David Cameron avance en terrain miné. À moins de deux mois des élections générales du 7 mai prochain, bien malin qui peut dire quelle équation politique compliquée sortira de la boîte à malice électorale de nos voisins d'outre-Manche. Le bipartisme a du plomb dans l'aile. Conservateurs et travaillistes n'ont plus le monopole de la représentation nationale. Ils sont au coude-à-coude dans les sondages (environ 33 % des voix). Le découpage des circonscriptions (650) favorise cependant la gauche. Ce qui signifie qu'à jeu égal les travaillistes auraient davantage de sièges que leurs adversaires.
Mais le Parti nationaliste écossais (SNP, plutôt à gauche) va sans doute rafler la quasi-totalité des 59 sièges de l'Écosse, privant les travaillistes de plusieurs dizaines de députés (ils en avaient fait élire 39 en Écosse aux élections de 2008).
Le parti anti-européen Ukip, crédité de 15 à 20 % des suffrages, va, de son côté, mordre sur les positions du parti conservateur. Quant aux libéraux-démocrates, actuels partenaires de Cameron au gouvernement, ils tomberaient à moins de 10 %. Même si le système électoral - le candidat arrivé en tête est élu - atténue le morcellement du paysage politique, on risque d'assister à une balkanisation de la prochaine Chambre des communes.
L'explosif référendum sur l'Europe
Si David Cameron franchit cette muraille de Chine, il lui restera à gérer un dossier explosif : celui du référendum sur l'Europe, prévu au plus tard pour 2017. Le Premier ministre britannique avait imaginé cette initiative non pour quitter l'Europe mais pour couper l'herbe sous le pied des eurosceptiques les plus virulents. En espérant que cet os à ronger entraînerait une accalmie. Analyse erronée : l'annonce du référendum n'a fait que décupler l'ardeur de tous ceux, à l'intérieur ou à l'extérieur du parti conservateur, qui ne pensent qu'à claquer une bonne foi pour toutes la porte de l'Union européenne.
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Enfin, la santé de l'économie britannique n'est pas aussi florissante que l'imaginent certains. Si Londres est une vitrine brillante, le reste du royaume l'est beaucoup moins. Le déficit budgétaire tourne toujours autour de 5 %, et pour atteindre les objectifs d'équilibre promis par Cameron, il faudrait couper drastiquement (entre 14 % et 26 %) dans les budgets de la santé, dans l'éducation. "Irréaliste", juge le Wall Street Journal, qui n'est pourtant pas un brûlot gauchiste.
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