar al-Assad…

Il y a un débat sur cette position, parmi les parlementaires et jusqu’au sein de la diplomatie française. Je crois pouvoir vous dire que la parole va bientôt se libérer. Nous sommes ici pour collecter de l’information, dont nous rendrons compte à nos collègues de la commission des Affaires étrangères, voire au gouvernement s’il le souhaite. Parce qu’il y a une opportunité pour reprendre le dialogue et les relations diplomatiques avec la Syrie. Nous ne sommes pas isolés. Il y a un envoyé spécial de l’Onu en Syrie, qui travaille en ce moment à obtenir un cessez-le-feu à Alep, et une délégation du Parlement européen va bientôt venir s’informer ici.

On élirait des inconscients ?

J'ai écouté 1 heures des intervenants sr RMC de 13 h à 14 heures ...

Tu dis qu'il ne faut pas tout mélanger ? Tu as raison ... mais Daech est tout de même une sacrée urgence !

[Nombrilist]

Je dis qu'il ne faut pas tout mélanger dans le cadre de ce débat que l'on a sur ce fil. La question posée est: des parlementaires peuvent-ils de leur propre chef aller converser de ce qu'ils veulent sans avoir de compte à rendre à personne avec des gens considérés comme des ennemis par la France ?